Les Hay Babies

Coup de coeur francophone 2014 – Jour 10 | Joseph Edgar et Les Hay Babies en spectacle au Club Soda

Programmation tout en provenance du Nouveau-Brunswick pour cette avant-dernière journée du festival Coup de coeur francophone : le chiac s’est invité en ville!


Un groupe qui fait sa marque

De passage au Club Soda samedi soir, avant de prendre la route de l’Ouest canadien, les Hay Babies ont admirablement présenté leur recette d’indie-folk-country à la sauce acadienne. Une sauce qui a déjà fait sa marque, leur premier album ayant récolté trois nominations au dernier gala de l’ADISQ.

Heureux mélange entre les textes tantôt chaleureux et touchants des Soeurs Boulay, dont l’amitié fait partie de leur carnet de route, et la vivacité du parler de Lisa Leblanc (difficile de ne pas faire allusion à celle qui a tracé une nouvelle ‘‘voix’’ acadienne), Les Hay Babies s’affirment dans la récente tendance country du marché de la musique alternative. Mais leur son est juste assez léché pour plaire à un public un peu plus vaste.

En formule band (Mico Roy – guitare, Kevin McIntyre – basse et claviers, Marc-André Belliveau – batterie) elles ont brillamment interprété quelques titres de leur dernier EP et récent album Mon Homesick Heart, le tout entrecoupé de quelques bonnes anecdotes.

Photo par Richard Mercier.

Photo par Richard Mercier.

 

Elles ne font qu’une

Sur scène, le trio arbore des styles complètement différents : Catherine au ukulélé s’avance toute en sobriété vêtue de noir, Julie (maintenant blonde) au banjo porte un chandail à paillettes tout droit sorti d’une scène de rodéo et Vivianne à la guitare acoustique pourrait se comparer à une ‘’girl next door’’. Malgré leur disparité vestimentaire, l’harmonie du groupe se fait entendre dès les premières notes de Dès fois j’me demande.

Les trois jeunes auteures-compositrices-interprètes ont tour à tour offert plusieurs balades dont La toune du Soundman, illustrant le côté plus sombre de la vie de tournée, d’autres textes plus légers et divertissants avec Chu pas une fille à marier et Obsédée, une nouvelle version plus rythmée de Horse on fire, et le Fil de téléphone, anti-figure de la romance à distance et visiblement la pièce préférée du publique.

Mention spéciale à de Vivianne pour son interprétation tout en nuance dans On ne reviendra plus en courant, ne faisant qu’un avec sa guitare sèche.

Toutefois, de façon générale, il y avait quelque chose d’un peu statique dans le set-up. Il a fallu attendre J’ai vendu mon char pour briser le rythme, Catherine et Julie s’amusant dans une chorégraphie assez sympathique.

Malheureusement, la cassure arrive un peu tard en tour de piste, alors que d’autres numéros tout aussi entraînants restaient à venir en conclusion et rappel.

 

Joseph Edgar en première partie premier lieu

Photo par Richard Mercier.

Photo par Richard Mercier.

La première partie, plus folk et rock, était assumée par Joseph Edgar, également natif du Nouveau-Brunswick. En réalité, ce n’était pas une première partie à proprement dit, mais plutôt le premier spectacle d’une soirée à double programmation. Ceux qui venaient spécialement voir les Hay Babies ont dû y trouver quelques longueurs, mais une heure était peut-être bien peu considérant tout le bagage derrière lui.

S’étant établi à Montréal il y a quelques années, le cowboy maintenant urbain enchaîna avec Alexandre Pépin, aux percussions et à la basse tout à la fois, des textes issus de l’un et l’autre de ses cinq albums, oscillant entre les paysages de bord de mer et les décors typiquement Montréalais de la rue Rosemont ou d’Iberville. Les fans de Kevin Parent pourraient bien y trouver leur comble.

Bon raconteur, celui qui était autrefois connu sous le nom de Marc Poirier du groupe Zéro degré Celcius, nous a fait part de ses expériences personnelles menant à l’écriture de la majorité des titres présentés : des histoires de trip de photos et d’épouvantail, de magnifiques souvenirs de la région de Cap-Pelé ou de pilotes russes confinés à Miscou pour quelques jours. Cette dernière donne naissance à Espionne russe, un texte s’apprêtant très bien à l’accent néo-brunswickois dont la simplicité et la folie rappelle le coloré univers de Damien Robitaille.

Un bel éclat de génie dont le refrain est frais et accrocheur, mais ce ne fut pas assez pour avoir un coup de coeur et faire lever la foule.

 

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