Cinderella

Cinderella à la Salle Wilfrid-Pelletier | Nouveautés et enchantement

Du 18 au 23 octobre, la Place-des-arts accueille le succès de Broadway Cinderella à la salle Wilfrid-Pelletier. C’est l’occasion de retomber en enfance avec un conte familier revisité où certes, certaines longueurs se font sentir, mais où la musique nous transporte tout droit dans le conte de fée.


 

Richard Rodgers et Oscar Hammerstein II ont conçu leur comédie musicale pour la télévision, et c’est Douglas Carter Beane qui lui a amené quelques modifications et l’a transposée pour les planches. C’est justement à cette deuxième version que le public bien au rendez-vous a eu droit et aura droit jusqu’au 23 octobre.

Dans cette version, présentée uniquement en anglais, les éléments classiques du conte de Charles Perrault s’y trouvent: Ella (Tatyana Lubov), Prince Topher (Hayden Stanes), la fée marraine (Leslie Jackson), la vilaine belle-mère (Sarah Primmer), ses belles-soeurs (Joanna Johnson et Mimi Robinson) et bien sûr les pantoufles de verre.

Il était une autre fois

L’histoire du spectacle a toutefois connu ses modifications. On retrouve maintenant un message politique par le nouveau personnage de Jean-Michel (Chris Woods) qui vient réclamer à son futur roi de se soucier des pauvres gens du comté et qui éventuellement, deviendra premier ministre, nouvelle fonction qui sera instaurée en fin de spectacle.

En plus, le tempérament des belles-soeurs a été retravaillé, l’une d’entre elles jouant plutôt sur l’humour que sur la mesquinerie et l’autre n’ayant pas une once de méchanceté, éprise du courageux Jean-Michel.

Le changement à l’histoire le plus flagrant et celui qui a plongé le public dans l’incertitude la plus profonde est sans doute la pantoufle de verre. On connait tous l’histoire: Cendrillon se rend au bal, rencontre le prince, les deux tombent amoureux l’un de l’autre, minuit sonne, Cendrillon s’enfuit, ne laissant derrière elle qu’une pantoufle de verre. Seulement dans cette version, minuit sonne, Cendrillon s’enfuit, ne laissant derrière elle qu’une pantoufle de verre, qu’elle reprend avant de disparaître, laissant derrière un Topher sans prénom et surtout, sans chaussure. C’est avec les plus gros points d’interrogation dans les yeux que le public est envoyé à l’entracte.

Le banquet de trop

Le prince finira par avoir entre les mains la fameuse pantoufle après le banquet. Parce qu’on a ajouté à l’histoire un banquet comme seconde occasion pour Topher de retrouver sa belle. Les mêmes conditions s’appliquent: Cendrillon doit rentrer avant minuit. Les tourtereaux ont une attirance indéniable, mais Cendrillon refuse toujours de lui dire son nom (parce que…?) et choisit plutôt de lui laisser volontairement sa chaussure pour qu’il la retrouve parce que pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué. C’est par un geste ridicule et bien exagéré qui a fait s’esclaffer le parterre qu’elle lui remet enfin la pantoufle et que le récit reprend sa trame originale.

Ce banquet est également le moment pour le peuple d’exposer ses problèmes au futur roi. Certes, l’idée d’apporter au conte de fée un discours politique est bien intéressante et bien dynamique, toutefois, ça amène son lot de longueurs. Le spectacle qui s’est donné en deux heures, plus entracte, aurait facilement pu se donner en une heure et demie.

Moments de magie

Il s’agit bien entendu d’un spectacle de Broadway, il ne faut donc pas s’attendre au jeu le plus naturel. Mais, tous les personnages rebondissaient bien aux répliques des uns les autres, et les accroches humoristiques étaient placées au bon moment. On a eu droit à un spectacle très dynamique où on ne ratait pas une seconde de rythme. Tout est joué à la puissance dix et semble un peu forcé par moment, mais le spectacle nous enchante tellement par sa musique et ses numéros qu’on n’y voyait que du feu.

Les numéros qui ont retenu notre attention sont sans contredit dans la seconde partie du spectacle, à commencer par le morceau Stepsister’s Lament chanté par Charlotte, la belle-soeur comique de Cendrillon. Le choeur féminin se plaint de n’avoir pu retenir l’attention du prince et l’humour est à son comble. S’ensuit ensuite le numéro A Lovely Night où, le temps d’une chanson, Cendrillon, sa belle-mère et ses belles-soeurs oublient leurs différents et se remémorent le bal qui vient de passer.

Un autre élément qu’on ne peut assurément pas passer sous silence est la magie du changement de costume. Cendrillon et sa fée marraine usent toutes les deux de l’illusion du quick change et le public n’y voit que du feu. Marie, la fée marraine passe d’une mendiante à une fée, et Cendrillon d’une servante à une princesse, et dans les deux cas les applaudissements fusaient du parterre au balcon tant l’illusion était réussie. Voyez justement la magie opérer dans ce medley de la comédie musicale présenté aux Tony Awards 2013 où le spectacle avait récolté neuf nominations et avait justement remporté un trophée pour ses costumes:

Il ne reste que cinq soirs pour Cinderella à la Place-des-arts, mais il reste des billets. Ne manquez pas votre invitation au bal, ni l’occasion de profiter du forfait famille. On rappelle que Cinderella est présenté en version anglaise seulement, mais le plaisir est garanti pour les petits et les grands.

Pour tous les détails et pour vous procurer vos billets, c’est par ici.

Vos commentaires