Critique Publié le 5 octobre 2022 @ 13h11

Cigarettes After Sex au MTELUS | Vaporeux et langoureux, mais quelque peu décevant

Bien qu’elle n’ait rien sorti depuis deux ans, la formation américaine Cigarettes After Sex était de passage à Montréal mardi soir. C’est dans un MTELUS plein à craquer depuis bien longtemps déjà que le trio a timidement joué une quinzaine de chansons. Le groupe a offert une performance très simple, épurée et très fidèle aux versions enregistrées, mais qui manquait tout de même de mordant.

Les lumières ont à peine été tamisées que le groupe entrait sur scène. Déjà, les téléphones envahissent le parterre et la foule crie fort, très fort. Les musiciens Jacob Tomsky et Randall Miller se sont placés à chaque extrémité de la scène, dans la pénombre. Avec les premières notes de guitares de la chanson Crush, des lumières sont venues éclairer le chanteur Greg Gonzalez à contre-jour, déclenchant encore plus de cris dans la foule. À entendre les fans crier, on aurait pu croire qu’une pop star de renom venait d’entrer sur scène.

Parlant de lumières à peine tamisées, ça aura été ainsi pendant l’entièreté du spectacle. Des éclairages assez forts étaient orientés vers la foule. Sur scène, il y avait peu de jeux de lumières. La fumée dans l’air venait ajouter une autre barrière entre le groupe et son public. L’ambiance et l’éclairage rappelait un bar à 3h du matin alors qu’on essaie de faire comprendre aux gens présents qu’il est temps d’aller se coucher.

Visuellement parlant, un écran était accroché à l’arrière de la scène. Cependant, le groupe en aura fait usage qu’à trois reprises pour y projeter de simples images en noir et blanc rappelant les couvertures d’album et de singles. Encore une fois, les éclairages trop forts sur la foule rendaient le tout quasiment invisible.

Une ambiance sensuelle et sécuritaire réussie

En général, l’ambiance dans la salle était très agréable. Les membres du band ne manquaient pas une note, la voix du chanteur était très juste et tout aussi douce que les paroles des chansons. La dream pop très sensuelle que propose Cigarettes After Sex est très appréciée par ses fans. Les chansons d’amour évoquant la passion et la tendresse donnait envie de fermer les yeux, danser doucement et rêver un peu. Les couples présents dans la salle en ont profité pour se rapprocher et additionner les bisous dans le cou et les regards tendres.

Deux fois plutôt qu’une pendant le spectacle, le groupe s’est arrêté de jouer au beau milieu des chansons pour demander à la sécurité d’aider des gens dans le public. La deuxième fois, pendant la magnifique chanson « K. », la pause a été beaucoup plus longue. Acclamé par la foule, le band a pris la peine de demander si tout le monde allait bien avant de recommencer les chansons. Les reliques d’Astroworld se font encore sentir, mais c’est bien évidemment pour le mieux.

La deuxième moitié du spectacle a été grandement appréciée par la foule. À chaque début de chanson, des acclamations se faisaient entendre. En enchaînant les chansons Sweet, Sunsetz, K, Heavenly et Apocalypse, c’était difficile de ne pas embarquer. Tout en douceur, la foule se laissait porter et tanguait au rythme de la musique.

Pendant l’excellente Apocalypse, un bref arrêt musical a précédé le moment le plus fort du spectacle : pour la première fois de la soirée, les projecteurs se sont braqués sur la boule disco qui pendait au dessus du groupe. Les rayons ont éclaté en même temps que les cris de la foule et tous semblaient en extase. Chantonnant les paroles « Your lips, my lips, apocalypse », les fans en ont finalement eu pour leur argent.

En guise de rappel, ce sont les chansons Opera House et Dreaming Of You qui ont été jouées. Cigarettes After Sex ont remercié la foule en mentionnant leur amour pour Montréal et ont quitté la scène. La soirée était douce et plutôt réussie, même si un petit élément de wow supplémentaire n’aurait pas été de refus.