The Sheepdogs

Bluesfest d’Ottawa – Jour 9: The Sheepdogs, Sam Roberts Band, Cowboy Junkies et The Pack A.D.!

Jeudi 12 juillet 2012 – Plaines LeBreton (Bluesfest d’Ottawa)

Soirée toute canadienne et toute en blues rock pour le jour 9 du Bluesfest d’Ottawa avec The Sheepdogs (de Saskatoon), Sam Roberts Band (Montréal), Cowboy Junkies (Toronto) et The Pack A.D. (Vancouver).

Le chanteur et guitariste de The Sheepdogs, Ewan Currie. Photo par Greg Matthews.

Il y avait de quoi fermer le clapet à ceux qui dénoncent l’absence de blues au Bluesfest d’Ottawa avec cette huitième soirée, autant qu’à ceux qui reprochent au festival de ne pas faire la part belle aux artistes canadiens.

En ce jeudi soir, des artistes d’un Océan à l’autre démontraient ce que le blues laisse comme trace dans le rock moderne canadien.

La jeune formation The Sheepdogs en est un exemple évident. Évoquant le blues rock des années 1960 et 1970, le quatuor sacré Nouvel artiste de l’année au dernier gala des prix Juno ressemble à un amalgame des Black Keys et de Lynyrd Skynyrd. Longs jams improvisés, harmonies de guitares croustillantes, rythmes blues ralentis, boogie rock: le mélange des saveurs est suffisamment varié pour retenir l’attention, alors que l’esthétique sonore « vintage » et la voix de Ewan Currie servent de fil conducteur.

Bien que leur approche soit rafraîchissante, c’est surtout l’authenticité dans l’interprétation qui rend The Sheepdogs si pertinent et appréciable. C’est donc dire que, même si leurs albums s’écoutent bien en soi, la véritable expérience des Sheepdogs se vit en spectacle, préférablement en plein air. La musique qu’ils proposent est faite sur mesure pour les festivals.

Les fans et les curieux pourront en faire l’essai le 4 août prochain, à Osheaga.

 

 

Sam Roberts, Cowboys Junkies et Pack A.D.

Sam Roberts. Photo par Greg Matthews

L’empreinte blues dans la musique de Sam Roberts saute moins aux yeux, surtout dans son matériel récent. Mais il y a bien des traces de blues dans les compositions du Montréalais, dans son interprétation aussi.

Mais visiblement, Sam Roberts tend de plus en plus vers le pop rock conventionnel, et sa grille de chansons soulignait bien cette dichotomie entre le nouveau matériel et l’ancien..

Un bon exemple: Sam Roberts a interprété Brother Down, succès éponyme du tout premier album (en 2000) à la mélodie très solide et au rythme léger mais ingénieux, embelli par une finale « saxophonée » à la Dave Matthews Band. Tout de suite après, il a enchaîné avec Without A Map, single du dernier album Collider, notablement plus insipide, tant dans les textes que sur le plan mélodique. Côte à côte, ces deux chansons démontraient bien que l’évolution sonore de l’artiste tend vers un produit nettement plus commercial, mais perd de son charme au passage.

Them Kids était toutefois une belle finale à cette prestation un peu terne du beau bonhomme montréalais. La thématique des paroles collait à merveille comme apéritif à la prestation du vieux de la vieille John Mellencamp, en tête d’affiche sur la scène principale.

Margot Timmins, des Cowboys Junkies. Photo par Greg Matthews.

Plus tôt en soirée, les vétérans torontois Cowboy Junkies ont usé à la fois de leurs sonorités country et pop, mais aussi de leur irrésistible blues psychédélique des belles années.

Après un début assez sage, la chanteuse Margo Timmins – qui dégageait une première impression un peu « matante » avec sa tisane, sa chaise de bois, son bouquet de roses à proximité et sa tenue madame – en a décoiffé quelques-uns avec une interprétation sentie de Don’t Let it Bring You Down de Neil Young, après avoir clamé à la blague qu’à un certain moment, « il y avait comme une loi obligeant tous les artistes canadiens à interpréter au moins une chanson de Neil Young. Celle-ci, c’est la nôtre ».

La séquence qui allait suivre nous a rappelé avec brio que Cowboy Junkies furent, jadis, une formation passablement psychédélique avec son envoûtante Working On A Building, qui nous replongeait dans le chef d’oeuvre de la fin des années 1980, The Trinity Session.

Dans le même ordre d’idée, le temps était bien choisi pour enchaîner avec leur fameuse reprise de Sweet Jane du Velvet Underground, qui avait jadis récolté les louanges de Lou Reed lui-même en plus d’inspirer Trent Reznor à l’inclure à la célèbre trame sonore du film Natural Born Killers. Un classique, pratiquement meilleur que l’original et l’interprétation offerte au Bluesfest nous le rappelait de façon convaincante.

Becky Black, de The Pack A.D. Photo par Greg Matthews

Alors que Cowboy Junkies retombaient dans leur son country, nous avons fait un petit détour du côté de la scène de la rivière, question de découvrir ces deux jeunes filles de Vancouver réunies sous le sobriquet The Pack A.D.

On dit d’eux qu’ils poursuivent dans la veine des White Stripes et des Black Keys, mais ce qu’on a entendu nous inspire plutôt The Kills. Plus garage rock que blues, on peut toutefois sentir les racines qui ont contribué à forger le son de The Pack A.D.

L’esprit sauvage de la chanteuse guitariste Becky Black et sa fougue sont des matériaux bruts qu’il sera intéressant de voir évoluer.

Mine de rien, The Pack A.D. détient déjà 3 albums à sa discographie.  Il faudra garder un oeil sur ce duo: on pourrait bien voir une éclosion sous peu.


Photos en vrac
(par Greg Matthews)

Sam Roberts Band


Cowboy Junkies

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