Stromae au Centre Bell | L’inévitable effet Stromae

Le populaire chanteur belge Stromae était de passage à Montréal pour une première représentation au Centre Bell vendredi soir dans le cadre de sa tournée Multitude. Après plus de sept ans d’absence, c’était un spectacle bien attendu des Québécois et Québécoises. Et cette performance hors du commun en a totalement valu l’attente!

Gadgets futuristes, animations sur grand écran et robots : voilà ce qui occupait la scène bien chargée. On y rajoute une touche de danse, d’humour et de plaisir et ça donne un spectacle de Stromae! La foule est restée en délire jusqu’à la fin, tenant au bout de leurs bras des pancartes avec tous les compliments possibles et même quelques drapeaux belges.

Une première partie riche en couleurs

Alors que le Centre Bell se remplissait, la rappeuse sud-africaine Sho Madjozi est d’abord arrivée sur scène vêtue d’un grand manteau coloré. Elle a toutefois enlevé une couche dès la deuxième chanson, pour révéler un joli habit vert. Il fait chaud au Centre Bell, même en novembre!

« Être ici à Montréal, ce soir, ça compte beaucoup pour moi », exprime la chanteuse, visiblement émue de fouler la scène. Bien que la plupart des spectateurs et spectatrices ne semblaient pas la connaître, elle a livré une belle performance, où elle s’est bien amusée avec ses danseuses et son DJ.

Un léger malaise s’est produit lorsqu’elle nous a fait entendre une ancienne chanson, sous prétexte que « les personnes françaises l’adorent! ». Résultat : très peu de réactions dans le public…

Elle s’est toutefois reprise avec une anecdote assez cocasse à propos de son ex-copain, où elle s’est filmée sur scène avec la foule en délire pour le faire suer, carrément.

Finalement, j’ai bien aimé l’hommage au nouveau film de Marvel, Black Panther : Wakanda Forever. Elle a chanté quelques paroles, dont le fameux « Wakanda Forever » avec la pose en X. Un moment touchant entre quelques farces de Sho Madjozi.

Un retour en force

Après avoir traversé un parcours personnel plus difficile dans les dernières années, on a eu droit ce soir à un Stromae au meilleur de sa forme.

Assistant d’abord à un petit court-métrage pour introduire la version animée de lui-même, le chanteur est finalement arrivé sur scène sous une pluie d’applaudissements. Les premières notes d’Invaincu étaient à peine jouées qu’on ressentait déjà une grosse vague montréalaise d’amour pour l’artiste. Ce dernier a mis son poing dans les airs à la fin de sa chanson, un mouvement que le public a aussi effectué lorsque l’artiste chantait « Tant que j’suis en vie j’suis invaincu ». Le spectacle vient de commencer et ça s’annonce déjà prometteur!

Après avoir joué la populaire Fils de joie, il s’adresse finalement à la foule : « Montréal! Bonsoir! Ça fait du bien d’être de retour! ». Je ne vais pas vous mentir, c’est toujours plaisant d’entendre des paroles en français provenant des artistes francophones. On ressent une certaine complicité supplémentaire entre le public et l’artiste.

Il enchaîne ensuite les classiques de son populaire album Racine carrée: Formidable, Tous les Mêmes et la fameuse Papaoutai. Un peu plus tard dans la soirée, il viendra introduire la « suite » de ce succès avec C’est que du bonheur dans son récent album Multitude. L’inspiration de cette chanson est d’ailleurs adorable : le chanteur est devenu un père il y a quatre ans, et c’est un hommage pour son garçon.

J’ai toutefois eu un coup de cœur pour la chanson L’enfer. Tout de cette pièce est magnifique et touchant : elle aborde le suicide, elle possède une mélodie douce et elle présente un énorme crescendo dramatique au refrain, tout cela accompagné d’un décor explosif… C’était sans aucun doute un moment fort du spectacle. On ressentait les émotions de l’artiste qui les vivait tout sur scène.

Le décor était éblouissant. L’artiste a vraiment misé sur les détails : de grands panneaux révélant des animations, un chien robot et les postes des musiciens dévoilant une architecture techno et moderne démontraient qu’il a vraiment mis le paquet. C’était très impressionnant, en plus des nombreux faisceaux lumineux qui recouvraient la salle de spectacle.

Une bête de scène

Qui a besoin de danseurs quand Stromae est là? Quelle énergie! Sans surprise, le chanteur danse à chaque moment opportun, en invitant même le public à le suivre dans ses mouvements. Ce dernier a même obtenu un tutoriel animé sur les mouvements à faire pendant la chanson Santé. Il garde toutefois un personnage plus sérieux dans ses pièces douces… à l’exception de Mauvaise Journée, où il est couché de manière dramatique sur son fauteuil. Je l’ai trouvé plutôt comique à se mettre dans une telle position.

Qui dit études dit travail, mais qui dit danse dit Alors on danse! L’artiste n’a pas pu s’empêcher de performer le morceau au top de son palmarès en guise de conclusion. Si le public avait dansé en masse auparavant, il s’est carrément déchaîné à ce moment-là.

Bref, c’était tout un party. Et la bonne nouvelle, c’est que ce n’est pas fini! Stromae sera au Centre Bell pour trois autres représentations, le 26 et 27 novembre, ainsi que le 14 décembre. Il sera aussi de passage à Québec, au Centre Vidéotron, le 11 décembre prochain.