Venom Inc.

Venom Inc. aux Foufounes avec Goatwhore et Toxic Holocaust | Soirée de métal old school aux Foufs

Malgré un début un peu difficile, le trio anglais légendaire Venom Inc. a fait monter la tension dans les Foufs et a su posséder ses disciples, alors que la barre était déjà très haute avec les pointures que sont Goatwhore et Toxic Holocaust. Retour sur la soirée.


Les douaniers canadiens ont décidé de ne pas laisser rentrer The Convalescence au pays, et on pourrait presque les remercier pour une fois. Triste pour eux, mais d’un côté on se demandait ce que faisait ce groupe de metalcore maquillé sur une affiche résolument old school. Et de toute façon cinq groupes c’est déjà beaucoup trop.

Brûleurs de grange

De plus, ça donne l’occasion à Warsenal de monter sur scène une demi-heure plus tard devant une salle un peu plus remplie. Le trio de Joliette envoie un thrash à l’ancienne mais avec beaucoup de subtilités techniques, changements de rythmes, peut-être presque trop instrumental par moments mais remarquablement en place, et assez audacieux pour ne pas se contenter d’être encore un énième groupe de thrash revival.

Avec ses bons riffs et solos dans tous les sens, Warsenal mérite bien d’aller représenter le Québec au Full Terror Assault ce weekend, un festival américain qui les verra jouer aux côtés de gros noms du genre comme Overkill, Havok ou encore Iron Reagan. Dommage que leur set soit écourté contre leur gré.

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La guerre, c’est l’enfer

C’est nul autre qu’un des meilleurs groupes de thrash de la dernière décennie qui monte sur scène alors qu’il n’est même pas huit heures. Toxic Holocaust va utiliser chacune des maigres 35 minutes qui leur sont accordées, larguant bombe par-dessus bombe avec une setlist de feu.

War Is Hell et Wild Dogs sont les deux classiques d’ouverture qui réveillent immédiatement le mosh-pit. Le trio est redoutable, même si c’est un peu bizarre de voir Joel Grind à la basse. On regrette presque son jeu sur sa Gibson Flying V pour apporter encore plus de chaleur au son.  Car ce qui fait toute l’énergie du groupe de Portland, c’est ces riffs simples et accrocheurs entre punk et rock’n’roll comme dans Gravelord, Acid Fuzz ou Lord Of The Wasteland.

Et le public ne s’y trompe pas, partant un des plus gros circle-pit de la soirée à la demande de Joel, qui nous achève un concert trop court avec Nuke The Cross et Bitch. Beaucoup trop court, mais beaucoup trop bon. On espère un retour en tête d’affiche un de ces jours.

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Pute Chèvre

Place aux bracelets à clous. Le seul quatuor de la soirée se sent a l’étroit sur la minuscule scène des Foufs, mais donne quand même tout ce qu’il a. Mené en puissance vocale par l’immense Ben Falgoust, Goatwhore déploie une énergie assez brutale, tout en précision. Le chanteur impressionne par sa capacité à nuancer entre des tonalités death et black, alors que les riffs thrash accrocheurs emporte une salle entière à headbanguer.  Une salle encore un peu plus remplie, mais un pit un peu plus calme.  Comme s’il manquait un petit quelque chose à Goatwhore pour transcender son sujet.

Il faut en fait attendre les moments forts comme Baring Teeth For Revolt et son riff irrésistible, ou encore le non moins efficace Apocalyptic Havok. Le groupe de New Orleans conclue avec son classique Fucked By Satan. À noter qu’ils vendent la petite culotte à l’effigie de ce même morceau, si tu manques d’idées pour la fête à ta blonde.

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Les Fils de Satan

La tâche ne va pas être facile pour les cinquantenaires de maintenir un niveau d’énergie aussi élevé que les deux excellents groupes qu’on vient de voir. Et le démarrage est effectivement laborieux. Tony Dolan, alias The Demolition Man, se bat avec son micro qui bouge, pendant que sa basse coupe, le temps de la rebrancher avec un volume trop fort qui enterre le reste. Et le nouveau titre Ave Satanas rame un peu.

Le classique de Venom Welcome To Hell relève tout de suite l’ambiance. Il faudra attendre quelques morceaux pour voir le son s’ajuster un peu, et les musiciens envoûter peu à peu la foule. Notamment avec les vieux morceaux plus rock’n’roll de Venom, qui renforcent l’aspect très Motörhead du groupe. Jusque dans le son qui est très fort. Que ce soit Abaddon derrière ses fûts ou Mantas sur sa six cordes, les deux fondateurs du groupe culte n’hésitent pas à faire participer le public.

Demolition Man pose sa présence imposante, et donne une superbe prestation à la voix caverneuse et méchante à souhait, appuyé par une face qui confirme que pour chanter dans Venom, il faut décidément avoir une sale gueule démoniaque. Rien à envier à Cronos de ce côté.

Venom Inc. finit par posséder la salle où la folie monte, comme la tension dans le pit, où plusieurs bagarres manquent d’éclater. L’alternance de riffs plutôt speed metal et d’autres plus rock’n’roll, appuyée par les solos mélodiques de Mantas, la basse distortionnée infernale et la force de frappe d’Abbadon donnent finalement un cocktail métallique assez remarquable. Puissant, sale, et lourd, Venom Inc. domine son élément black’n’roll. Apres Don’t Burn The Witches, c’est deux classiques absolus qui viendront conclure avec le cultissime Black Metal, et le plus mélodique Countess Bathory.

Mais le trio revient alors pour un rappel. « Remember tomorrow in the real world, if somebody gives you attitude, tell him: we are the Sons of f***in’ Satan. » Et le groupe d’enchaîner le même titre. Puis, Demolition Man monte encore le gain sur sa basse, et martèle les coups de l’horloge à coups de poings sur sa grosse corde, car l’heure est venue… Witching Hour ! Et Venom Inc. de finir de nous clouer avec un son encore plus fort, bravo aux anciens de maintenir leur flamme de l’enfer aussi bien allumée !

Ce matin au travail un de mes boss m’a parlé un peu mal. J’ai voulu l’envoyer chier en lui disant qu’on était les Fils de Satan. Puis je me suis souvenu que j’étais en retard pour payer mon loyer. Lucifer, épargne moi !

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