TR/ST

TR/ST au Théâtre Fairmount | Réchauffer les coeurs

Le crissement des pas sur le trottoir et les nuages de fumée qui sortaient de la bouche de tous les passants samedi soir témoignaient du temps glacial qu’il faisait. Mais une fois entré au Théâtre Fairmount, la porte bien refermée derrière soi, on ne pouvait faire autrement que d’oublier le froid polaire. Le plafond constellé d’ampoules et l’ambiance particulièrement exaltée qui régnait dans la salle ont eu tôt fait de réchauffer tous les corps engourdis.

Les performances de Doors, Dreamboy et Country ont graduellement fait monter l’électricité dans l’air et la fébrilité qui animait une foule plutôt éclectique. En passant par les fées aux cheveux bleus, aux gothiques new age, le public était empreint d’une frénésie et d’une ivresse évidente.

C’est vers 11h30 sous un éclairage bleuté que TR/ST a fait son apparition sur scène et finalement fait culminer l’enivrement et la fougue de l’assistance.

Dans un une-pièce noir avec un trou sous chaque aisselle (un design très commode), le compositeur et chanteur Robert Alfons a livré une performance pour le moins captivante. Lui qui a toujours été inspiré par la musique du début des années 90 comme Pet Shop Boys ou Ace of Base, réussit à transposer ses émotions dans des mélodies transcendantes.

Sa voix grave et pénétrante qui peut s’apparenter à celle de Paul Banks d’Interpol semblait fusionnée avec le synthétiseur. À eux deux ils parvenaient à emplir la salle avec un son puissant et enveloppant.

Le groupe synthpop/cold wave a joué certains morceaux qui se retrouvent sur son premier album éponyme sorti en 2012 et, pour le reste, des pièces tiré de Joyland paru en 2014. Le premier album qui était plus sombre présentait principalement des accords mineurs d’où émanait une certaine tristesse. Le second album, quant à lui,  se voulait une progression naturelle et présente des chansons plus optimistes, mais en gardant un synthétiseur solide et pesant qui nous laisse en transe. Les morceaux, qui se sont succédés sans que l’on ne voit le temps passer, présentaient d’ailleurs une belle homogénéité. 

Le show s’est conclu par la chanson Sulk sous des projecteurs rouge et un moshpit soft devant la scène. L’auditoire en redemandait quand TR/ST a quitté la scène, scène sur laquelle il a fini par remonter pour s’attaquer à un dernier morceau et faire sauter tout le monde sur place à nouveau.

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