Shaina Hayes

Shaina Hayes au Fairmount | Adieux en douceur à Kindergarten Heart

C’était le dernier spectacle de l’artiste avant une pause estivale bien mérité et un retour dans ses terres gaspésiennes natales temporaire (ou pas). Shaina a profité de l’occasion pour nous faire revisiter son répertoire en famille dans une ambiance plus feutrée que jamais.

Paru en 2022, Kindergarten Heart confirmait et solidifiait la direction musicale de l’autrice-compositrice-interprète. Enregistré aux côtés des gars de zouz, l’album s’aventure toujours plus franchement dans une direction country assumée, avec des textes poétiques bien personnels et dédiés, à quelques reprises, aux agriculteurs et agricultrices; thème qui reviendra d’ailleurs régulièrement sur la table pendant le spectacle alors que la musicienne fera la promotion des sauces piquantes créées avec des ingrédients qu’elle fait elle-même pousser.

Mais first things first comme dirait notre boy Shakespeare, parlons de l’artiste qui ouvrait cette soirée, en l’occurrence la Belge établie au Québec depuis une dizaine d’années Aline Winant. Visiblement fan de Adrienne Lenker, l’artiste nous présente quelques chansons issues de son répertoire, autant de son EP de 2023 Suddenly, everyone’s a stranger in my family que de pièces à paraître. Accompagnée d’Étienne Hamel (Nicolet) à la guitare, basse, claviers et autres bidouillages radiohead-esques, elle livre une performance en douceur qui ouvre bien la porte à ce qui suivre.

Shaina sera aussi en bonne compagnie pour entamer son spectacle : les gars de zouz sont encore au rendez-vous, de même que Lysandre Ménard, alias Lysandre, aux claviers et voix. Le groupe est bien rodé, fort d’une tournée étalée sur plus de deux ans avec des arrêts un peu partout à travers la province. David Marchand fait ce qu’il fait de mieux : enchaîner guitares et pedal steel au sein d’une même chanson avec une jeu virtuose, mais sans jamais voler la vedette à celle qu’il accompagne, même lors de soli partagés avec sa comparse claviériste.

Shaina, elle, hypnotise. Si sa musique est vulnérable, elle ne l’est ici pas, conservant une grande sensibilité dans tout ce qu’elle fait, oui, mais en gardant une maitrise et une beauté remarquable dans son interprétation. Prenant régulièrement la parole dans les deux langues, elle nous parle de sa musique et d’elle-même avec ouverture, nous traînant par la main dans son univers personnel pour nous aider à mieux apprécier son art, avec humour au besoin.

Vers le milieu du spectacle, la musicienne se déplace vers un second petit stage placé à quelques mètres du principal, au sol. Un drap figure des rideaux, un cercle le soleil à différents stades de la journée grâce à un éclairage qui sera, comme pour le reste de la soirée, texturé et tamisé. Elle s’assoit sur un fauteuil ancestral pour nous présenter deux nouvelles chansons, l’une en compagnie de son amoureux Francis Ledoux, de même qu’une magnifique reprise acoustique soliste de You’re Still the One de sa quasi-homonyme idole Shania Twain.

C’est donc des adieux en famille auxquels on aura eu droit. Le chapitre Kindergarten Heart se clôt sur une belle note, une note douce et personnelle que le public, bien assis et surprenamment silencieux, appréciera, tout comme moi, grandement.

Événements à venir

Vos commentaires