Refused

Refused au Théâtre Corona | Une salve suédoise dans les palettes

Le Théâtre Corona en a absorbé des décibels depuis qu’evenko y présente des shows. Mais cette fois-ci, la pauvre salle sans défense de la rue Notre-Dame Ouest pourrait très bien ne pas s’en remettre…

 


 

Bon, on exagère un peu. N’empêche…

Refused devait originalement se produire au MTELUS. Sauf que le buzz autour du groupe de punk hardcore suédois n’est plus exactement le même qu’à son dernier passage à Montréal, il y a 8 ans. Un show que les fans attendait depuis plus d’une décennie, puisque le groupe s’était séparé à la fin des années 1990, peu après avoir lancé son chef d’oeuvre The Shape of Punk To Come, sans jamais faire de tournée pour cet album.

Et depuis ce soir mémorable de retrouvailles, en 2012, Refused a fait paraître deux albums de matériel original, mais bon… ce n’est pas exactement The Shape of Punk To Come. Alors le buzz a quelque peu tiédi. Si bien que le show a été déplacé au Corona, une salle trois fois plus petite.

Mais une salle trois fois plus petite, une fois pleine à craquer, ça le fait. Surtout quand le groupe a le son pour remplir le MTELUS. Transposé dans un plus petit lieu, ça fait juste grimper la pression dans le presto.

Et quand ça éclate, bon sang que ça explose!

Les fans n’attendaient pas vraiment Blood Red comme point de départ, mais dès les premières notes de Worms of the Senses / Faculties of the Skull, la foule s’est mise de la partie, et la session de défoulement collectif anti-capitalisme était lancée!

Redoutable frontman, le chanteur Dennis Lyxzén gambade sur scène et multiplie les pas de danse, tel un Mick Jagger hardcore sur le Genacol.  Ça, ça n’a pas changé. Il semble en aussi bonne forme qu’avant.

Lyxzén joue les majorettes avec le pied de micro, et nous montre même ses quelques petits trucs en lançant le micro dans les airs avant de le rapatrier en tirant le fil vers lui.

Toujours aussi spectaculaire dans ses mouvements, il en jète aussi vocalement. Ses cris sont sentis, féroces, mais calibrés. Les salves de guitares et la section rythmique fonctionnent aussi à merveille comme lors des bonnes années de Refused.

On s’entend que les vieux titres font meilleure figure que les nouvelles chansons, n’en déplaise à Lyxzén qui proclame que « we’re not a nostalgia act ». Reste que plusieurs pièces récentes prennent une autre dimension live, notamment l’hymne prog-hardcore Elektra, ou encore Damaged III, présentée comme un brûlot « féministe, anti-masculinité toxique ».

Il n’en demeure pas moins que The Deadly Rhythm, New Noise et Summerholidays vs. Punkroutine récoltent les meilleures réactions. C’est normal. Et le groupe les interprète avec la force et l’énergie des années 1990.

Au final, personne n’a perdu au change avec ce changement de salle, et le groupe semblait ravi que le public ait daigné se pointer en (quand même) grand nombre.

Après tout, c’était un lundi soir.

De février.

À Montréal.

Et « you came to see a Swedish communist singer in tight pants »!

 

Grille de chansons

Blood Red
Worms of the Senses / Faculties of the Skull
Elektra
Death in Vännäs
Violent Reaction
Rather Be Dead
Coup d’état
Malfire
The Shape of Punk to Come
The Deadly Rhythm
Damaged III
Economy of Death
New Noise

Rappel

It’s Not O.K…
Summerholidays vs. Punkroutine
REV001

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