crédit photo: Normand Trudel
Megadeth

Megadeth au Centre Vidéotron | Métal hurlant!

Le légendaire groupe trash metal Megadeth nous rendait visite mercredi soir au Centre Vidéotron de Québec dans le cadre de la tournée Crush The World. Le périple printanier canadien de 13 villes s’arrêtera également à la Place Bell de Laval ce soir, jeudi 11 mai. Le groupe de metalcore britannique Bullet for My Valentine ainsi que la formation de metal progressif canadienne Oni s’assuraient de démarrer les hostilités en début de soirée.

Formé en 1983 par le mythique guitariste Dave Mustaine et le bassiste David Ellefson, Megadeth se veut un coup de poing au visage du groupe Metallica. Effectivement, en raison de différents conflits et de sa consommation excessive de drogues, Mustaine avait été évincé du groupe peu de temps avant la sortie de leur premier album Kill ‘Em All.

Cumulant des ventes de plus de 50 millions d’albums vendus à travers le monde, la popularité de Megadeth ne s’est jamais démentie dans le château fort métallique québécois. Toutefois, en vue du spectacle de ce soir, la vente des billets s’est déroulée au ralenti. Dans les dernières semaines, diverses promotions offraient des billets en formule deux pour un et depuis peu des entrées à seulement 25 dollars. Une aubaine!

Devenu un groupe culte au fil des décennies, le groupe de Mustaine a connu son lot de revers de fortune. En effet, en 2002, Mustaine est temporairement inactif à la suite des lésions au bras gauche dues à une neuropathie radiale. En 2019, le guitariste annonce être atteint d’un cancer de la gorge. Finalement, en 2021, le groupe annonce sa séparation d’avec le bassiste David Ellefson, en raison d’allégations de cyberpornographie.

Leur dernier album de Megadeth, He Sick, the Dying… and the Dead! seizième album studio du groupe américain est disponible depuis l’automne 2022 sur étiquette Tradecraft Records via Universal Music Group.

Le vétéran bassiste James LoMenzo, remplace maintenant Ellefson au sein du groupe californien. Le batteur belge, Dirk Verbeuren et le guitariste brésilien Kiko Loureiro complètent le quatuor. De solides piliers qui auront le plaisir d’échafauder le tonitruant mur de son de Megadeth ce soir au grand plaisir des milliers de spectateurs survoltés.

La scène de Megadeth est complètement dépouillée, laissant énormément d’espace aux musiciens afin de se déplacer. Les murs d’amplificateurs Marshall ont fait place à deux immenses écrans de chaque côté de la batterie de Verbeuren. Les images apocalyptiques déferlent au son de Prince of Darkness pendant qu’un immense tapis de fumée blanche inonde la scène. Une bonne partie de la foule est debout afin d’accueillir Dave Mustaine et ses acolytes métalliques qui entament les premiers accords de Hangar 18.

La balance de son est exceptionnellement bonne ne dépassant que légèrement la barre des 90 dB en début de prestation. Mais dès Angry Again, troisième pièce du spectacle, le son remonte d’un cran pour ne plus jamais redescendre. Mustaine, âgé maintenant de 61 ans, n’est pas le plus grand chanteur du monde et malheureusement sa voix se perd dans le mixage sonore. En contrepartie, sa guitare est bien aiguisée et les belles envolées en tierce de She Wolf sonnent à la perfection.

Les fans chantent Sweating Bullets à pleins poumons et scandent des “Hey ! Hey!” lors du pont musical en milieu de chanson.

Encore une fois, comme c’était le cas pour BFMV avant eux, le parterre saute à pieds joints lors de Wake Up Dead. Kiko Loureiro se taille la part du lion en effectuant lui aussi de magnifiques solos, lors en autres de Tornado of Souls, tirée de l’album Rust In Peace paru en 1990. Et que dire de la magnifique interprétation de la chanson À Tout le Monde. Le chœur métallique du Centre Vidéotron enterrait littéralement Megadeth. “Oh Hey ! Oh Hey ! Oh Hey ! Oh Hey !”

Dave Mustaine prend quelques minutes pour discuter avec ses fans avant le dernier droit du concert de ce soir. Symphony of Destruction et Peace Sells font le plus grand bonheur des fans de Québec. Vic Rattlehead, mascotte du groupe, viendra faire son tour en fin de prestation.

Mechanix, chanson que Mustaine avait composée avec Metallica (The Four Horsemen) de 1982 est servie en guise de premier rappel.

Le show est fini, Mustaine est heureux, les fans aussi. Il salue la foule pendant de longues minutes avant de clôturer le spectacle avec Holy Wars… The Punishment Due. Pour une dernière fois ce soir, ça brasse pas mal au parterre.

Bullet for My Valentine

Bullet for My Valentine, groupe de metalcore britannique, précède Megadeth ce soir.

Formé en 1998, il faut attendre jusqu’à la Saint-Valentin de 2005 avant de pouvoir mettre la main sur le premier album du groupe, The Poison. Suivront par la suite une demi-douzaine de parutions, dont le plus récent, simplement intitulé Bullet For My Valentine, publié en 2021 sur le label Spinefarm Records.

O Fortuna introduit BFMV sur scène et dès les premières mesures le parterre s’enflamme. Ça se rentre dedans à qui mieux mieux pendant qu’un torrent de poings fermés, tendus dans les airs se hisse au-dessus de la foule endiablée.

Les guitaristes, Matthew Tuck et Michael Padget, jambes écartées, instruments bien ancrés à leurs ceintures, ponctuent la cadence imposée par la basse de Jamie Mathias et la batterie de Jason Bowld.

Les éclairages, simples et saccadés passent promptement du blanc au rouge sang suivant le rythme des pièces de BFMV.

Les portables s’allument pour Tears Don’t Fall tiré du premier album du groupe et avant-dernière pièce de la courte prestation de Bullet for My Valentine. La danse métallique repart de plus belle au parterre pour Scream Aim Fire qui met fin au concert de belle façon. Une marée humaine saute sur place jusqu’aux dernières notes de la chanson.

Les bras tendus dans les airs, les fans sont repus pour un petit moment. Juste le temps qu’il faut pour refaire le plein d’énergie afin de célébrer la musique du groupe culte Megadeth.

Oni

La formation de metal progressif Oni est formée en 2014 par le chanteur canadien Jake Oni. Ils sont ici ce soir afin de présenter leur dernier album Loathing Light paru en 2022.

Le géant canadien Jake Oni est en mesure d’interpréter des chants gutturaux lourds, pesants et aussi profonds que les abîmes de l’enfer alors que les harmonies vocales du guitariste-chanteur complètement à l’inverse, sont pures et limpides. Un contraste sensoriel dynamique, mélodique, mais très brutal.

La basse claque au même rythme que les attaques percussives et syncopées du batteur en fond de scène. Les deux guitaristes grafignent leurs guitares comme si le reste de leurs vies en dépendaient.

L’accueil est chaleureux en dépit de leur courte prestation de 30 minutes, l’enceinte du Centre Vidéotron n’était remplie qu’à la moitié de sa capacité.

Le puits des origines

Il est toujours intéressant de croiser dans les corridors des fans de pratiquement trois générations. Les fanatiques de la première heure du début des années 1980 qui doivent bien avoir près de la soixantaine. Ceux de la deuxième vague du Big Four de 2010 réunissant outre Megadeth, les groupes Anthrax, Metallica et Slayer. Finalement, les enfants de ces deux dernières générations dont l’âge varie entre 12 et 20 ans et arborant fièrement les couleurs de leur groupe préféré.

Les décennies se suivent et se ressemblent finalement. Comme quoi les bons groupes traversent les générations.

 

Grille de chansons – Megadeth

Prince of Darkness – enregistrement –
Hangar 18
Dread and the Fugitive Mind
Angry Again
Wake Up Dead
In My Darkest Hour
She-Wolf
Sweating Bullets
Tornado of Souls
Trust
À Tout le Monde
We’ll Be Back
Symphony of Destruction
Peace Sells
Mechanix
Holy Wars… The Punishment Due

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