Lumière aux Foufounes Électriques | Et la lumière fût

Lumière, un sacré personnage quand même. Il semble s’en ficher des limites sur scène, du regard des autres. Lumière veut simplement être lui-même. Et cette quête d’authenticité passe paradoxalement par des costumes exubérants, du maquillage et de la musique portant sur un alter ego pétillant. De l’excellente musique, d’ailleurs. Lumière, projet d’Étienne Côté, donnait un très bon spectacle vendredi, aux Foufounes Électriques.

Lumière débute avec Sacrifice vers 21h30, enchaînant sans transition avec l’excellent Rock Band. Et on le remarque, Lumière ne partage en rien l’attitude du métronome de Bon Enfant, le discret Étienne Côté. Lumière est plus excentrique, plus Glam, plus proche de « lui-même ». L’artiste, habillé d’une belle veste à paillettes, se permet des mimiques exagérées quand il est derrière son instrument et quand il chante, il tourne sur son banc de piano, tend le micro au public pour chanter le refrain de LA.BELLE.JOURNÉE 1971.

Des parallèles entre le style de différentes idoles des années 60 et 70 et l’univers de Lumière peuvent être établi : on voit, encore plus sur scène qu’en album, les sources d’inspiration tirant dans le glam de Bowie et d’Elton John, dans la posture d’Elvis à la guitare ou dans la musicalité des débuts de Queen. Mais en français, en mode québécois. C’est rafraîchissant.

Rafraîchissant non pas pour les plus âgés de ce monde, mais bien pour les plus jeunes. S’attaquer à une musique et à un style qui étaient aussi populaires il y a un demi-siècle est un pari risqué, mais apparemment réussi : des vingtenaires et des trentenaires composent en grande partie le public de ce vendredi soir.

Lumière puise avant tout dans son album Glam, paru au printemps 2023, qui lui avait valu une nomination au dernier gala de l’ADISQ, mais interprète aussi des titres de son premier projet lancé en 2021, A.M.I.E.S.A.M.O.U.R. Un petit problème au niveau du son, par contre, la faute étant partagée avec le public : les chansons rock groovent assez pour camoufler le manque de discipline de la part de certains membres de la foule, mais les chansons calmes et intimistes chantées par Lumière sont parfois malheureusement enterrées par un brouhaha constant de discussions. Encore possible de vous retrouver en bas de la salle, au bar des Foufounes Électriques, pour dialoguer avec votre prochain. D’ailleurs, la puissance sonore du plateau triple de Chârogne, Chou et Brue, présenté en même temps que le spectacle de Lumière au Cabaret des Foufs, n’aurait pas offert ce luxe que trop prennent pour acquis.

Lumière annonce après quelques chansons une invitée spéciale, invitant Rose Perron à gagner la scène pour interpréter Savoir fuir. La moitié de Rau_Ze prend une poignée de secondes à prendre sa place, mais parvient à offrir une superbe performance vocale ponctuée de belles envolées soul. L’album de Rau_Ze Virer nos vies, qui paraîtra cette semaine, sera d’ailleurs lancé aux Foufounes Électriques ce 12 avril. Un rendez-vous à ne pas manquer, le duo est un vrai diamant qui explosera sans l’ombre d’un doute aux yeux du grand public d’ici quelques années.

Lumière a mis de l’amour dans son spectacle, la scénographie n’est pas grandiose mais une si petite salle ne le permet simplement pas. Il a mis de l’amour dans ses costumes, son attitude et sa folie. Sur Rock Steady, après avoir vu Lumière se vêtir d’une combine en noir et blanc rappelant grandement la tenue d’un certain Freddie Mercury, des personnes à l’étage de la salle lancent des ballons à travers le parterre. Des pogos se forment sur les ultimes chansons, les ballons rebondissent et éclatent et le la musique « rock » de plus belle.

Et la lumière fut.

Souligner l’étape

En guise de première partie se produisait le duo Valse Fréquence. Duo, mais jouant officiellement à deux devant un public pour la première fois a-t-on appris : Thomas Léger et Anne-Marie Milev s’étaient depuis toujours entourés de deux autres musiciens en spectacle.

Le groupe propose de bonnes chansons aux textures indie rock et pop provenant de son nouvel album à paraître, qui n’est pas prévu pour tout de suite annonce-t-il. Il est toujours impressionnant de voir un musicien, en l’occurrence Thomas Léger, chanter et s’assurer de tenir le tempo derrière la batterie en même temps.

Une première partie agréable!