Marie-Pierre Arthur

Lancement de Marie-Pierre Arthur à l’Esco | Comme dans la cuisine de Marie-Pierre

Après avoir jonglé avec ses nouvelles compositions pendant plus de deux ans, Marie-Pierre Arthur dépose finalement au grand public le fruit de ses enregistrements aujourd’hui, en publiant son nouvel album « Des feux pour voir ». La veille, dans un Esco bondé, c’était le lancement : un show semi-secret où elle a joué l’intégral dudit disque, dans un lieu ingénieusement trop petit pour elle. Comme une grande fête exaltée dans une toute petite cuisine, à l’image de l’approche très « familiale » de son nouvel album où elle se retrouve appuyée par son cercle rapproché.

Il faisait chaud dans l’Esco, comme si toute la chaleur disponible sur Montréal en ce jeudi de janvier s’était concentrée dans le petit bar-spectacle de la rue St-Denis pour l’occasion. Un sauna de chaleur humaine comme on l’aime.

Il y avait des amis de la chanteuse au pouce carré, des chums comme Olivier Langevin, Joseph Marchand, Ariane Moffatt, Laurence Nerbonne… Tout plein de gens qui ont l’habitude d’être sur scène, mais qui se retrouvaient dans le rôle inverse, observant avec engouement et admiration la démonstration de ce que Marie-Pierre Arthur nous prépare de neuf depuis déjà plusieurs mois.

Elle est bien entourée, c’est le moins qu’on puisse dire. Le conjoint François Lafontaine et l’ami Sam Joly ont tous deux travaillé de longues heures avec elle en studio, et se retrouvent, à juste titre, à ses côtés pour cette prestation de 45 minutes. L’excellent batteur Robbie Kuster, qui a quitté le band Patrick Watson récemment pour se consacrer justement à d’autres projets, et le jeune guitariste étoile-montante David Marchand complètent le band. On comprend que Nicolas Basque, de Plants and Animals, signe la plupart des guitares sur le disque, et en son absence, David Marchand prend les rênes sur scène. Pas pire gig quand même…

Ça nous donne un band pour le moins solide pour défendre des chansons fortement teintées de jams musicaux inspirés. On y trouve deux batteries sur scène, notamment, ce qui peut paraître un peu exagéré pour un lieu comme l’Esco, mais on comprend rapidement que ce n’est pas qu’une question de volume : les textures de batteries y sont pour le moins soignées, les jeux de Kuster et Joly s’enchevêtrant avec minutie.

Derrière les grooves et les moments musicaux d’une grande intensité, Marie-Pierre Arthur chante les tourments et les questionnements de sa nouvelle quarantaine, qu’elle n’a pas exactement accueillie avec la sérénité qu’elle dégage naturellement. En tout cas, le contraste entre son tempéramment généralement posé et le bouillonnement de ses compositions donne de bien belles trouvailles sur cet album à la production quand même assez léchée, qui devient passablement plus émêchée (dans le meilleur sens possible) une fois sur scène. Il faut dire que le lieu y était pour beaucoup hier soir. La sono quasi-parfaite (pour ce genre de contexte) aussi.

On retient au passage La guerre, au départ tout doux, lent, mais dramatique, et Tiens-moi mon coeur, deux des chansons les plus solides du disque, qui se transposent vraiment bien sur scène. Le single Dans tes rêves, au son assez surprenant sur l’album, à la rythmique un peu funky et aux synthés étonnants, devient aussi plus musclé en spectacle.  Le travail créatif avec les voix sur Faux est aussi à souligner. Bref, on pourrait pratiquement passer l’album entier tant les chansons proposent chacune des petites surprises qui bonifient les deuxième et  troisième écoutes.

Et en spectacle, ça devient aussi autre chose. On reconnaît les traits, mais la bande de musiciens s’amuse ferme avec les moments musicaux, ce qui donne une toute autre dimension.

Marie-Pierre Arthur sera en spectacle un peu partout au Québec d’ici l’été (et probablement au-delà de l’été aussi). Quelques shows à surveiller ces prochains mois : le 27 février à l’ANNEXE3 de Laval, le 14 mars à l’Impérial Bell de Québec et le 18 juin au Club Soda de Montréal, notamment.

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