Klô Pelgag

Klô Pelgag au Café Campus | Le règne de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs achève (snif snif)

Dernier spectacle de l’album chef-d’oeuvre de Klô Pelgag Notre-Dame-des-Sept-Douleurs (avant que la supplémentaire du 11 décembre ne soit annoncée) sur la minuscule scène du Café Campus et dont les billets se sont envolés en 20 minutes : un succès assuré, on s’est dit. On a eu raison.

Rapidement, le spectacle-surprise de l’autrice-compositrice-interprète qui n’a plus à faire ses preuves (13 Félix en 2021, juste ça) a revêtu les allures d’un cadeau. Choux scintillants sur les cheveux ou sur les vêtements, la bande de Klô Pelgag a débarqué sur scène déjà animée de son énergie habituelle. Au deuxième étage, malheureusement difficile à voir, était en place un quatuor de vents, chapeau de majorette sur la tête. La foule, électrique, ne tenait plus en place. Plus tard, lorsque cette dernière a entonné tous les morceaux (même les moins récents) en coeur et presque sans faute, sa fidélité s’est confirmée. Il n’y avait que les vrais de vrais fans au Café Campus.

On peut dire sans douter que la performance de l’album Notre-Dame-des-Sept-Douleurs est bien rodée. Tournée en Europe, au Japon (!) et au Québec, bien sûr: l’opus a parcouru bien des kilomètres, et a d’ailleurs remporté le Félix du spectacle de l’année. Klô n’avait donc plus de point à prouver ; il suffisait de regarder, d’écouter et d’apprécier.

Sur scène, le répertoire de l’artiste n’est rien de moins que spectaculaire. Il trouve son sens. Synthétiseurs, claviers, batterie, basse, guitare, vents, choeur : les musiciens et musiciennes sont douze (oui, douze!) à donner vie aux morceaux qui, souvent, requièrent tous ces instruments. La maison jaune et sa mélodie dramatique incarnent cette instrumentation complexe dès les premiers instants du spectacle. À l’ombre des cyprès, avec ses percussions légères et ses claviers dynamiques, fait se poursuivre la parade.

Les classiques y passent aussi, ceux qui font lever la foule : Mélamine, Rémora, Samedi soir à la violence. Du deuxième étage, le public forme un tout compact qui crie et se trémousse au rythme des morceaux. C’est toujours beau de voir une foule euphorique, mais ce soir, ce l’est encore plus : Klô Pelgag a sans contredit de ces fans pour qui la musique n’est pas que de la musique. Ses chansons libèrent et viennent chercher aux tripes.

La douceur aussi

La setlist démontre un désir que les moments plus forts en énergie soient équilibrés par d’autres où l’équipe peut respirer un brin. Les plus calmes Les animaux et Incendie, toutes deux tirées de l’album L’étoile thoracique (2016), mettent en valeur le répertoire vocal vaste et velouré de l’autrice-compositrice-interprète dont les nuances se perdent parfois dans le vacarme ordonné des instruments.

Klô s’assoit au piano pour la magnifique et triste J’aurai les cheveux longs, et s’assoit au beau milieu du public pour Soleil. « On peut tu faire ça, tous se mettre en petit bonhomme? », questionne-t-elle, suscitant les rires de l’auditoire. En guise de réponse, elle quitte la scène et s’aventure à tâtons jusqu’au centre de la salle, où elle s’agenouille à son tour pour interpréter avec douceur le morceau idéal pour ce type de mise en scène. Il faut en déduire que Soleil n’a que rarement droit à un déroulement ordinaire – l’artiste l’avait chanté en plein bodysurf au MTelus en avril dernier.

Le spectacle d’une heure trente se termine sur Les ferrofluides-fleurs, où la principale intéressée se fait prendre et balancer par ses choristes et musiciennes et réussit quand même à chanter sans heurt. C’est l’énième folie à laquelle les artistes donnent lieu sur scène. Vous dire le nombre de fois où on craint que l’un ou l’une d’entre eux et elles se blesse!

Un show de Klô Pelgag, c’est bien des émotions, de la musique de grande qualité, toujours des surprises, mais c’est aussi un sport. Un sport dont on n’a jamais assez.

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