King Gizzard & The Lizard Wizard

King Gizzard And The Lizard Wizard met le Théâtre Fairmount sens dessus dessous

Les guitares étaient lourdes et l’ambiance survoltée en ce 4 avril au Théâtre Fairmount. C’est en effet en plein Mile-End que les musiciens de King Gizzard And The Lizard Wizard avaient parqué leur van pour offrir un concert qui aura fait transpirer les fans montréalais avec une programmation 100 % australienne.


Des pépites en première partie

Stonefield est un nom à retenir. La prestation des soeurs Findlay, qui forment ce jeune groupe, a été plus que marquante. De prime abord, l’attitude et l’allure 70’s des quatre musiciennes pouvait rappeler celle des britanniques de Toy. Mais leur musique psychédélique s’est démarquée par de lourdes guitares et au chant, une batteuse qui tenait la mélodie avec beaucoup de talent; d’une voix poussée mais jamais forcée. Aucun morceau ne tombe dans la facilité, et que ce soit à la guitare, à la basse ou au clavier, le jeu a été véritablement riche.

Deuxième belle surprise : Orb est venu emplir l’espace de sons tout aussi lourds. Du fuzz et de la pédale wah-wah utilisés sans compromis, voilà ce qui compose la musique de ce trio. Les guitares semblaient raconter une épopée faite de guitares saturées, emmenées par la voix nasillarde du chanteur. Et la foule a embarqué sans aucune difficulté!

Un concert haut en sueur

Après un temps d’attente sur fond de rock’n’roll, c’est avec Sleep Drifter que King Gizzard And The Lizard Wizard a commencé son concert. Et ça a semblé plaire au parterre qui s’est instantanément mis en branle.

Dans King Gizzard And The Lizard Wizard, il y a beaucoup de lettres et il y a beaucoup de membres (14 mains au dernier comptage), notamment avec deux batteurs et trois guitaristes. Mais il y a aussi beaucoup d’influences très variées. Des sonorités psychédéliques bien sûr, mais aussi jazz, fusion, garage, ou encore métal ont retenti hier soir sans aucun accroc. Le groupe a enchaîné les morceaux comme un jam sans fin qui a démontré leur aisance scénique. Les points culminants ont ainsi été nombreux, de l’entêté Rattlesnake au fou Nonagon Infinity. L’un des batteurs a même eu le droit à une chanson d’anniversaire et à des feux de Bengale amenés sur scène par le leader de Orb.

Il était assez déconcertant de voir le calme avec lequel le groupe a été capable d’installer le chaos dans la salle. Seul le chanteur principal s’apparentait parfois à un enfant de dix ans high on sugar abandonné dans un parc d’amusement aquatique. Les autres membres à l’attitude plutôt studieuse n’ont pour autant laissé aucun répit aux fans à coups de solos d’harmonica, de duels de batterie et de riffs de guitares certainement capables d’ouvrir des failles sur les Enfers.

Bien que la dernière visite de King Gizzard And The Lizard Wizard à Montréal datait d’il y a moins d’un an, les billets de concert se sont arrachés et l’accueil du public s’en ressentait. Les corps ont surfé sur la foule, les souliers ont volé, les lunettes aussi. Et les sourires du public à la fin du spectacle ont témoigné du bonheur ambiant.

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