Justice

Entrevue avec Justice | Les gars nous parlent de leur album Hyperdrama et du spectacle

Justice est de retour au Québec! L’iconique duo dance et electroclash français vient faire un tour à la Place Bell ce vendredi soir, 6 juin 2025, un peu moins d’un an après son passage à Osheaga. On s’est entretenu avec Gaspard Augé et Xavier de Rosnay pour parler un peu de ce qui attendra le public pendant le concert et de leur processus créatif de manière plus générale.

Les fans avaient hâte à ce retour. Le dernier passage de Justice à Montréal datait déjà de 2017, alors que le groupe avait performé encore une fois à Osheaga, sur l’une des deux scènes principales par contre.

Beaucoup de choses se sont passées depuis, mais ce n’est pas faute de bonne volonté. « J’ai [Gaspard] fait mon album solo, mais on a toujours aussi bossé sur des trucs annexes. » Entre Woman en 2016 et Hyperdrama l’an dernier, on aura en effet eu droit à d’autre matériel que du studio pur et dur : un album live, déjà, mais aussi un film de tournée intitulé Iris: A Space Opera by Justice des réalisateurs André Chemetoff et Armand Beraud en 2019.

* Justice à Osheaga 2024. Photo par Pierre Langlois.

Pas de break, le duo se concentre dès 2021 à la composition de son plus récent opus de 13 titres. Travail d’orfèvres, l’album innove : Justice a fait appel à des collaborateurs sur les chansons, ajoutant d’autres voix à leurs falsettos habituels. On y retrouve notamment deux des grandes stars en électropop du moment, Tame Impala et Thundercat, qui s’intègrent très bien à leurs chansons respectives.

Dans le premier cas, la volonté ne datait pas d’hier. «Ça fait longtemps qu’on se disait qu’il y a avait un potentiel de compatibilité parce qu’on aime vraiment ce qu’il fait depuis les débuts, depuis Innerspeaker. » La maison de disque de Tame Impala avait eu la même réflexion à l’époque d’ailleurs, contactant les Français pour un remix (qui ne s’est jamais concrétisé) de la chanson Elephant. Après plusieurs rendez-vous manqués, Gaspard et Xavier explorent finalement leurs maquettes avec Kevin Parker pendant leur plus récent travail de studio, lui proposant de chanter sur la pièce d’ouverture Neverender, pour finalement en arriver avec deux featurings, alors que l’autre aimait beaucoup la pièce One Night/All Night.

Les choix sont intéressants : si les gars de Justice et l’homme derrière Tame Impala (un projet solo, on s’en souviendra) sont de la même génération, ils ne parlent pas nécessairement au même public, chose encore plus criante dans le cas de Thundercat. Derrière ces approches, y avait-il une volonté d’aller courtiser les plus jeunes, justement? Xavier de Rosnay n’hésite même pas une seconde avant de répondre à la question : « On n’y pense pas du tout, c’est impossible d’anticiper. Si on commence à réfléchir à l’âge du public, ça parasite trop l’élan créatif. » Pour le duo, la vision artistique et la création passe avant tout. Pas de niaisage de calculs populaires, on enregistre pour le plaisir de créer en se référant à soi-même. C’est ce qui aura d’ailleurs permis au groupe de conserver une si bonne popularité à l’international : un son cohérent et sans compromis depuis les tous débuts en 2003.

Pour nous c’est vraiment la bonne surprise de ce disque, c’est de voir à quel point le public a évolué. Évidemment il y a encore les fans de la première heure, ou de la deuxième, ou de la troisième, mais il y a aussi des gens beaucoup plus jeunes et une diversité de genres et d’âges qui fait plaisir.

Un projet qui prend tout son sens sur scène

L’autre point qui aura rapidement fait la renommée du groupe en dehors de la France, c’est la qualité de ses prestations live. Éclairages éclatés, références culturelles, organisations scéniques peu orthodoxes… Chaque tournée adopte une esthétique différente, et ça ne se fait pas du jour au lendemain que de concevoir le tout : « C’est un travail qu’on a commencé je sais pas combien d’années avant la tournée. 2021 ou 2022 je crois? »

* Justice à Osheaga 2024. Photo par Pierre Langlois.

Le duo et son équipe de tournée se cassent la tête chaque fois pour trouver la meilleure manière de créer une expérience scénique inventive. Ici, la préparation se fait effectivement depuis 2021 et aura évoluée en même temps que l’album, alors que la tournée du groupe ne s’est amorcée l’an dernier. « Chaque fois, on est heureux d’enfin découvrir le rendu de ce qu’on a imaginé un an ou deux avant. »

Le défi de taille auquel fait face Justice, c’est que chaque scène et chaque salle est différente. Une scène plus réduite et en extérieur comme celle d’Osheaga, avec les limitations naturelles imposées par le vent et la pluie, offre une toute autre expérience que celle qui sera adaptée sur mesure lors du spectacle de demain.

Une chose est sûre : que vous ayez vu l’un des deux derniers passages du projet en extérieur, en salle auparavant, ou jamais encore, la prestation livrée à la Place Bell sera une expérience unique qui vaut le détour.

Les billets pour l’événement sont toujours disponibles juste ici.

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