Ils étaient tous mes fils au Théâtre Jean-Duceppe | Drame à l’américaine

Ils étaient tous mes fils s’inscrit dans une tradition du théâtre Jean-Duceppe de monter des pièces du célèbre auteur étatsunien Arthur Miller, qui aurait fêté ses 100 ans cette année. Dans l’audacieux décor d’Olivier Landreville, dix comédiens, sous la direction de Frédéric Dubois, jouent le drame ordinaire d’une famille de l’Ohio ayant perdu un fils à la guerre.


Dans une traduction en français québécois tout à fait appropriée de David Laurin, on est habilement guidé à travers les intrigues d’une famille aisée de petits industriels. Ils étaient tous mes fils comprend des personnages féminins vifs et des personnages masculins manipulateurs, pour qui la notion d’honneur est d’une importance capitale, ainsi que des voisins bien banlieusards, qui connaissent tous les ragots possibles sur les protagonistes.

En 1947 aux États-Unies, c’est l’après-guerre et la vie qui reprend son cours sous un angle nouveau. L’histoire tourne autour d’un classique amour improbable, entre Annie et Christian, personnages brillamment interprétés par Évelyne Rompré et Benoît McGinnis.

Le jeu des acteurs en général est par ailleurs très juste, malgré l’étrangeté du George de Vincent-Guillaume Otis et de l’intensité caricaturale de la Kate de Louise Turcot.
Le ton, d’abord bon enfant, devient de plus en plus mélodramatique alors que la tension croît au fil du récit.

 

« Portraits d’une américanité sans frontière »

Dans Ils étaient tous mes fils, il est question du rêve américain, celui de la vie parfaite montrant la prospérité financière, une famille rangée, un bon voisinage. On y voit que la sauvegarde des apparences en famille et en société vient au prix de la manipulation et du mensonge. Du Miller typique, Ils étaient tous mes fils critique les valeurs véhiculées par la bonne société américaine d’après-guerre, ses idéaux de productivité et de consommation, et surtout les moyens pris pour maintenir le portrait familial exemplaire de rigueur.

Le chantage devient de mise, et les manigances s’entremêlent jusqu’à ce qu’un grand drame vienne couronner le tout.

Les personnages sont dans l’ensemble intéressants de par leur complexité, ainsi il est dommage que les répliques soient de plus en plus criées par certains des acteurs alors que la friction augmente entre eux.

Pièce classique du 20e siècle, Ils étaient tous mes fils est présentée du 28 octobre au 5 décembre au Théâtre Jean-Duceppe.

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