Francouvertes 2024 – Soir 4 | À chacun son chaos avec Vincent Khouni, Nectar Palace et Loïc Lafrance
Malgré des performances inégales, les trois formations de cette quatrième soirée des préliminaires des Francouvertes sont parvenues à se tailler une place dans le palmarès. Sors-tu? revient sur les sons distincts de Vincent Khouni, Nectar Palace et Loïc Lafrance, de jolis bordels qu’on n’est pas près d’oublier.
Vincent Khouni 🎵 🎵
Le projet que plusieurs pourraient qualifier de plus prometteur de la soirée s’est avéré un brin décevant. Vincent Khouni aborde le public du Lion d’Or avec en poche un album, 8:12pm, et un lancement tout frais qui devraient lui insuffler une certaine solidité. Le meneur du groupe montréalais Double Date With Death montre toutefois une présence un peu réticente, qui fait malheureusement son chemin jusque dans la voix. Elle est fragile, parfois trop, et puise dans un répertoire assez limité.
La pop-rock colorée de Vincent Khouni a cependant son charme, et bien que les réactions du public soient plutôt linéaires, le Cabaret baigne dans une ambiance agréable. La basse est délicieuse et contribue grandement à rehausser les morceaux. L’artiste du nord-est de la France présente des textes originaux et légers qui détaillent la relation entre un humain et une gomme balloune. Charmant.
* Crédit photo : Jaime Antonio Luna Quezada.
Le micro-spectacle de Vincent Khouni et son band se termine étrangement avec un solo de guitare électrique qui jure avec l’ambiance bon-enfant du reste de ses pièces. On veut y croire, mais on n’y arrive pas. La confusion se serait peut-être ravisée si Vincent Khouni s’était montré plus accessible ou polyvalent.
Nectar Palace 🎵 🎵 🎵
Comme c’est coutume aux Francouvertes, un bonne poignée d’ami.es attendait impatiemment le tour de Nectar Palace, projet de Shaun Pouliot, qui cumule les collaborations (Super Plage, Le Couleur, Félix Dyotte). Quelques secondes sur scène et c’est déjà clair : le Lion d’Or change de registre.
Les énormes colliers perlés, les lunettes roses et l’entrain de Nectar Palace font un travail efficace. L’identité du groupe est bigarrée, mais définie, et elle a quelque chose à communiquer. Ici, c’est surtout de s’abandonner à la fête et de faire danser même les moins dégourdi.es sur fond pop-rock, mais aussi électro et même disco (on salue les synthétiseurs). Parions qu’en quittant la scène, Shaun Pouliot s’est dit : mission accomplie.
* Crédit photo : Jaime Antonio Luna Quezada.
Un peu comme la formation précédente, c’est la voix du chanteur qui brise le plus souvent l’harmonie du groupe et les arrangements de grande qualité. Tous les musicien.nes sont excellent.es, les changements de tempo sont jouissifs. Souvent, cependant, la voix est à côté de la plaque, trop aiguë ou pas assez forte. Sur le dernier morceau, on entend un Shaun Pouliot plus grave et assumé, et les petites incohérences du départ s’envolent. Un registre moins haut perché aurait sans doute servi le groupe.
Loïc Lafrance 🎵 🎵 🎵
La capsule vidéo tirée de la série Les 21 qui présente Loïc Lafrance laisse entrevoir un artiste pour qui la musique outrepasse les mélodies. Son costume de cowboy ne laisse présager aucune dérive country, mais plutôt une réflexion sur la masculinité toxique qui peut se cacher derrière les personnages de cowboys. Loïc Lafrance et son band s’amusent avec un rock grunge, écorché et libre, et on déjà un album et un EP à leur actif.
* Crédit photo : Jaime Antonio Luna Quezada.
Sa présence scénique est incontestable. Il fait du Lion d’Or son terrain de jeu, saute, cogne ses guitaristes, crie que personne ne peut lui dire quoi faire. Les quatre musiciens (dont un qui fait des ravages sur une pedal steel!) qui l’entourent l’accompagnent souvent aux voix pendant les refrains de ses très courtes chansons, ce qui les bonifie mais les rend aussi légèrement répétitives.
Loïc Lafrance rappelle un Gab Bouchard un peu moins abouti, mais qui ose. Comme iel le déclame sur scène, son projet s’inscrit dans le chaos d’une crise d’adolescence, et même si c’est un lieu des plus commun, ça rafraîchit. L’artiste multidisciplinaire termine son set haletant au sol sous les applaudissements les plus honnêtes de la soirée, et c’est mérité.
Douce entrée en matière
En début de soirée, la série J’aime mes ex, qui invite à chaque soirée des préliminaires un.e artiste d’une ancienne cuvée des Francouvertes, a fait hier soir appel à Rosie Valland, demi-finaliste en 2015. L’auteure-compositrice-interprète, forte de son troisième album Emmanuelle (2022), a uniquement pigé dans du matériel qui reste à paraître. Seule aux claviers et enrobée de pistes au groove doux, elle a fait taire l’ensemble du public (un exploit aux Francouvertes). Sa voix est un délice et ses paroles souvent familières le sont encore plus. Un avant-goût convaincant d’un album à venir.
* Crédit photo : Jaime Antonio Luna Quezada.
Les préliminaires se poursuivent même lieu, même heure le lundi 25 mars prochain, avec Sandra Contour, Sakay Ottawa et Patrick Bourdon.
Verdict
On apprend en fin de soirée que Loïc Lafrance s’est hissé au troisième rang du classement après quatre soirées de préliminaires, ce qui augure bien pour les demi-finales.
Nectar Palace s’installe pour sa part au cinquième rang, alors que Vincent Khouni s’accroche au huitième échelon. Les artistes Folaube, Collation et Maud Evelyne se retrouvent désormais exclus du palmarès.
Classement après le soir 4
- Soleil Launière
- PRINCESSES
- Loïc Lafrance
- Karolan Boily
- Nectar Palace
- Corail
- Paruline
- Vincent Khouni
- Fantômes
Éliminés : Folaube, Collation et Maud Evelyne.
- Artiste(s)
- Francouvertes, Loïc Lafrance, Nectar Palace, Rosie Valland, Vincent Khouni
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Cabaret Lion d'Or
- Catégorie(s)
- Alternatif, Dance, Disco, Electro, Pop, Punk, Rock,
Vos commentaires