crédit photo: Frédérique Ménard-Aubin
Loud Lary Ajust

Francos de Montréal 2022 – Jour 9 | Loud Lary Ajust : Regard vers le passé, les deux pieds dans le présent

Il y avait un heureux mélange de passé et de présent aux Francos pour cette soirée de clôture de l’édition 2022. Sur la Place des Festivals, Loud Lary Ajust célébrait les 10 ans de Gullywood.  Un show présenté par un Laurent Saulnier qui en était à son dernier soir de Francos à titre de programmateur, après 23 ans de service.  Et Gilles Valiquette se joignait à trois des artistes pressentis pour représenter la chanson québ moderne des prochaines années. What year is this ?

Loud et Lary Kidd sont clairement rendus ailleurs aujourd’hui, mais ce qu’ils ont accompli avec Loud Lary Ajust demeure marquant pour le rap québ, surtout avec le recul. C’était donc tout à fait jouissif de les voir et les entendre reprendre les chansons de leur répertoire de « jeunesse » avec leur aplomb de rappeurs accomplis, au sommet de leur art. Les OutremontGullywood, Candlewood Suites, James Hyndman Money, et XOXO interprétées par des MC plus matures, accomplis et en contrôle de leur art ?  Ça se prend bien.

C’est comme ça que les Francos ont été lancées aussi : un show de LLA, pour les 10 ans de Gullywood. Mais au Club Soda. C’était ultra-méga-sold-out, alors bonne idée de leur donner la grosse scène pour conclure le festival.  Ça refoulait jusqu’à Sainte-Catherine, en ce samedi soir frisquet et grisounet. Tout ça pour un show de rap, pas nécessairement grand public. En tout cas, beaucoup moins que ne l’aurait été un show de Loud tout seul, par exemple.

* Photo par Frédérique Ménard-Aubin.

Avec les lettres géantes de « G-U-L-L-Y-W-O-O-D » — à la manière des mythiques lettres du Hollywood Hill — derrière eux, les deux complices ont maintes fois remercié le DJ de l’ombre, Ajust, qui y est pour beaucoup. Ce trio-là a marqué à sa manière le hip-hop québécois et mérite amplement d’avoir à la fois sa soirée intime au Club Soda pour les amateurs de la première heure, et sa soirée grand public devant des dizaines de milliers de personnes pour souligner à grand trait à quel point Gullywood est une pierre importante à l’édifice du hip-hop québécois.

On est rendu là : le milieu de la musique québécoise peut rendre hommage aux oeuvres hip-hop marquantes de son histoire.

* Photo par Patriock Lamarche.

Le show s’est d’ailleurs conclu avec Automne, un beau clin d’oeil à Karim Ouellet, qui nous quitté cette année et à qui les Francos sont dédiées. Parlant de mélange entre le présent et le passé.

Et Gilles Valiquette dans tout ça ?

Ah oui. L’histoire de Gilles Valiquette…

Ok. Il y avait, juste avant Loud Lary Ajust, un spectacle intitulé Le Roy, La Rose et le Lou[p].  Projet conjoint d’Ariane Roy, Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy. Aussi bien dire « trois des artistes marquants des prochaines années au Québec ». La relève qui va vraisemblablement s’imposer.

Ariane Roy a été finaliste aux Francouvertes, puis Révéléation Radio-Canada 2021-2022, et elle ne cesse de presse du galon et de la confiance d’un mois à l’autre. Partie pour la gloire.

Thierry Larose ?  Juste avant le spectacle de ce soir, on lui remettait le prix Félix-Leclerc, juste ça. Son album Cantalou connecte avec une génération de la même manière que Malajube connectait avec les X. En matière de chanson rock ces temps-ci, il vient en tête de liste.

Lou-Adriane Cassidy est en train de devenir l’une des bête de scène les plus convaincantes du Québec. Elle est résolument plus rock que ses albums, d’ailleurs. Et on dit ça dans le meilleur sens possible : son plus récent album Lou​-​Adriane Cassidy vous dit : Bonsoir a le seul défaut d’être trop court. Mais ça demeure plus posé que la personne qu’on retrouve sur scène, qui est carrément incendiaire.

Tout ça pour dire, c’était génial de voir ces trois personnes joindre leurs forces pour jouer des chansons comme Entre mes jambes du Lou[p], Cantalou et L’île à vingt-cinq sous de La Rose, ou encore Tu voulais parler d’Ariane Roy.

* Photo par Victor Diaz Lamich.

Les trois jeunes artistes ont évidemment choisi ce titre de spectacle en référence à J’ai vu le loup, le renard, le lion, qui, il y a presque 50 ans,  réunissait Félix Leclerc, Gilles Vigneault et Robert Charlebois. Un clin d’œil respectueux envers le passé de la chanson québécoise, tout comme le fût l’apparition surprise de Gilles Valiquette, pour interpréter avec eux la chanson La vie en rose.

Plus tôt en soirée, il y avait aussi Comment Debord, groupe qui s’est fait remarqué en se trouvant en nomination au plus récent Gala de l’ADISQ dans les catégories Groupe ou duo de l’année, et Révélation de l’année.  Ils ont remporté la Bourse Découverte Bell Média de 10 000 $ au gala de l’industrie.

Bref, ça roule pour eux aussi. Et les clins d’oeil au passé sont nombreux dans la : références textuelles et mélodiques à Beau Dommage, petit côté Harmonium assumé, ça navigue allégrement dans les vibes des années 1970, tout en conservant un phrasé et une approche musicale résolument moderne.

* Photo par Patrick Lamarche.

Belle prestation sur scène, en cette soirée de clôture. On sent les musiciens très à l’aise et en maîtrise de leurs instruments. Les membres du groupe sont soudés, leurs mélodies s’imbriquent bien, tout fonctionne.

Super soirée de conclusion pour les Francos, qui nous ont redonné goût à notre centre-ville, en plus de célébrer à la fois les belles années de la chanson, et la nouvelle génération qui prend le pas.

 

Grille de chansons de LLA :

Outremont

Héros

Gullywood

Candlewood Suites

Xavier Caf

Gruau

James Hyndman Money

Obtenir

Cody Bangers

Break

ONO

Mort ou vif

Crabes/NFW

O Mon Dieu

Cendres

Break

Rien ne va plus

Tiens mon drink

Mort lente

Blue Volvo

Jour 1

XOXO

Automne

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