crédit photo: William B. Daigle
Festival FME

FME 2023 – Chapitre 1 | Un cocktail artistique en ouverture

Le Festival de musique émergente de Rouyn-Noranda lançait ce jeudi 31 août sa 21e édition. Avec des champignons en guise de thème de cette nouvelle mouture, le FME propose une fois de plus cette année un grand fourre-tout à l’image de l’immensité de ce qui se crée aujourd’hui dans la musique, partout à travers le globe. Retour sur la soirée d’ouverture de l’événement.

Il y en avait pour les jeunes, il y en avait pour les plus âgés. Il y en avait autant pour les Montréalais que pour les habitants de régions. Il y en avait pour les amateurs de hip-hop comme pour les friands de musique expérimentale.

Bref, aucune ligne directrice notable à distinguer dans l’affiche de cette première journée du FME, tandis que les événements SiriusXM du vendredi et du samedi misent vraisemblablement sur des artistes plus similaires, respectivement hip-hop et alternatifs.

* Photo par Louis Jalbert.

L’environnement de la ville de Rouyn-Noranda est pour autant dire singulier : l’importance accordée au passé et au présent industriel se ressent d’emblée en se baladant dans les rues, la Fonderie Horne dans le paysage accentuant encore le sentiment.

Et pourtant, l’endroit vit, respire, est animé de plus belle pour la dernière fois de l’été, à la frontière de l’automne même, au vu de la fraîcheur de la température.

 

D’un océan à l’autre

Si l’étendue de la ville de Rouyn-Noranda reste relativement conséquente, la majorité des activités, du moins, le centre du festival, peut encore être retrouvé aux alentours du croisement entre la 7e rue et l’avenue Murdoch.

L’entrée vers la scène principale y est installée, aux allures d’une décoration de Disneyland tant les installations florales, les éclairages et cette arche de branches permettent cette petite touche féérique.

* Photo par Louis Jalbert.

Quand il est énoncé plus haut qu’il s’avère difficile de distinguer une ligne directrice durant la soirée d’ouverture du FME, c’est sans mensonge.

Suivant le passage de l’auteur-compositeur-interprète montant Thierry Larose, à 19h, la formation néerlandaise et familiale (littéralement, quatre membres du quintette proviennent de la même famille) The Mauskovic Dance Band foule les planches de la scène principale, une heure plus tard.

La proposition est excentrique, elle est déconcertante, inexplicable.

The Mauskovic Dance Band semble vouloir combiner tous les styles musicaux possibles dans leurs créations : du psychédélique, avec des touches de jazz, de blues, d’afro-beat.

Le quintette d’Amsterdam montre un caractère artistique unique, véritablement complexe à interpréter, mais si ces quelques lignes ont su vous piquer votre curiosité, sachez qu’il reste encore des billets pour la performance du groupe ce vendredi soir, au Bar le Ritz PDB, à Montréal.

Une nouvelle fois, sans lien apparent entre les artistes les précédant, ou suivant leur performance, le groupe québécois Bon Enfant assure l’avant-dernier concert de la soirée à la scène principale, devant un parterre de plus en plus compact.

En écoutant la performance du quintette, si un lien semble bel et bien exister dans cet amas de musique indéfinissable d’artistes de cette première soirée du FME, c’est celui de combiner les influences dans ce désir éclectique de plaire à tous.

* Photo par Dominic McGraw.

Alors que Bon Enfant interprète vers la fin de son passage son succès premier, l’excellent Magie, la formation laisse sa place à la tête d’affiche de cette ouverture du festival, Québec Redneck Bluegrass Project, aux alentours de 22h.

À mi-chemin entre le trad de la province et le bluegrass, branche du country née chez nos voisins du Sud, Québec Redneck Bluegrass Project semble animé d’un style rustique, festif, pendant que Jean-Philippe Tremblay chante des textes crus et décorés de jurons typiques.

La foule accompagne Tremblay, apprécie la présence scénique du quatuor, définitivement plus proche des régions que des métropoles quand on aperçoit la motoneige et le panache d’orignal servant de décor à la performance, avant de terminer sous les acclamations, peu avant minuit passé.

* Photo par Dominic McGraw.

 

Quand les chats ne sont plus là…

… les souris dansent.

Enfin, pas réellement des souris, seulement des musiciens moins célèbres se produisant dans divers endroits aux alentours de la scène principale.

Voilà la signature même du festival, tenant le mot « émergent » dans sa dénomination, faut-il le rappeler : suivant les artistes que l’on pourrait qualifier de mainstream, place à une musique différente jusqu’au bout de la nuit. Une musique davantage nichée, qui, au final, remplacera peut-être un jour les figures artistiques d’aujourd’hui.

* Myst Milano. Photo par Thomas Dufresne.

Le centre du FME se transforme en un grand club social, les festivaliers dispersés à travers le site prenant une bière à l’extérieur pour discuter ou appréciant l’un des concerts proposés dans un lieu environnant.

Une dizaine de performances sont alors présentées à peu près en même temps, de minuit jusqu’à 2h du matin, environ.

De ces propositions, votre rédacteur aura décidé de se balader entre les concerts de Rodolphe Coster, Myst Milano et Pressure Pin, respectivement au Cabaret de la dernière chance, au Petit Théatre du Vieux Noranda ainsi qu’à la salle de billard Diable Rond.

Et, probablement comme la majorité des personnes présentes, uniquement des découvertes, uniquement cette envie de creuser un peu plus après être sorti de chaque endroit pour se diriger vers un autre.

* Photo par William B. Daigle.

Le Festival de musique émergente se poursuit jusqu’au dimanche 3 septembre, accueillant entre autres sur les planches des artistes comme Karkwa, FouKi, Milk & Bone ou encore Philippe Brach.

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