Festival d’été de Québec 2023 – Jour 10 | Québec Redneck Bluegrass Project, The Planet Smashers et Carotté pour une veillée au Parc de la Francophonie

C’est déjà l’avant-dernière soirée du Festival d’été de Québec – ou plutôt, l’avant-avant-dernière soirée puisque le festival a annoncé le report des Cowboys Fringants à lundi prochain. Et la programmation n’a pas lésiné pour le Parc de la Francophonie, au cœur de Québec.

Il fallait effectivement rejoindre un public qui ne serait pas susceptible de déserter cette zone du festival face à la tête d’affiche des Plaines d’Abraham, Lana Del Rey. Avec Québec Redneck Bluegrass Project, The Planet Smashers et Carotté sur la Scène Sirius, en quinconce avec Streetlight Manifesto, Mustard Plug et Mobina Galore sur la Scène Loto-Québec, il est certain que la couleur était annoncée d’emblée.

 

Carotté ouvre la danse (ou plutôt la bastringue)

À 17 h 15 précisément, Carroté décroche les guitares, les mandolines et les cuillers. Avec ses accords à la frontière entre punk et musique traditionnelle – « punklore et trashdition » pour reprendre le titre de leur premier album – Carotté nous fait redécouvrir les veillées sous un nouveau jour. De quoi faire taper du pied, de manière irrésistible, tous les adeptes de ces deux genres musicaux unis sur une même scène.

À côté de compositions originales, on retrouve avec nostalgie et amusement certains morceaux tirés ou inspirés de classiques, eux-mêmes immortalisés par des figures comme La Bolduc et Oscar Tiffault. Les cinq musiciens sont énergiques, vivants, entraînants – en fait, comme une chanson traditionnelle ! – et le public embarque sans réserve.

Le morceau « L’agro punk » est présenté par le chanteur et guitariste Médé Langlois. À souligner, ce dernier, en plus de manier les cordes, est également cultivateur à la Ferme Langlois et fils, transmise dans sa famille depuis le 17^e siècle. Quand il est question de mélanger les styles !

Le concert se clôt avec « Chant de pot », à l’occasion de laquelle le chanteur Éric Roberge arbore sur scène un veston entièrement imprimée de feuilles de cannabis. Le morceau n’est pas sans rappeler de loin la « Marie Mitaine » immortalisée par le Rêve du diable en 1976, et reste tout autant dans la tête.

Décidément parmi les groupes à découvrir ou à revoir.

 

The Planet Smashers, jouer à tout prix !

Dès l’arrivée du groupe sur scène, le chanteur Matt Collyer indique l’objectif de soirée des Smashers : offrir le maximum de titres possible au public. La formation montréalaise se déchaîne pour respecter ce pari fait à elle-même et à ses spectateurs, en s’arrêtant à peine entre chaque morceau : « Can’t Stop », « Too Much Attitude », « Surfin’ in Tofino » (pour laquelle le public s’accroupit et se relève à l’unisson après 10 secondes, un squat collectif en quelque sorte), l’incontournable « Super Orgy Porno Party » ou encore « Sk8 or Die ».

Le dernier spectacle des Smashers au Festival d’été avait été annulé après six chansons en raison d’une tempête. Étant donné la météo imprévisible des derniers jours, le groupe est passé de justesse entre les gouttes, et l’on imagine volontiers qu’ils ont dû craindre les orages jusqu’à la matinée de leur spectacle. C’est au contraire une température très clémente, voire un peu fraîche, qui les a accompagnés tout au long de la prestation.

 

Québec Redneck Bluegrass Projet turlute

C’est avec un titre de son dernier album J’ai bu que Québec Redneck Bluegrass Project (QRBP) lance son spectacle : « Mange-moé l’pad » caractérisé par un très beau turlute-yodel, suivi de « J’me pensais gawa » et « Radio bingo ». Sans transition, le classique Tsé quand ça va ben continue la marche, talonné par Me d’mandait ma blonde, C’est pas mon bag, Chu ben plus cool su’a brosse (un classique !), Sevrage, Pantera Artic Cat Triple 800 (un autre classique, introduit par le faux démarrage d’une motoneige installée sur scène et les machines fumigènes à fond les ballons), Vivre su’mon vieux gagné et enfin Canon dans l’front.

Les spectateurs ont pu entendre avec plaisir de très nombreux titres de J’ai bu, un album lancé en pleine pandémie. Si ses paroles et ses airs portent clairement la signature des QRBP, les adeptes se réjouiront de voir de nouvelles chansons s’inscrire à leur répertoire. Leur dernier lancement remontait en effet à 2016 avec Royal Béguine.

Toutes les chansons, sans exception, étaient entonnées par le public. Un véritable karaoké à ciel ouvert. Soyons honnêtes, on a bien vu quelques tricheurs pour Pantera, un vrai fourchelangue même pour les plus férus… Suggestion pour un prochain spectacle : des surtitres ?

Avec la cadence extrêmement serrée à respecter entre les sets pour accueillir six groupes sur deux scènes différentes, les prestations du Parc de la francophonie sont chronométrées à la seconde. Les QRBP ne sont visiblement pas habitués à quitter la scène et leur public aussi promptement. Celles et ceux ayant déjà assisté à leurs représentations savent que celles-ci sont généreuses. C’est donc sans surprise que le quatuor a accordé un premier rappel avec T’as-tu tué, puis un deuxième rappel avec J’t’a côté d’la track et Van de Loup, avant de céder la place sur la scène voisine à Streetlight Manifesto, qui prendra les micros à peine trois minutes plus tard.

Pour les fans déçus qui auront manqué ce spectacle à guichets fermés du Festival d’été, les QRBP remonteront sur scène à plusieurs reprises durant l’été. Ce n’est que partie remise !

 

TOURNÉE ESTIVAL DES QUÉBEC REDNECK

18 juillet : La Fête du Lac des Nations, Sherbrooke

20 juillet : Festival des Bières du Monde, Chicoutimi

30 juillet : Mémoire et Racines, Joliette

11 août : Les Diableries de Contrecœur

12 août : Big Bang Fest, Val-Morin

18 août : Show de la Rentrée, Acton Vale

26 août : Festival du Bûcheux de Saint-Pamphile

31 août : À venir

1er et  2 septembre : MTelus, Montréal