crédit photo: Adam Kennedy
Girlschool

Entrevue avec Girlschool | Le plus vieux band de métal féminin arrive aux Foufs

Souvent citée comme le plus vieux groupe rock uniquement composé de femmes, la mythique formation britannique Girlschool débarque à Montréal. Elle enflammera la scène des Foufounes Électriques ce dimanche 31 mars avec son nouvel (et quatorzième!) album, WTFortyfive?. Sors-tu? a rejoint au téléphone la chanteuse principale, Kim McAuliffe.

Le titre de ce dernier opus ne relève pas du hasard. Ce sont réellement 45 ー 46, précise McAuliffe en entrevue ー années qui se sont écoulées depuis les débuts du heavy métal de Girlschool, dans un climat bien différent de celui d’aujourd’hui en termes de présence féminine.

Comme le groupe l’a maintes fois expliqué en entrevue, l’idée de départ n’était pas de former un band féminin. C’était seulement de se lancer en musique. « Les garçons qu’on a contactés ne voulaient pas jouer avec des filles », se souvient Kim McAuliffe, une des deux membres sur quatre, avec la batteuse Denise Dufort, qui font vivre Girlschool depuis le tout début. La bassiste Tracey Lamb et la guitariste Jackie Jambers (« c’est la petite nouvelle, elle est là depuis 24 ans ») s’y sont jointes au fil des ans. Six autres musiciennes ont intégré puis quitté le groupe de 1978 à aujourd’hui.

« À mon école secondaire, j’avais une seule amie qui aimait le métal. On allait voir des groupes comme Deep Purple et Black Sabbath en spectacle et on était les seules filles dans la foule », rigole McAuliffe.

L’absence quasi totale de modèles féminins n’a pas coupé court à la fougue de la jeune femme, qui a accompli avec ses pairs rien de moins qu’un exploit : propulser trois albums, Demolition, Hit and Run et Screaming Blue Murder, en haut des palmarès et de l’imaginaire collectif de l’époque, teinté par la New wave of British heavy metal (NWOBHM). En 1979, la formation accompagne Motörhead en tournée, ce qui contribue à un engouement déjà bien présent. Quelques années plus tard, Girlschool complète sa première tournée aux États-Unis en première partie de Iron Maiden.

La communauté de fans fourmille encore

Et maintenant, on apprend que la tournée pour WTFortyfive? sera la dernière en sol nord-américain. Mais pas parce que les fans ne répondent plus à l’appel. La réception de l’album par le public comme par la critique a été fracassante, ce qui semble encore surprendre McAuliffe. Malgré son inévitable statut de pionnière, on lit entre les lignes de son discours une certaine retenue, ou du moins, une grande humilité.

« Ça faisait huit ans qu’on n’avait pas sorti d’album. C’est incroyable de voir qu’après toutes ces années, les gens sont encore intéressés », détaille-t-elle. La chanteuse raconte son enthousiasme en entendant le public hurler les nouvelles paroles. Girlschool a eu l’opportunité de tester son nouveau matériel en Europe en février dernier, et l’accueil était chaleureux.

« C’est la chose la plus étrange : on dirait que plus on vieillit, plus on est populaires, s’esclaffe McAuliffe. Comme si les gens venaient vérifier qu’on tienne encore debout. » Girlschool le confirme : c’est encore possible d’électriser des foules dans sa mi-soixantaine. Et pas nécessairement besoin de se réinventer : « Une paire de jeans, un T-shirt, des bottes et c’est parti », lance la guitariste. Son feu brûle encore, c’est limpide même au téléphone.

La dernière présence du band à Montréal remonte à 2015 pour leur Guilty As Sin Tour. Dimanche, la formation sera accompagnée du groupe de hard rock Lillian Axe et du groupe de heavy metal Alcatrazz. Pour un dernier chaos en direct signé Girlschool, c’est par ici.

*Les propos tenus en entrevue ont librement été traduits de l’anglais au français.

Événements à venir

Vos commentaires