Entrevue avec Epica | La force de Simone Simons
La dernière fois que le groupe de métal symphonique Epica était à Montréal, c’était le 11 septembre 2015 au Théâtre Corona. Le lendemain, le groupe devait jouer à l’Impérial Bell de Québec. Mais la tournée prenait plutôt une tournure inattendue et les derniers spectacles étaient annulés. La chanteuse Simone Simons retournait rejoindre sa famille afin d’être aux côtés de son père, qui luttait à ce moment pour sa vie.
Avant même le spectacle de Montréal, elle savait que son père se trouvait dans un état critique. « D’une façon logique, j’étais de l’autre côté de l’océan, alors je ne pouvais pas revenir à la maison en l’espace de quelques secondes. J’ai mis la switch à « on » et je me suis dit que j’allais donner le show. C’était un show vraiment super, il y avait beaucoup de fans », s’est-elle souvenue lors d’une entrevue téléphonique accordée à Sors-tu.ca.
Mais une fois le spectacle terminé, la réalité la forçait à retrouver les siens. Heureusement, tout va bien aujourd’hui. « Il a été chanceux. Les choses auraient pu se terminer différemment, mais il avait un ange gardien avec lui. Tous les messages que j’ai reçus durant ce moment ont certainement aidé. »
Les fans de Québec ont finalement pu voir le spectacle auquel ils devaient assister en janvier dernier, alors qu’Epica est revenu en Amérique du Nord pour terminer la tournée inachevée.
Ils seront d’ailleurs parmi les premiers à entendre sur scène le nouveau matériel tiré de The Holographic Principle, paru le 30 septembre. Epica lancera sa série de 22 spectacles au Canada et aux États-Unis avec un concert à l’Impérial le 4 novembre, suivi d’un arrêt à Montréal le lendemain au Théâtre Corona.
En mettre plein la vue
Les jeux de lumière auront une place de choix dans la production visuelle de la prochaine tournée, a dévoilé Simone. « On risque d’avoir des pyramides lumineuses sur scène, celles que l’on a utilisées pour les séances de photos et pour le vidéoclip, Edge of the Blade. Ce n’est pas encore confirmé qu’on les aura en Amérique du Nord parce qu’elles coûtent très cher, mais on aimerait beaucoup les avoir. Une chose est sûre : ce sera un spectacle avec beaucoup de jeux de lumière. »
Epica a déjà donné un avant-goût de sa prochaine tournée dans le cadre de son propre festival, le Epic Metal Fest, tenu aux Pays-Bas la fin de semaine dernière. « On était tous stressés, on a pratiqué beaucoup avant. C’était fou comme spectacle. Le moment où tu relâches les nouvelles chansons au public, c’est toujours spécial. »
Le tourbillon entourant la sortie du nouvel album a toutefois eu raison de la chanteuse, qui est tombée malade après le concert. « Je le sentais venir dans les derniers jours, mais mon corps résistait. Une fois le stress relâché, la fatigue s’est fait ressentir et j’ai attrapé un rhume », a-t-elle dit au bout du fil, de retour chez elle en Allemagne.
Un son plus humain
Comme Epica a été beaucoup sur la route dans la dernière année, le nouvel album The Holographic Principle a été créé en grande partie en coulisses et dans l’autobus de tournée.
Le groupe a tout de même réussi à travailler pour la première fois avec un orchestre en studio. Pour des raisons monétaires et techniques, il utilisait auparavant des pistes sonores pour ajouter la touche symphonique à son métal.
« Il fallait trouver un orchestre qui sache enregistrer en click-track, puisque ce ne sont pas tous les orchestres qui le font », indique Simone. Le résultat offre un côté live aux chansons. « On peut y entendre certaines petites imperfections. Ça donne un son plus humain, plus organique », croit-elle.
Les choeurs trouvent une grande place sur The Holographic Principle, à la fois l’un des albums les plus heavy du groupe, mais aussi celui où on retrouve certaines des mélodies vocales les plus accrocheuses de son répertoire. Le premier extrait Edge of the Blade témoigne d’ailleurs plutôt bien de ce contraste.
Sans être un album concept, The Holographic Principle traite beaucoup des répercussions de la technologie dans nos vies, où il est devenu parfois difficile de distinguer réalité et virtualité. D’autres chansons comme Dancing in a Hurricane, Divide and Conquer et Once Upon a Nightmare sont plus métaphoriques et littéraires. Cette dernière pièce est d’ailleurs considérée comme un sombre conte de fées qui se termine mal. « J’ai l’habitude de faire des rêves très lourds », avoue Simone, qui a choisi de s’en inspirer pour ce titre.
The Holographic Principle est le septième album studio d’Epica, qui célébrera son 15e anniversaire l’an prochain. Il fait suite à The Quantum Enigma, paru en 2014.
Photos en vrac d’Epica à Montréal et Québec
- Artiste(s)
- Epica
- Ville(s)
- Montréal, Québec
- Salle(s)
- Impérial Bell, Théâtre Corona
- Catégorie(s)
- Métal,
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