En attendant le déconfinement #12 | Du virtuel vers le réel avec Huis Clos
On poursuit notre série hebdomadaire visant à donner la parole à des acteurs du milieu culturel qui ont été durement touchés par la pandémie et à mettre en mots les actions concrètes qu’ont dû poser les intervenants pour s’adapter à la crise. On se penche sur ce qui les occupe, ce qu’ils font (souvent dans l’ombre) en attendant le déconfinement culturel et comment ils permettent à la culture de survivre et de continuer à exister. Cette semaine on vous présente Huis Clos, une nouvelle initiative née de la pandémie visant à mettre la scène émergente de l’avant.
Une mine d’or à faire briller
Laura Derrey et Guillaume Gueras, les cofondateurs derrière Huis Clos, ont eu l’idée du projet au mois d’avril 2020 alors que la pandémie était encore chose récente dans notre quotidien. Eux-mêmes impliqués dans le milieu culturel depuis un certain nombre d’années, les deux partenaires se complémentent bien: Laura travaille au quotidien dans la production audiovisuelle et Guillaume se spécialise dans l’organisation d’événements. Il a d’ailleurs participé à mettre sur pied le festival Seanapse dans sa Bretagne natale.
Quand l’idée de Huis Clos a commencé à germer dans leurs esprits, les spectacles virtuels n’étaient pas aussi populaires qu’aujourd’hui, mais, déjà, les deux partenaires voulaient donner plus de visibilité à la scène émergente. « Pour nous, l’objectif est d’offrir une plateforme de diffusion pour les sorties musicales et les artistes qui n’auront pas la visibilité qu’ils méritent en raison de la pandémie » résume Guillaume Gueras. Pour ce faire, Huis Clos présentera en exclusivité des nouvelles sorties musicales pour pallier à l’annulation, au report et aux dates de spectacles moins nombreuses.
Aux yeux des deux Français arrivés à Montréal il y a de cela quelques années, la scène artistique montréalaise jouit d’une vitalité incroyable. « Côté local, la scène montréalaise est une mine d’or dans laquelle il était facile d’aller piger, lance Laura Derrey. Et pas seulement en musique », poursuit-elle. Sans trop révéler de détails, Guillaume et Laura affirment que Huis Clos présentera des spectacles de disciplines artistiques variées, dont une performance acrobatique sur laquelle ils travaillent actuellement.
Les déclinaisons
Pour beaucoup d’initiatives culturelles, le défi dans la dernière année aura été de s’adapter à la nouvelle réalité virtuelle. Dans le cas de Huis Clos, l’objectif est plutôt de faire ses premiers pas sur le web avant de rejoindre sa communauté en personne. Pour y arriver, l’équipe compte d’abord publier une série de vidéos incluant performances et entrevues captées dans des lieux inusités. On pourra par exemple assister à un spectacle du groupe Les Deuxluxes enregistré dans le dôme du Marché Bonsecours, un lieu habituellement fermé au public. Puis, un segment entrevue avec une personne s’occupant du lieu où est filmée la capsule.
Par la suite, l’équipe de Huis Clos prévoit organiser des événements à la manière de Sofar Sound, des sessions live intimistes où la programmation est gardée secrète jusqu’à ce que le public arrive sur place. Finalement, Huis Clos sera aussi un festival estival regroupant des artistes ayant figuré parmi leur programmation virtuelle et de sessions live en plus d’y ajouter de nouveaux noms.
S’aider à aider
Huis Clos étant un OBNL encore trop jeune pour toucher à beaucoup des subventions, Laura et Guillaume se sont entourés d’une généreuse équipe bénévole les assistant notamment avec la sonorisation et la captation des performances artistiques. Toutefois, les cofondateurs lanceront dans quelques semaines une campagne de sociofinancement dans le but de rémunérer leur personnel et de continuer à produire du contenu offrant la visibilité souhaitée aux artistes avec qui ils collaborent.
Dès le 25 février, Huis Clos présentera gratuitement via leur chaîne Youtube des spectacles de Paupière, Les Deuxluxes et Crabe filmé respectivement au Cosmodôme, dans le Dôme du Marché Bonsecours et au studio Nomad Life. Vous pouvez également suivre Huis Clos @huisclos.live sur Facebook et Instagram.
En rappel
Les articles précédents de la série En attendant le déconfinement:
- Comment Clément Turgeon a fait vivre le Festif en pandémie sans l’apport du virtuel
- Bonifier son offre pour survivre avec Sergio Da Silva du Turbo Haüs
- Reconnecter avec les gens d’ici et d’ailleurs avec Myriam Achard du Centre Phi
- S’imposer des balises pour mieux créer avec Karine Ledoyen du Studio Danse K par K
- Nick Farkas d’Osheaga: un lâcher-prise de haute-voltige
- Patrick Kearney (Santa Teresa & REFRAIN) : Rester critique et réaliste en temps de crise
- L’Esco fêtera (finalement) ses 20 ans avec l’Autel 4461. Rencontre avec Cédric Marinelli
- Émilie Tremblay & Jean-Étienne Collin-Marcoux: Comment la pandémie a forcé le Pantoum à mieux se structurer
- Joseph Edgar: on ne choisit pas ses pauses
- Le Sonar fait surface!
- Gab Paquet vous conseille pour la Saint-Valentin
- Artiste(s)
- Crabe, Les Deuxluxes, Paupière
- Ville(s)
- Montréal
Vos commentaires