Le Déclic par la Musique | Nova Musique veut démocratiser la création musicale chez les jeunes

Nova Musique présente un nouveau projet nommé Le Déclic par la Musique qui offrira à cinq centres anti-décrochage à Montréal, à Laval et à Québec (Patro Villeray, Diapason Jeunesse, L’Antre-Jeunes de Mercier-Est, Revdec et Centre Solidarité Jeunesse) des ateliers, des formations et des stations de production musicale complète. Près de 140 jeunes recevront des formations spécialisées pour maîtriser le logiciel Live d’Ableton. La mission est d’actualiser et démocratiser l’enseignement musical, d’inspirer les jeunes à s’exprimer et les motiver dans leur parcours scolaire.

Le tout sera bonifié par l’implication des Novassadeurs, formé d’Ariane Moffatt, Sarahmée, Fredz, les Louanges et Eman. Ils seront là pour partager leur expertise et exposer les jeunes à une figure inspirante afin de les motiver dans leur création. Il y aura une dizaine d’ateliers offerts aux jeunes, puis au printemps 2025, tout le monde qui aura participé aux ateliers sera invité aux spectacles des Novassadeurs pour partager leurs compositions. Sors-tu? a assisté à la conférence de presse et s’est entretenu avec les Novassadeurs pour en savoir plus sur ce nouveau projet.

Pour pouvoir proposer un tel projet, Nova Musique a lancé une campagne sur La Ruche et propose diverses contreparties. Chaque dollar sera doublé par le Fonds Mille et UN pour la jeunesse afin d’équiper adéquatement les ateliers proposés dans le but d’offrir une expérience d’apprentissage musicale moderne et engageante, c’est-à-dire des contrôleurs Push 2 de Ableton, des cartes de son, des micros, des mini-contrôleurs MIDI, des rallonges électriques, des barres multiprises et des bacs de manutention.

Démocratiser la production musicale

La façon d’enseigner la musique est appelée à changer afin d’être plus engageante et le projet Le Déclic par la Musique souhaite démocratiser la création et tendre vers l’égalité des chances pour des jeunes défavorisés ou en situation de décrochage.

Il y a divers aspects à la composition, et la production à l’ordinateur en fait partie, mais ça reste très peu abordé dans un contexte scolaire. En général, les cours de musique sont loin de la réalité des musiciens et peuvent ne pas être assez engageants. « Les cours de musique que j’avais au secondaire m’ont découragé à faire de la musique. L’aspect de la création n’était jamais abordé. Je n’ai pas une super bonne relation école-musique. Il a fallu que je déconstruise ça par moi-même », explique Fredz en entretien.

L’expérience de Vincent Roberge, alias Les Louanges, a été plus positive : « pour ma part, je suis le produit de cours plus personnalisés. Les après-midis, j’allais dans une école de musique à Lévis accompagné de musiciens professionnels avec une approche axée sur les méthodes appliquées. On avait des cours de band! ». Le parcours de Les Louanges est un bon exemple de ce que l’enseignement musical pourrait être.

Selon Vincent, « l’éducation musicale est à un point tournant, les paradigmes de la société sont en train de changer. C’est compliqué de faire en sorte que les institutions changent. Pour faire avancer les choses, ça passe par l’implication sociale ».

Le Déclic par la Musique s’est associé à Ableton, car selon Fredz, « c’est un très bon logiciel et la majorité des compositeurs avec lesquels je travaille l’utilisent ».

« Ça reste tout simplement un des plus utilisés. Il convient bien à différents styles de musique », poursuit Les Louanges. « Les jeunes peuvent télécharger l’application Ableton gratuitement, et il y a plein de logiciels gratuits qui existent, comme Garage Band, alors les jeunes peuvent retourner à la maison et appliquer leurs apprentissages », d’ajouter Fredz.

Mais il y a de nombreux autres logiciels qui existent. « Finalement, ça reste la même affaire. Un logiciel, c’est comme une cuisine avec poêles et des cuillères, c’est juste que ce n’est pas les mêmes marques et les outils ne sont pas rangés à la même place », explique Les Louanges en riant.

Les principes se transposent d’un logiciel à l’autre et le but est le même : faire de la musique. La musique peut passionner les jeunes, mais si les cours ne les stimulent pas, les risques de décrochage augmentent. « Je faisais des cours de flûte à bec à l’école, mais c’est à la maison que j’ai découvert ma passion pour la musique », raconte pour sa part Sarahmée.

« Avoir eu un programme comme Le Déclic par la Musique, ça aurait tout changé, je ferais mes propres beats, premièrement! », s’exclame la rappeuse.

Le rôle des Novassadeurs

Vincent Roberge et Fredz sont ravis de participer au projet. « Deux personnes s’occupent à temps plein de toutes les formations, mais nous, les Novassadeurs, on va se greffer à certaines d’entre elles », explique Les Louanges. Le rôle des Novassadeurs n’est pas de prendre la place des formateurs, mais simplement de venir inspirer les jeunes. « Donner l’exemple, montrer aux jeunes quelqu’un qui a fait de la musique sa carrière, dit Les Louanges. Créer dans Ableton, c’est tellement ludique en plus. »

« Mes cours spécialisés de musique ont vraiment donné un but à ma vie, au lieu de faire des mauvais coups », rigole Les Louanges. C’est un peu le rôle que les Novassadeurs se donnent. « Je veux juste leur partager à quel point c’est l’fun et leur donner la piqûre », ajoute-t-il. Parfois, comme le dit le slogan de la campagne, il suffit d’une rencontre avec une personne significative pour « allumer des étoiles ».

« L’expression personnelle des jeunes est le moteur de leur motivation », avance les Louanges.

Les jeunes demandent juste de créer. On veut tout simplement leur apporter plus d’occasions créatives plutôt que techniques.

« On souhaite également mettre en valeur la musique d’ici, en français, auprès des jeunes. Dans les ateliers, des tracks d’artistes québécois seront même utilisées », dit Ariane Moffat. Selon elle, « les Novassadeurs sont dans l’air du temps, ont de belles valeurs sociales, et on souhaite que les choses évoluent dans le bon sens dans la vie scolaire ».

Si vous souhaitez contribuer à la campagne de financement du Déclic par la Musique, c’est par ici.