Thurston Moore

Critique | Tame Impala au Métropolis : L’aurore australe

Le groupe australien Tame Impala donnait le premier de deux concerts en sol montréalais mercredi soir, au Métropolis. C’était notamment l’occasion d’entendre quelques nouveaux titres du groupe, bien avant la sortie du troisième disque, Currents, prévu pour le 18 juillet.


C’est toujours un peu curieux lorsqu’un groupe part en tournée deux mois avant la parution d’un nouvel album. Le public ne sait pas trop à quoi s’attendre : du neuf mur à mur, ou une bonne dose de chansons familières ?

Dans ce cas-ci, on ne peut pas dire que Tame Impala ait déstabilisé son public outre-mesure. Au menu : trois nouvelles chansons, soit les trois déjà parues sur le web, à commencer par l’excellente Let It Happen d’entrée de jeu, puis Eventually et finalement la ballade groovy ‘Cause I’m A Man.

Il y avait aussi Oscilly, genre de « symphonie percussive » – comme aime bien l’appeler le chanteur Kevin Parker – qui n’est jamais parue sur un album (et ne sera pas sur Currents non plus).

Ces nouvelles pièces s’intègrent assez naturellement aux chansons d’Innerspeaker et Lonerism. Un peu plus axées sur les synthés que les guitares, on y retrouve tout autant cette impression d’aurores polaires : un genre de beauté vaporeuse, insaisissable, hallucinante.

Les éclairages sont à l’avenant : des projections d’ondulations sonores, de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. À la longue, ça hypnotise, on s’y perd, et c’est tant mieux puisqu’un show de Tame Impala, ça se passe dans le canal auditif bien plus que dans le cortex visuel.

Les jams sont nombreux, et souvent longs, mais toujours inspirés. C’est un peu la marque de commerce du groupe : des solos de guitares étirés, mais surtout, des segments musicaux arrangés, orchestrés et parfois déconstruits, qui se déroulent tel un voyage musical sans destination précise. Le genre d’aventure qui permet à l’esprit d’errer.

Évidemment, la bombe Elephant a eu un effet boeuf, avec raison. C’est la plus entraînante, la plus fédératrice. Mais les Mind Mischief, Why Won’t They Talk To Me? et Apocalypse Dream cartonnaient aussi, tout comme l’enchanteresse Feels Like We Only Go Backwards et la tripative Nothing That Has Happened So far Has Been Anything We Could Control, en toute fin de spectacle, comme un feu d’artifice à la fin d’une belle soirée d’été.

C’était 90 minutes bien investies en compagnie d’un groupe qui ne se démarque pas par sa présence scénique engageante, mais davantage par sa grande pertinence musicale.

Il faut adhérer à l’univers de Tame Impala pour les apprécier sur scène. Mais lorsque les albums ont fait le travail, la version scénique ajoute une couche à l’expérience.

 

Première partie : Mini Mansions

En première partie, le trio psyché-pop Mini Mansions est venu présenter les chansons de son nouvel album The Great Pretenders, paru fin-mars.

Bien qu’un peu statiques sur scène, Zach Dawes, Tyler Parkford et Michael Shuman (autrement bassiste des Queens of the Stone Age) se sont plutôt bien tiré d’affaire.

On aimerait bien les voir à l’oeuvre dans une plus petite salle, afin d’absorber adéquatement leurs chansons pour le moins intrigantes, et généralement lumineuses.

Grille de chansons

Let It Happen
Mind Mischief
It´s Not Meant To Be
Alter Ego
Eventually
Elephant
Be Above It
Oscilly
Cause I’m A Man
Why Won’t You Make Up Your Mind?
Why Won’t They Talk To Me?
Apocalypse Dream

Rappel
Feels Like We Only Go Backwards
Nothing That Has Happened So far Has Been Anything We Could Control

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