Quicksand

Critique | Quicksand au Théâtre Corona

Quicksand était de passage à Montréal mardi soir. Oui oui, Quicksand : la formation alterno-métal-hard-rock séparée en 1995, puis reformée, puis re-séparée au tournant du nouveau millénaire, puis re-formée à l’été dernier. L’opération nostalgie (aucun nouveau matériel) se produisait au Théâtre Corona Virgin Mobile devant une petite foule peu communicative.

Figé dans le temps, vous avez dit ?  Un peu beaucoup, oui.  Est-ce la fin du monde ?  Pas plus que le 21 décembre dernier.

La preuve: la poignée de nostalgiques réunis au Corona – la foule était composée à 90% de mâles trentenaires – n’y voyait que du feu.

Et pourquoi pas? Après tout, en plus d’avoir marqué l’adolescence d’une certaine tranche de la génération X, Quicksand sera toujours un chaînon relativement important du hard rock / nu metal des années 1990. Même après 800 comebacks, on ne pourra pas leur enlever cela. Sans Quicksand (et autres Fugazi et Helmet), il n’y aurait sans doute pas eu de Deftones, de Filter ou de A Perfect Circle, qui ont eux aussi engendré une certaine mouvance du rock post-grunge.

D’ailleurs, il fait tout drôle de voir le bassiste Sergio Vega, maintenant membre de Deftones, interpréter auprès des siens une chanson comme Fazer, qui est pratiquement le calque original de Judith de A Perfect Circle.

Rien de mal, donc, à faire honneur au passé, comme le faisait si bien Refused (un cas tout à fait semblable) à l’été dernier au Métropolis. Tout comme ces derniers, Quicksand n’a toujours que deux albums à son actif, qui datent tous deux du milieu des années 1990. Et qui s’inscrivent totalement dans cette sonorité prise dans une ère révolue. L’ennui, c’est que ni le chanteur et guitariste Walter Schreifels, ni ses acolytes n’ont la moitié du charisme de Refused à offrir. Leur interprétation, trop fidèle aux version endisquées, empêche toute réactulisation du matériel.

Donc nostalgie pour nostalgie, il fallait vraiment vouer un culte aux chansons de Quicksand pour apprécier les versions quasi-exactes des Thorn In My Side, Freezing Process ou Delusional.

Il y a eu un petit moment légèrement plus intense lors de l’interprétation de Divorce et Slip, parmi les plus musclées du répertoire. La reprise de How Soon Is Now ? (de The Smiths) se démarquait également.  Mais en toute objectivité, le reste du matériel rock-à-riffs ne bénéficiait pas d’une interprétation renouvelée ou même inspirée.

Ajoutée à cela une absence totale d’ambiance et vous vous retrouvez avec une soirée pour fans finis seulement. Pas désagréable, mais certainement pas marquante non plus.

Grille de chansons

Omission
Unfulfilled
Head To Wall
Fazer
Too Official
Freezing Process
Brown Gargantuan
Lie And Wait
Delusional
Divorce
Slip
Thorn in My Side
Backward
Dine Alone
How Soon Is Now? (reprise de The Smiths)
Shovel
Landmine Spring

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