Other Lives

Critique | Other Lives au Cabaret Mile-End de Montréal

Le groupe américain Other Lives était de retour à Montréal pour une deuxième occasion cette année, cette fois au Cabaret Mile-End. Visiblement, le courant passe de façon unique entre le public montréalais et le quintette de l’Oaklahoma.

Il faudrait être de marbre pour ne rien ressentir face à la prestation de Other Lives.

Photo par Marie-Pier Gagnon Nadeau.

Avec une sensibilité à fleur de peau digne des disciples de Radiohead (de qui ils assuraient la première partie en tournée américaine à l’hiver dernier, d’ailleurs), Other Lives propose une instrumentation incroyablement riche résultant des multiples talents de ses musiciens multi-instrumentistes. Le guitariste Jon Mooney agrippe parfois une trompette puis un violon dans la même pièce, alors que le bassiste Josh Onstott joue autant des percussions que de l’harmonium.

La scène contient au moins 6 claviers, disposés de façon stratégique. Tous y déposent les doigts à l’occasion, dont le chanteur Jesse Tabish, qui joue également de la guitare acoustique. La violoncelliste Jenny Hsu rajoute aussi des couches mélodiques qui s’agencent parfaitement à l’ensemble.

De tous ces éléments se dégagent des effluves de Fleet Foxes, de Godspeed You! Black Emperor, de Morricone, de Philip Glass et de Radiohead, qui s’entremêlent pour former une pop gracieuse, luxuriante, orchestrale et cinématique à souhait.

Au coeur de ces admirables pièces d’orfèvre se dresse le chant de Tabish, élancé et juste, aussi intense que les expressions faciales du chanteur.

Photo par Marie-Pier Gagnon Nadeau.

Après une introduction de quelques chansons coupée courte par des problèmes techniques, le groupe a retrouvé son momentum juste à temps pour enchanter la foule avec des pièces du nouveau EP et de l’album qui a un peu fait connaître le groupe au printemps 2011, Tamer Animals.

Coup sur coup, Take Us Alive, For 12, Tamer Animal, Weather et l’envoûtante Dust Bowl III font glacer le sang, avant que Tabish ne revienne seul pour interpréter Black Tables seul au piano, au rappel.  Dead Can procure ensuite une dernière impression entrainante, comme quoi la musique « dramatique » n’est pas nécessairement affligeante.

Dans un sens, Other Lives est presque l’antithèse de Of Monsters And Men. Alors que le groupe islandais nous paraissait trop petit pour la grandeur de sa salle (et de sa popularité) la semaine dernière, Other Lives semble prêt pour les grandes occasions, mais le bouche-à-oreille fait son effet à un rythme plus lent.

À découvrir, avant qu’il ne soit impossible de les voir à l’oeuvre dans d’aussi petites salles. Ce n’est qu’une question de temps.

Photos en vrac
(par Marie-Pier Gagnon Nadeau)

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