Groenland

Critique | Groenland au Théâtre Corona

Jeudi soir, la formation montréalaise Groenland s’est produite en territoire familier au Théâtre Corona. Malgré ce que le nom du groupe suggère, l’univers musical du sextuor n’a rien de frileux: seule la voix riche de la chanteuse Sabrina Halde suffit pour orner la salle d’un soul pop bien endossé.

Il y a près d’un an, le groupe Groenland lançait son premier opus, The Chase, encensé par la critique. Hier soir, c’est avec de l’énergie à revendre que la formation a interprété les incontournables de l’album, ainsi que quelques nouvelles pièces dont la signature pop électroacoustique du groupe est discernable, quoique le synthétiseur se montre davantage le bout du nez.

Mention spéciale à la première partie, Folly and the Hunter, qui a su bien vivifier la salle avec son indie rock parfois soft et chaleureux.

Une énergie folle

Groenland commence en force avec The Chase, la pièce la plus électronique de l’album. Le charisme et le naturel de la chanteuse Stéphanie Halde sont dès lors inévitables. La tête d’affiche du groupe se dandine et sautille de gauche à droite. Visiblement,  sa présence sur scène est tout entière. Des flashs de lumière dirigés vers le public énergisent la salle au rythme de la chanson (mais attention, épileptiques s’abstenir).

26 Septembre et Criminals dégourdissent officiellement le public, avec un piano hâtif, des cordes nerveuses et des coups de baguettes enjoués. Difficile de ne pas entrer dans la folie du groupe et chanter à tue-tête les « aaah aaah » les refrains et de taper dans ses mains.

Le fameux ukulélé embarque de front dans la pièce Superhero, ainsi qu’un ensemble de cuivres enjoliveur. Une vraie communauté de musiciens se retrouve alors sur les planches pour livrer une performance rafraîchissante et entraînante.

Un soul apaisant

À l’opposé, la fameuse pièce Daydreaming, entendue dans la série Les beaux malaises, propose une interprétation mélancolique du ukulélé et, par le fait même, apaise l’atmosphère pétillante qui règne dans la salle. Immune est simplement magnétique, avec ses longues passes instrumentales sur lesquelles le public se laisse bercer. Un vrai petit bijou musical.

Halde délaisse les membres du groupe pour interpréter une pièce ultra lente, seule accompagnée de son ukulélé et des claquements de doigts du public. La performance est certainement émouvante, mais le rythme est alors brisé et l’énergie vivifiante tardera à revenir.

De la grande visite

À la grande surprise de tous, l’auteure-compositrice-interprète Lisa Leblanc est venue partager la scène avec Groenland pour interpréter une nouvelle pièce du groupe ainsi que sa chanson You Look Like Trouble But I Guess I Do Too, une folk rythmique teintée de rock qui a mis le feu aux planches.

Au grand plaisir de plusieurs, le spectacle s’est terminé sur une interprétation du groupe de la délicieuse Retrograde, retrouvée sur le plus récent album de James Blake.

Le spectacle de jeudi soir sera diffusé sur les ondes de CBC dans les jours à suivre, à surveiller!

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