Marianne Faithfull

Critique concert: Marianne Faithfull au Festival de Jazz de Montréal

Lundi 4 juillet 2011 – Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts (Festival de Jazz de Montréal)

L’une des grandes survivantes du rock, Marianne Faithfull, est montée sur la scène du Théâtre Maisonneuve ce lundi soir devant un public qui n’avait d’yeux et d’oreilles que pour la chanteuse de 64 ans, venue présenter quelques grands titres de sa longue carrière, ainsi que de son plus récent album, Horses and High Heels, lancé en janvier dernier.

De sa voix rocailleuse et pleine d’émotions, Marianne Faithfull a parti le bal avec trois nouvelles pièces, dont la très jolie Why Did We Have To Part, co-écrite avec Laurent Voulzy.  L’humble et honnête interprète s’est adressée de nombreuses fois, tout au long de la soirée, à la foule, se livrant sans pudeur et en insérant ici et là quelques phrases en français (elle a d’ailleurs fait remarquer qu’elle a vécu pendant un certain temps à Paris, mais que le français, ça ne lui est jamais vraiment entré dans la tête…).

Sa reprise de The Crane Wife 3, du groupe The Decemberists, chantée à la manière de Buddy Holly, fut également l’un des bons moments du spectacle.

Plusieurs classiques furent interprétés: des incontournables tels que Sister Morphine (co-écrite avec Mick Jagger, dont elle fut la muse – et l’épouse – à la fin des années 60), Broken English, et bien sûr, As Tears Goes By, LA pièce qui l’a révélée au monde entier.
D’une saveur à l’autre

Allant du country (Sing Me Back Home de Merle Haggard) au rock engagé (Working Class Hero de John Lennon) en passant par d’autres styles, Marianne Faithfull chante avec assurance, dégageant une forte présence, bien que son âge avancé lui cause quelques soucis.  En particulier cette trombose dont elle fit part au public, qui l’oblige à recevoir des injections quotidiennement et qui fit en sorte qu’elle a dû passer une partie du spectacle assise, sa jambe étant très douloureuse.

Le groupe qui l’accompagne a fait un travail remarquable, en particulier Doug Pettibone à la guitare électrique, tout à fait splendide, qui peut faire chanter son instrument de toutes les manières possibles.  De compétents musiciens qui ont offert une performance solide.

Au rappel, après la classique The Ballad of Lucy Jordan, Faithfull et Pettibone sont restés seuls sur scène pour interpréter Strange Weather, que Tom Waits a écrite pour la chanteuse.  Un sublime moment.

Bien qu’elle n’ait pas la plus jolie voix, Marianne Faithfull dégage une sincérité, une générosité et une honnêteté qui font d’elle une grande artiste, une chanteuse qui vit ses chansons profondément, chacune d’elles racontant une histoire, représentant une partie de son passé tumultueux.  Ce passage au Festival de Jazz de Montréal aura su offrir émotions et frissons à un public de fidèles admirateurs qui sont tous repartis avec le sourire aux lèvres.

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