Ben Harper

Critique concert : Ben Harper à Montréal

27 septembre 2011 – Métropolis (Montréal)

BEN HARPER À MONTRÉAL : UNE HISTOIRE D’AMOUR QUI SE PERPÉTUE

Depuis que nous l’avons découvert dans le cadre du Festival de Jazz en 1994 alors qu’il ouvrait pour Colin James, Ben Harper s’est taillé une place solide dans le cœur des Montréalais. De passage au Métropolis hier soir, peu de temps après son spectacle sur les Plaines d’Abraham pour le FEQ qui avait reçu des critiques plutôt mitigées, l’artiste était en pleine forme et visiblement décidé à offrir une performance mémorable. Ce qui fut le cas.

Ouvrant avec Glory and Consequences, un titre de l’un de ses tout premiers albums Live from Mars, Ben et ses Relentless7 ont donné le ton rock qui allait imprégner la soirée. Ne se faisant pas prier pour sortir sa fameuse « slide guitar », Ben a poursuivi avec A Number With No Name, un succès plus récent de l’album White Lies for Dark Time, interprété avec brio par les membres de la formation. Mais c’est sur une version revisitée de Faded que le groupe a démontré l’étendue de son talent, justifiant à la foule pourquoi Ben les avait choisis. Le batteur s’est déchainé dans un solo sans fin de près de 10 minutes, durant lequel Ben s’est rangé sur le côté de la scène, semblant très inspiré et impressionné par le spectacle. Ce fut ensuite le tour du bassiste d’enchaîner, et le public a eu droit à un bon « jam » dans les règles de l’art.

Ben Harper a tenu à souligner son sentiment d’appartenance à la foule: « It is so great to be here in Montreal, it’s always special. It’s a home away from home » a confié le californien à la foule conquise de recevoir tant d’amour du chanteur. Toujours aussi humble, remerciant la foule sans arrêt – si sincèrement que l’on croirait qu’il nous remercie personnellement, un à un – le chanteur a offert un cadeau inespéré en milieu de spectacle : a cappella, il a entamé un verset de Where Could I Go, et bien qu’hésitant à le faire, car une foule reste difficilement silencieuse (on se rappellera du spectacle dans la même salle en 2009 où il avait renoncé à le faire car c’était trop bruyant), il a fini par se lancer . Et c’était tout simplement magnifique, la magie de sa voix opérait et ce, malgré les interhttp://bit.ly/qtpQnUruptions de ceux qui ne comprenaient visiblement pas le concept de se recueillir et d’écouter le talent brut présenté sur un plateau d’argent.

Finalement, lorsque le guitariste-chanteur est revenu seul sur scène pour le rappel, il nous a offert un solo incroyable de slide guitar avant d’entamer la magnifique Pleasure and Pain. Puis, une spectatrice lui a crié de jouer Walk Away, ce à quoi il a répondu : « You got it babe! » avant de jouer la pièce, accompagné de la foule qui chantait à l’unisson. Puis, il a terminé avec deux reprises qu’il prend visiblement plaisir à jouer, car il les avait aussi interprétées à Québec en juillet,  No Quarter de Led Zeppelin et Ohio de Crosby, Stills, Nash & Young, ainsi qu’une nouvelle composition qu’il a enjoint la foule de chanter avec lui.

L’artiste a renouvelé ses mots d’amour pour la ville en précisant que ses sentiments étaient des plus sincères: “Montreal is one of the greatest music city in the world. And I don’t say that often, check YouTube! » s’est exclamé Harper en quittant la salle où résonnait encore le refrain de la dernière chanson, repris en boucle par le public qui ne voulait pas laisser partir son artiste chéri. Définitivement, hier soir, Ben nous a démontré à quel point il est sans contredit l’un des grands auteur-compositeur-interprète de notre époque.

UNE PREMIÈRE EN FAMILLE : LES BARR BROTHERS

Ces sont les Barr Brothers, relativement peu connu mais en popularité croissante, qui ont ouvert le spectacle à 20h tapant (fait rarissime à souligner!). Ben Harper a toujours été réputé pour choisir des artistes émergents forts talentueux pour ses premières parties (il nous avait fait découvrir l’incroyable Piers Faccini en 2007 au Théatre St-Denis) et il perpétué sa tradition hier soir. Avec une harpe, un harmonica, 3-4 guitares et basses, une batterie, un clavier/clavecin et divers instruments inconnus et probablement sans nom, les frères nous ont offert une performance feutrée donnant envie de les connaître davantage. Alternant de positions et d’instruments à chaque chanson, les Barr se sont illustrés comme des musiciens accomplis et ont démontré la polyvalence de leur répertoire. Toutefois, le choix des chansons était peut-être un peu trop éclectique pour bien saisir l’étendue des talents familiaux et le public en est quelque peu resté sur sa faim. Ceci étant dit, les Barr Brothers nous ont prouvé qu’ils sont un groupe émergent à surveiller dans les années à venir.

Grille de chansons

1. Glory and Consequences
2. A Number With No Name
3. Faded
4. Rock’n’Roll Is Free
5. Diamonds On The Inside
6. Masterpiece (nouvelle chanson)
7. She’s Only Happy In The Sun
8. Suzy Blue
9. Lay There And Hate Me
10. Amen Omen
11 Where Could I Go

Rappel:

1: Pleasure And Pain
2. Walk Away
3. No Quarter (cover de Led Zeppelin)
4. Ohio (cover de Crosby, Stills, Nash & Young)
5. Better Than I Deserve (nouvelle chanson)

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