Charles Bradley

Critique | Charles Bradley au Théâtre Corona

Charles Bradley & His Extraordinaires se sont offerts (littéralement) au public du Théâtre Corona  Virgin Mobile en plein lundi soir. Une soirée qui, malgré quelques accrocs, causa clairement quelques déboîtements de mâchoire liés à autant de sourires de trop grande envergure.

Des sourires qui se seront faits attendre, par contre. Après une première partie assurée par un DJ qui n’aura fait que compiler chansons par-dessus chansons sans vraiment mixer, puis une heure complète d’attente/entracte en compagnie de Sirius XM Motown, faut dire que l’impatience débutait à être un peu palpable.

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Photo par Richard Mercier.

Puis entre en scène le Menahan Street Band, super-groupe rassemblant des membres de diverses formations étoiles du label Daptone qui, en plus d’être les Extraordinaires de Mr.Bradley, sont une formation instrumentale comptant déjà deux albums studios.

Malgré tout le talent des musiciens, ce n’est qu’à l’arrivée du « Screamin’ eagle of soul » que ça se confirme : ce sera une très bonne soirée.

Accoutré d’un boléro aux épaulettes dorées comme des lingots et d’un gros crâne serti de zircons en guise de boucle de ceinture, Charles Bradley se présente en gueulant « I LOVE YOUUUUUU ».

Comment se faire pardonner une attente d’une heure ? Comme ça.

S’ensuit d’innombrables moments-phares, remplis de pas de danse d’une inventivité sans nom, de cris, de pleurs, de sueur et, surtout, d’amour.

Et d’un claviériste visiblement éméché qui se rend compte que son keyboard ne fonctionne pas.

Après environ 40 minutes de prestation, l’homme de scène disparaît,  laissant place au Menahan Street Band, qui devrait conclure. Du moins c’est ce qu’on croit, et une fin précoce semble à ce moment plausible, Bradley a tout de même 63 ans.

Mais non. Il part pour mieux revenir.

Tout serré dans un une-pièce bleu-mauve et des souliers entièrement faits de paillette, l’aigle criant entame No Time For Dreaming, au grand plaisir de tous. Il serre la main de tous ceux qui sont à sa portée, se jette à genoux, traîne son pied de micro sur son épaule comme pour un chemin de croix, rampe par terre en fixant une admiratrice dans les yeux.

Et tente un solo sur le mythique instrument qu’est le thérémine. Thérémine qui ne fonctionne pas plus que le clavier auparavant, malheureusement. Ce qui crée un peu de confusion sur scène.

Fait coquasse, ils joueront la chanson Confusion dans ces mêmes moments.

En rappel, la foule a droit à la pièce titre de Victim Of Love, sous le feu peu puissant de quelques briquets (il y a de moins en moins de fumeurs, ces dernières années. Bonne chose pour la santé de l’humanité, mauvaise chose pour les ballades.) Bradley descend câliner ses fans directement dans la foule pendant que son band se lance dans d’autres de leurs compositions. C’est ce qu’on appelle finir sur une bonne note.

Le niveau d’intentions altruistes et d’envie d’amour franc n’aura pas souvent été aussi élevé à Montréal, à minuit, qu’après cette représentation.

 

Photos en vrac
(par Richard Mercier)

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