crédit photo: Alex Dozois
Vincent Vallières

Coup de cœur francophone — Jour 8 | Vincent Vallières mise sur l’intimité

Le chanteur Vincent Vallières était de passage à la Tulipe, vendredi soir, pour présenter son spectacle solo dans le cadre du festival Coup de cœur francophone. L’artiste a livré une performance sensible, intime et pleine de bonté.

Toutes les tables de la salle montréalaise étaient occupées par les spectateurs et spectatrices. En d’autres mots, la salle était pleine à craquer. La foule, composée de tous genres et de tous âges, était belle à voir. On apercevait des groupes d’amis qui avaient 20, 30 ou 50 ans, comme on y voyait des couples de personnes plus âgées. La musique de Vincent Vallières produit donc un effet rassembleur.

À peine quelques minutes après que l’aiguille de l’horloge ait atteint le chiffre huit, l’artiste monte déjà sur scène. C’était un plateau chargé : on y retrouvait deux guitares (une électrique, une acoustique), un piano ainsi qu’un quatuor de musiciens et musiciennes avec des instruments à vent. Le groupe jouait de la flûte traversière, du saxophone, du trombone ainsi que du cor français. Vincent Vallières a débuté son spectacle en saluant et en remerciant le public, tout en jouant quelques sympathiques notes de guitare acoustique.

De la douceur qui fait du bien

Sans surprise, Vincent Vallières a offert un spectacle simpliste et doux. Assis sur son cabaret, en grattant sa guitare, il a enfilé Heille Vallières, La somme et Manu, des chansons aux rythmes doux et bien soutenus par les divers instruments. Le chanteur lui-même s’est transformé en multi-instrumentiste, jonglant entre les guitares, l’accordéon et même le piano, nouveau passe-temps qu’il a souligné avoir acquis pendant la pandémie. Il a d’ailleurs dédié son premier morceau au piano, Le repère tranquille, à son amoureuse. Un moment bien touchant qui a probablement fait fondre le cœur de plusieurs personnes dans la salle.

Après quelques chansons, Vincent Vallières prouve tout de même qu’il est capable d’accélérer le rythme. Le public a chaleureusement accueilli Homme de rien dès les premières notes. J’admets qu’il était difficile de ne pas chanter en chœur quand les fameuses paroles « Ne t’en fais pas, ça ira, ça ira » du refrain étaient prononcées. Le temps passe a aussi apporté une ambiance bien festive.

Entre deux chansons, Vincent Vallières a pris quelques moments pour souligner ses artistes du moment. Il a raconté la fois où le chanteur Richard Séguin lui a donné sa guitare, objet qu’il a apporté sur scène. Il a aussi mentionné le groupe de punk Vulgaires Machins, et a repris leur chanson Compter les corps. Il a finalement invité son amie, l’auteure-compositrice-interprète Ingrid St-Pierre, à performer quelques pièces avec lui, notamment celle des Vulgaires Machins.

Le seul aspect que j’ai moins aimé du spectacle figure du côté technique : je trouvais que la scène était très sombre, surtout lors des premières chansons. Je comprends que c’était l’esthétique du spectacle – d’ailleurs, les lumières se sont davantage allumées au fil des morceaux. C’était un détail, bien sûr, mais on éprouvait de la difficulté à bien voir l’artiste pendant sa performance, sans compter son quatuor de musiciens et musiciennes qui demeurait à peine visible.

Une panoplie d’anecdotes

Mis à part la musique, j’ai bien aimé que le chanteur ait pris quelques moments pour raconter des histoires de sa vie. Il a parlé de sa vie d’universitaire à Sherbrooke et de son anniversaire surprise (qui a eu lieu la même journée que l’obtention de son premier disque d’or!). Il a raconté l’histoire de sa dégustation de fromages et vins… sans fromage! Cette anecdote lui a permis d’exprimer sa reconnaissance : il passe beaucoup de temps de qualité, avec des gens de qualité et en possédant des objets de qualité (le mot « qualité » étant le running gag, puisqu’il l’a dit une dizaine de fois. Je vous épargne les autres exemples.)

J’ai d’ailleurs bien aimé son petit clin d’œil à la toute fin, quand il a remercié la foule, tout en leur souhaitant, vous l’aurez deviné : du temps de qualité! Ces petits moments cocasses ont bien fait rire le public.

En plus de raconter des histoires, Vincent Vallières a aussi rendu hommage à plusieurs personnes importantes de sa vie. Je pense d’abord à l’histoire de ses grands-parents qui vivaient sous le régime Duplessis et dans les mines d’Asbestos (qui est d’ailleurs le nom de la chanson), ville qui se nomme aujourd’hui Val-des-Sources. Elle n’entend plus battre son cœur est une pièce particulièrement touchante, puisqu’elle s’adresse aux femmes qui travaillent extrêmement dur pour peu de reconnaissance. Je trouve que toutes ses inspirations font en sorte que ses chansons sont en réalité très personnelles pour lui.

Finalement, Vincent Vallières n’aurait pas pu mieux terminer son spectacle qu’avec la classique On va s’aimer encore. J’adore cette chanson, d’autant plus qu’il l’a interprétée avec un rythme plus doux, mettant l’accent sur la qualité des instruments à vent. C’est une excellente façon de clore la soirée, sous un tonnerre d’applaudissements bien mérités de la part du public.

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