Bonne fête Montréal au Centre Bell | Un bien triste hommage, s’il en est un.
En ce 17 mai 2017, la ville au grand complet soulignait les 375 ans « pile » de Montréal. Avec le métro gratuit toute la journée, des activités qui se préparaient aux quatre coins de la ville et une illumination de pont attendue, on avait bien hâte de voir cette journée de fête culminer avec le spectacle qui nous attendait au Centre Bell. On nous promettait toute une galette d’artistes talentueux pour célébrer notre belle ville. Une belle déception. Compte-rendu d’une soirée sous le signe du cynisme et de la confusion où l’on cherchait la fierté de sa ville.
Par où commencer? La qualité discutable du visuel? La mise en scène surchargée? Le manque de rythme, de fluidité? Disons-le d’emblée, ce ne sont pas les artistes qui ont déçu. Ils ont fait de leur mieux, se retrouvant bien souvent malgré eux au beau milieu d’un grand chaos, d’une grande confusion scénique.
Désordre scénique
La scène était particulièrement encombrée. On cherche encore pourquoi un immense carrousel (inutilisé!) occupait la moitié gauche de la scène, confinant les musiciens des Porn Flakes à l’avant de la scène. Et pourquoi, de la même manière, une fausse grande roue veillait sur l’Orchestre Métropolitain (lui aussi entassé) sur la droite. Ajoutez à cela les néons géants qui descendaient parfois, amplifiant la cacophonie visuelle. En termes d’optimisation d’espace, on n’y était pas. Ça manquait de dosage et ça ne laissait plus beaucoup de place aux artistes pour occuper la scène.
Et ça, c’est sans parler des images et montages bas de gamme qu’on nous présentait constamment sur l’écran au fond de la scène. Mis à part le segment fourni par les photographes de « portraits de Montréal » durant Aimons-nous. L’un des moments de la soirée qui représentait le mieux le Montréal d’aujourd’hui, ouvert sur l’autre. Mais disons qu’avec le spectacle offert par Moment Factory qui se tramait à quelques pas de là, au pont Jacques-Cartier, les spectateurs du Centre Bell étaient en reste.
Quelques bons coups…
On a tout de même eu droit à de belles performances et de beaux moments. On n’a d’autres choix que de s’incliner devant la grandeur du talent et de l’intensité de Diane Dufresne qui a livré une poignante Le Parc Belmont avec la fougue passionnée qu’on lui connait. À 72 ans, c’est impressionnant.
La Bronze était superbe dans son interprétation de Rois de nous, bien qu’elle ait laissé la foule de glace. Elle amenait pourtant de la fraîcheur aux numéros qui manquaient parfois de pep. Impossible aussi de passer sous silence la polyvalence et le talent d’une vétérante comme Kim Richardson. Le segment disco qu’elle a mené est le seul qui ait réellement suscité une réaction du public. Outre la présence de Michel Louvain, qui nous a emmené dans un voyage nostalgique à l’Expo 67, La Ronde et cie.
Côté humour, Laurent Paquin a frappé dans le mille avec son interprétation du maire Coderre, Louis-José Houde a fait sourire avec une liste de ses conquêtes amoureuses montréalaises et Gad Elmaleh est passé en coup de vent.
… mais surtout des moins bons
L’entrée en matière de Boogat était peut-être trop précoce en soirée, avant même que l’animateur Guy A. Lepage ne mette les pieds sur la scène. Quant à ce dernier, son monologue d’ouverture et tous ceux qui s’ensuivirent étaient teintés d’un cynisme agaçant. Évidemment qu’il faut rire des nombreux défauts de notre ville, mais qu’en est-il de ses qualités?
Les Dead Obies ont quant à eux connu des problèmes techniques ou de coordination avec l’OM lors d’Explosif. Ça manquait de répétition et les membres du groupe avaient l’air un peu perdus sur scène. Ils ont pu se reprendre après l’entracte avec Where they @, mais la majorité de têtes blanches dans la salle n’a évidemment pas été touchée par leur numéro.
L’idée d’inclure la famille McGarrigle/Wainwright dans le spectacle était aussi une bonne idée, mais encore une fois, on aurait dit que ça manquait de pratique et le mélange avec les autres artistes ne se faisait pas naturellement. Plutôt que de mettre en valeur l’unicité de la ville, leur présence sur scène exacerbait la distance entre les deux solitudes. Belle occasion manquée…
Et comme si toute la soirée ne s’était pas déjà déroulée sous le signe de l’inconfort et du malaise, une fine neige a peiné à souffler sur la foule lors de la finale sur Je reviendrai à Montréal, comme Yannick Nézet-Séguin et l’OM ont semblé peiner à suivre toute la soirée. Même si l’idée était bonne, les conditions acoustiques au Centre Bell n’étaient peut-être pas optimales pour un orchestre de cette ampleur.
Disons-le franchement, Bonne fête Montréal s’est avéré un rendez-vous manqué, dont la qualité était loin d’être à la hauteur de ce dont la ville est capable de réaliser. Ce ne sera pas une soirée mémorable qui restera gravée longtemps dans les mémoires. On en ressort avec de la déception, mais surtout, sans fierté pour notre ville. Est-elle vraiment si extraordinaire qu’on le croyait en entrant? On se reprendra avec les centaines d’activités proposées à travers la ville cet été, les installations et autres « oeuvres » qui sauront beaucoup mieux souligner l’histoire et les bons coups de notre métropole chérie.
- Artiste(s)
- Ariane Moffatt, Bonne Fête Montréal, Boogat, Dead Obies, Diane Dufresne, Gad Elmaleh, La Bronze, Laurent Paquin, Les Porn Flakes, Louis-José Houde, Marie-Mai, Martha Wainwright, Michel Louvain, Robert Charlebois, Rufus Wainwright
- Ville(s)
- Montréal
- Salle(s)
- Centre Bell
- Catégorie(s)
- Humour,
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