St. Vincent

Bluesfest d’Ottawa 2014 – Jour 4 | St. Vincent, Violent Femmes, Mac Demarco et plus

Pendant que le country à l’américaine monopolisait les deux scènes principales du Bluesfest d’Ottawa, dimanche soir, un parcours alternatif beaucoup plus intéressant existait, heureusement. Les cowboys ontariens ne savent pas ce qu’ils ont manqué…

Pour ceux qui ont horreur du country, la programmation du premier dimanche du Bluesfest ne paraissait pas très attrayante au premier coup d’oeil : Lady Antebellum en tête d’affiche, ainsi que Tim Hicks, Drive By Truckers, David Nail et Sam Hunt.

Mais en marge de tout cela, il y avait quand même Vintage Trouble, à 18h, qui venait faire son tour pour la deuxième fois en autant de jours, cette fois sur la scène River. Captivante prestation du groupe californien menée par Ty Taylor, qui donne dans le blues-rock teinté d’un soul rétro savoureux, et qui commence à se faire remarquer au Canada, trois ans après la parution de son premier album.

Bien qu’ils ne jouaient pas devant autant de gens qu’au Festival de Jazz de Montréal plus tôt dans la semaine, les gars de Vintage Trouble ont su transformer une foule de curieux en nouveaux fans de VT.  Taylor a mis les gens d’Ottawa dans sa petite poche d’en arrière avec son charisme fou, sa voix pleine de soul et sa grande chaleur humaine. Une fois de plus, il a quitté la scène pour aller rejoindre les gens au beau milieu de Run Like The River, pour ensuite grimper dans la tour d’éclairage et chanter le refrain tel un preacher au sommet de sa tour.

Décidément, ils savent se faire aimer, ceux-là…

Vintage Trouble - Photo par GjM Photography

Vintage Trouble – Photo par GjM Photography

 

Mac Demarco

Puis, Mac Demarco et ses musiciens ont investi cette même scène, vers 19h30.

Un spectacle de Demarco s’apprécie toujours mieux en salle, avec une foule d’initiés. Le petit côté cabotin du groupe et les chansons lo-fi Pavementesques de la bande ne séduisent pas nécessairement à la première écoute, mais les habitués reconnaissent son grand talent de mélodiste et apprécient la simplicité et l’authenticité de son approche.

Après avoir fait fuir les ignobles festivaliers à chaises pliantes avec ses premières chansons – « en plus, ils sont laids comme c’est pas possible », s’est offusqué un monsieur outré qui déguerpissait pendant la deuxième chanson – Mac Demarco a su rallier les auditeurs plus tenaces avec des titres tels que Ode to Viceroy, Brother, I’m a Man et Rock and Roll Night Club, avant de conclure avec Chamber of Reflection et de faire du crowdsurfing sur la balade Still Together.

Du Mac Demarco tout craché, mais gageons qu’il aura plus de succès avec son set à Osheaga, ou encore en salle un de ces quatres.

Mac DeMarco - Photo par GjM Photography

Mac DeMarco – Photo par GjM Photography

 

Violent Femmes

Pendant ce temps, sur la première scène à l’entrée du site, Violent Femmes revisitait son premier album de 1983 en intégral, comme lors du concert au Métropolis jeudi soir.

Gordon Gano, Brian Ritchie et leurs musiciens semblaient s’amuser ferme sur scène, malgré une foule un peu désintéressée.

Le jeu de xylophone de Ritchie durant l’entraînante Gone Daddy Gone a bien plu, tout comme les entraînantes Blisters in the Sun et Add It Up.  Une fois le premier disque interprété en entier, Violent Femmes s’est adonné à ses morceaux plus country Jesus Walking on the Water et Country Death Song, avant de plonger dans Freak Magnet. Mais il était temps de partir pour ne rien manquer du clou de la soirée…

Violent Femmes - Photo par GjM Photography

Violent Femmes – Photo par GjM Photography

 

St. Vincent

Le clou de la soirée ?  C’était St. Vincent, qui d’autres, qui se donnait en spectacle sur la scène River.

Version condensée de 75 minutes de la veille au Métropolis. Le spectacle a plus d’impact dans son intégralité et à l’intérieur d’une salle comme le Métropolis, mais n’empêche : l’étrange charme d’Annie Clark, ses chansons irrésistibles et ses élans de guitare complètement dingues ont fait un tabac, sans grande surprise. Tout comme sa mise en scène, tirée d’un imaginaire à la Bowie-rencontre-les-Talking-Heads, un peu futuriste, froid, bizarre…

Une fois de plus, St. Vincent a proposé une sélection plutôt solide de chansons du plus récent album homonyme, notamment les bombes Digital Witnesses et Birth In Reverse, ainsi que Huey Newton et Give Me Your Loves, toutes deux plus explosives sur scène que sur disque. Les trois albums précédents ont aussi été représentés avec Cheerleader, Surgeon et Marrow, trois incontournables, surtout en concert.

Le spectacle sans rappel s’est terminé sur Your Lips Are Red, tirée du tout premier album de St. Vincent, mais avec dix fois plus de mordant et de folie, et qui a notamment été ponctuée par une section savoureusement chaotique au beau milieu, où Annie Clark a visité la foule en plein milieu d’un solo tonitruant, avant de se rouler parterre, comme une bête blessée, et de reprendre le micro pour la chute plus paisible de cette même chanson. Finale étrange et percutante pour conclure un show marquant, inoubliable.

St Vincent - Photo par GjM Photography

St Vincent – Photo par GjM Photography

Comme la prestation de St. Vincent se terminait à 22h15, l’occasion était bonne d’aller finir le tout au théâtre Barney Danson, à l’intérieur du Musée de la Guerre, pour attraper les 3 dernières chansons de Lucius, un groupe indie-pop puisant dans les harmonies et l’esprit des girl bands des années 1960. La bande aux deux chanteuses blondes platines quasi-identiques a l’habitude d’interpréter Two of Us On The Run débranchés, au beau milieu de la foule. Mais la configuration de la salle ne leur permettant pas de le faire, ils ont plutôt invité les spectateurs à les rejoindre et les encercler SUR la scène. Très beau moment de complicité avec la foule, qui a évidemment adoré l’expérience.

À 22h35, il ne restait plus que quelques solos de guitare, de clavier et de saxophone de Joe Louis Walker et ses musiciens à apprécier dehors sous la pluie, avant que le site ferme.

De retour mardi avec Queens of the Stone Age, Brody Dalle, Tokyo Police Club et Jake Bugg, pendant que les vieux rockeurs iront voir Styx et Foreigner.

Photos en vrac
par GjM Photography

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