Entrevue avec Jules Encore | Un premier pas en solo et une éclosion artistique authentique [balado]

Dans une entrevue captivante avec l’ami Louis-Philippe Labrèche pour le balado Plaque Tournante, l’artiste Julien Contour, mieux connu sous son nouveau nom de scène Jules Encore, s’est ouvert sur les coulisses de son premier projet solo. Déjà bien établi dans le paysage musical montréalais avec son groupe Mort Rose et de nombreuses collaborations, Jules Encore se lance dans une nouvelle aventure, explorant son univers personnel et ses compositions les plus intimes.

De la genèse du projet solo à la création en chalet

Julien Contour est pour le moins familier avec la scène musicale, mais c’est la première fois que son projet solo, Jules Encore, donne lieu à un EP. L’artiste explique que l’idée de ce projet est née d’un désir d’explorer ses nombreuses compositions qui, jusqu’alors, n’avaient pas trouvé de débouché. « J’ai beaucoup composé dans la vie, puis beaucoup de compositions qui ont jamais abouti quelque part, qui sont sur mon ordi dans un dossier quelque part, » confie-t-il.

La concrétisation de cet EP a pris une tournure inattendue et productive. Julien s’est isolé pendant dix jours dans un chalet à la Minerve, sans aucune composition préétablie ni plan précis. Il a simplement emporté le matériel minimal nécessaire pour enregistrer quelques instruments. Le résultat fut une explosion créative : « J’ai fait comme 13 débuts de chansons dans ces 10 journées-là, » révèle-t-il, un rythme impressionnant de plus d’une chanson par jour. Ces « débuts » n’étaient pas tous aboutis, mais ils ont constitué la matière première de son EP.

L’isolement a joué un rôle crucial dans ce processus. Julien explique qu’il s’est déconnecté de tout pour se plonger entièrement dans la musique. Il décrivait l’expérience comme « un rêve », et le chalet est devenu son « refuge » où il pouvait travailler sans distraction, du matin au soir. Cette immersion totale lui a permis de laisser libre cours à son inspiration.

La rencontre avec le réalisateur et ami de longue date, Émile Bronsard, a été un tournant. Bronsard, qui n’avait jamais réalisé un projet de A à Z auparavant, a apporté une perspective nouvelle et complémentaire. Initialement, Émile avait prévu de partir en voyage, mais les chansons de Jules Encore l’ont tellement séduit qu’il a décidé de rester et de s’investir pleinement dans le projet. Cette collaboration a été un véritable catalyseur, permettant aux morceaux de prendre vie et de se développer. Les deux artistes ont passé des heures à « geeker » sur la musique, à explorer des sonorités et à affiner chaque détail, dans une ambiance de complicité et de liberté créative.

L’Authenticité des « imperfections » et la peur du jugement

Jules Encore, qui vient d’un groupe où la cohésion est primordiale, a dû s’adapter à la solitude du projet solo. Il exprime un désir de laisser transparaître les « imperfections » et les aspects moins lisses de sa musique, estimant que c’est souvent ce qui confère du caractère à une œuvre.

Cependant, se lancer en solo n’est pas sans défis. L’artiste admet que c’est « beaucoup plus stressant » que de créer en groupe. Avec Mort Rose, l’aspect réconfortant du collectif et la confiance de ses membres, notamment Alex avec sa « good vibe », rendaient le processus plus léger. En solo, la remise en question est inévitable, mais il reconnaît que cela fait « grandir beaucoup » et qu’il en est content.

Un point intéressant soulevé par l’intervieweur est la « cringe culture » et la peur du jugement. Jules Encore aborde cette notion avec une certaine philosophie, exprimant que les artistes devraient être libres d’explorer leur créativité sans se soucier de ce que les autres pourraient penser. Il y a un aspect libérateur à ne pas se soucier de l’opinion d’autrui, à simplement faire la musique qu’on aime.

L’Importance du « content creation » et la vision à long terme

L’artiste discute également de l’importance croissante du « content creation » dans l’industrie musicale actuelle. Il reconnaît que certains artistes roulent leurs yeux à cette idée, mais pour lui, c’est une partie intégrante du métier. Il est prêt à embrasser cette facette pour pouvoir continuer à faire de la musique à temps plein. Il voit cela comme un coût nécessaire pour poursuivre sa passion, et il est prêt à tout pour y arriver. Sa personnalité authentique et son sens de l’humour transparaissent lorsqu’il affirme qu’il est « tout le temps game pour des choses comme ça, » car il sait que le contenu peut générer de l’intérêt et du bouche-à-oreille.

En ce qui concerne les projets futurs, Jules Encore révèle qu’il a déjà beaucoup de matériel en réserve. L’EP est le premier pas, mais un album complet est déjà en préparation, avec l’ambition de le sortir dans un délai raisonnable. Il exprime son excitation à l’idée de jouer son EP en spectacle.

Écoutez l’entrevue en intégral par ici :