Festival La Noce

Festival La Noce 2025 | Les Trois Accords, Patrick Watson, P’tit Belliveau et quelques artistes internationaux finement choisis

Fidèle à leur habitude, les organisateurs du festival La Noce, qui se déroulera du 3 au 5 juillet 2025 au Saguenay, dévoilaient leur programmation ce midi en prenant tout leur temps, présentant une vidéo sur YouTube avec des indices et interagissant avec leurs adeptes qui ont passé une demi-heure à regarder des mains placer des lettres sur un napperon pour apprendre au compte-goutte quels étaient les artistes au menu. Au final, c’est une programmation riche et variée qui a été révélée pour le site principal de la Pulperie, avec des artistes établis d’ici comme Les Trois Accords, P’tit Belliveau, Marie-Pierre Arthur, Patrick Watson et Bon Enfant, mais aussi des petites perles plus émergentes et quelques artistes internationaux finement sélectionnés.

Commençons par les grandes lignes : P’tit Belliveau sera en tête d’affiche de la soirée d’ouverture le jeudi 3 juillet, avec également Sarahmée, Galaxie, Comment Debord, TEKE::TEKE, Sandra Contour et le groupe Secret Chiefs 3. On y reviendra.

Le vendredi 4 juillet, au tour des Trois Accords, Marie-Pierre Arthur, Choses Sauvages qui présentera des nouvelles chansons puisqu’un nouvel album intitulé Choses Sauvages III arrive le 28 mars, Suuns, Zouz, Ivan Boivin-Flamand, ainsi que la visite des projets internationaux Los Bitchos et Orchestre tout puissant Marcel Duchamp, qui nous avait épaté à la Sala Rossa en 2023.

Le samedi 5 juillet, le festival se conclut avec la première visite de Patrick Watson en festival au Saguenay, le groupe Bon Enfant, Avec pas d’casque, Les Shirley, Corridor, le duo belge techno-kraut La Jungle, Frente Cumbiero (qui offrira une dose de cumbia après le succès de leurs contemporains de Son Rompe Pera l’an dernier) et le duo électro-jazz de L.A. Dolphin Hyperspace, que l’on dit « dans la vague Domi & JD Beck » en terme de jeunes prodiges du jazz réinventé.

Le site principal, à la fameuse Pulperie, se déploie désormais sur trois scènes. Une décision prise à la suite d’un sympathique chaos provoqué il y a deux ans par un certain P’tit Belliveau. Cette année, pas de surprise : on invite Jonah Guimond, de son vrai nom, à semer le party à sa guise en lui confiant les rênes du spectacle de la soirée d’ouverture sur la grosse scène principale. « En 2023, P’tit Belliveau, ça été notre plus gros débordement, explique Eric Harvey, fondateur du festival. On voulait faire un gros party, et cette fois-ci, on va prévoir un certain budget de pyrotechnie. Parce que la dernière fois, il avait apporté sa grosse église qui faisait des flammèches, et ça a créé une petite panique de sécurité! », ajoute-t-il en riant.

* P’tit Belliveau au Club Soda la semaine dernière Photo par Pierre Montminy.

Si on ramène P’tit Belliveau, plusieurs artistes en seront à leur première présence à La Noce, dont Les Trois Accords, Patrick Watson, Avec pas d’casque ou encore des artistes émergents comme Etienne Dufresne, BéLi dont on ne dit jamais assez de bien, ou le jeune prodige atikamekw de Manawan Ivan Boivin-Flamand. « On va essayer d’amener des artistes autochtones en afters aussi… », assure Eric Harvey.

La Noce peut ainsi accueillir jusqu’à 5000 festivaliers sur le site.  Contrairement aux premières années du festival, il peut désormais y avoir deux shows en même temps . « L’overlap le plus difficile, ce sera zouz et Suuns en même temps… » Preuve qu’il est possible d’avoir un solide FOMO même en assistant au festival.

Des artistes en visite

Si La Noce fait venir des artistes internationaux à son festival, ça ne s’inscrit pas dans la tendance des événements qui investissent des cachets importants à des groupes établis au caractère plutôt nostalgique, comme Papa Roach ou les nombreux bands punk des années 1990 qui circulent au Québec chaque été. La Noce préfère sélectionner avec soin quelques projets coups de coeur susceptibles de surprendre la foule.

Mais mine de rien, un nom comme Secret Chiefs 3 risque d’attirer les foules… surtout au Saguenay!  La formation de rock expérimental instrumental (avec de forts accents de musique perse et indienne) est surtout connu pour avoir été fondé par le guitariste du groupe culte Mr Bungle, Trey Spruance.  Mr Bungle faisant partie du vaste éventail des projets du chanteur Mike Patton, l’engouement sera assurément important. « Le phénomène Mike Patton, c’est presque une religieux au Saguenay, explique Eric Harvey. Quand j’étais jeune, Faith No More, soit que t’aimais, soit que t’étais out. »  Si Trey Spruance serait relativement méconnu dans plusieurs régions du Québec, ça ne sera assurément pas le cas dans le coin de Chicoutimi.

La présence de Secret Chiefs 3 a été rendue possible grâce à une collaboration avec le Festival International de Jazz de Montréal, qui comptera également sur la présence de la formation lors de son festival.

D’ailleurs, pas mal tous les artistes internationaux qui passeront à La Noce seront également soit au FIJM ou au Festival d’été de Québec, et ce n’est ni un hasard, ni une circonstance malheureuse. La collaboration est plutôt de mise entre La Noce et ses confrères, surtout étant donné que les dates de La Noce chevauchent la fin du Festival de Jazz et le début du FEQ. « On le voit comme une force. Si on peut se permettre de couper les coûts de transport en offrant trois prestations, c’est beaucoup plus facile de les convaincre. »

« Avec le [Festival de] Jazz, ils ont été vraiment gentils avec nous depuis des années. Ils nous ouvrent leur prog dès le mois de septembre, et ils nous proposent d’embarquer. Le FEQ se garde un peu plus certains trucs exclusifs, mais les discussions sont toujours ouvertes. »

Un autre bon exemple de projet qui en profite pour faire la tournée des environs en enfilant quelques festivals, c’est la formation Los Bitchos, un band installé à Londres, avec des membres de provenances variées, qui sculptent une musique instrumentale proche du cumbia des années 1970 et 1980. Ils seront au Bluesfet d’Ottawa, au FIJM et au FEQ, en plus de La Noce. « Ce projet-là, je dirais qu’il s’est rendu à moi par les plateformes d’écoute en ligne. L’algorithme les aime bien, je me suis fait pousser ça souvent! Quand je l’ai pitché au Jazz et au FEQ, ça fonctionnait. Je suis content de pouvoir les faire venir au festival. »

Public moitié-région, moitié-hors-région

Si cette programmation se veut aussi hétéroclite, c’est qu’on vise un public assez large du côté de La Noce.

L’équipe tente par ailleurs d’équilibrer son public : on veut du touriste, mais le festival doit aussi être au goût de la population locale. « On vise vraiment 50% de la région, 50% de touristes, de gens de l’extérieur, explique Eric Harvey. C’est le fun pour la région quand on fait venir des touristes, mais pour nous, on tente de créer un sentiment d’appartenance, on veut que les gens de la région soient fiers de leur festival. »

Il n’empêche que, comme en ont témoigné nos collaborateurs qui l’ont couvert ces dernières années, La Noce fait partie des festivals qui misent sur l’expérience du festivalier autant (sinon plus) que sur la programmation. Et cette expérience est à l’image du territoire, des lieux exploités et de la région en général. « Une fois que tu as ton passeport, ça respire. L’ambiance est facile, tu n’as pas à courir partout. On tente de maximiser le passeport dans l’exprience du festival. »

De plus, La Noce mise toujours sur une thématique en lien avec son numéro d’édition. L’an dernier, c’était La Noce de Chypre, puisque c’était la 7e édition du festival, et donc ça soulignait les « 6 ans de mariage ».  Cette année, on est dans la Noce de Laine. « On est donc en mode après-ski, c’est très laineux, avec une esthétique d’après-ski », explique Eric Harvey, qui admet y voir un matériau plus facile à exploiter en thématique que le chypre. « C’est un luxe qu’on a d’avoir un matériau qui nous inspire. On le voit comme un atout. »

Ce ne sont là que quelques-uns des noms qu’on retrouvera à La Noce cet été. Il reste encore une bonne quinzaine d’artistes à ajouter pour les « afters », qui se déroulent dans des lieux comme Le 1903, un édifice rescapé pouvant accueillir près de 1000 festivaliers, dans les vieilles ruines en haut de la tour. C’est là où des artistes de la trempe de Jean-Michel Blais, CRi ou encore Loud Lary Ajust ont joué par le passé.

Les passeports (109$ pour les 3 jours) et billets journaliers sont en vente dès maintenant par ici.

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