Yaeji

Yaeji au Théâtre Corona | Mouvance théâtrale

Le 16 mai dernier, Yaeji est venue présenter son tout premier album, With A Hammer, sur les planches du Théâtre Corona. Accompagnée de deux incroyables danseuses et d’une scénographie à couper le souffle, l’artiste a également partagé de grands moments de vulnérabilité qui auront fait germer plus d’un soupir de sympathie dans le public.

Avant d’accueillir Yaeji, la productrice et chanteuse montréalaise Ouri a ouvert le bal. La confiance que cette personne exulte en étant seule sur scène est assez rare compte tenu de la douceur et du minimalisme de ses chansons. Elle se tenait au centre de la scène, micro à la main, dans un accoutrement des plus stylés. Le travail qui a été fait sur les éclairages a vraiment réussi à bonifier cette performance devenue complètement envoûtante.

Ouri a également une large formation musicale, ayant étudié le piano, la harpe et le violoncelle. C’est ce dernier qu’elle a apporté sur scène, lui permettant de créer un univers tout à fait singulier à l’aide d’un looper et de sa propre voix. Cette première partie n’aurait pu être mieux choisie pour un spectacle tel que celui de Yaeji. Les deux femmes ont des signatures visuelles et musicales très particulières qui se complètent parfaitement.

Yaeji est arrivée sur scène sous un tonnerre d’applaudissements, des projections et un jeu d’éclairage toujours aussi efficace. La manière dont l’artiste parle au public est d’une humilité et d’une ouverture qu’on voit peu en concert. Elle donne réellement l’impression de parler sans aucun filtre et dans la plus grande reconnaissance.

Dès le second morceau, deux danseuses sont venues rejoindre Yaeji sur scène. Leurs mouvements étaient simples, mais on ne peut plus efficaces pour une performance comme celle-ci. Les qualités de mouvement étaient très intéressantes et il semblait y avoir une certaine liberté chorégraphique qui permettait aux artistes de briller. Il y avait énormément de théâtralité incorporée dans le spectacle, tant dans les relations entre l’artiste et les danseuses que dans le souci du détail pour les chorégraphies et l’agencement des lumières, des projections et de la mise en scène.

À plusieurs moments, une chaise sur roulettes était utilisée. Cet accessoire peut sembler banal, mais cet élément dynamisait grandement le spectacle puisqu’il était possible pour le trio de créer différents niveaux visuels très intéressants. Il est facile de voir que Yaeji a réellement réfléchi et développé son étiquette visuelle et a un grand souci de donner un « vrai spectacle » au public et pas juste d’interpréter ses chansons derrière un micro. Son style de musique s’y prête également très bien.

Elle a présenté plusieurs morceaux de son récent tout premier album, With a Hammer, tels que For Granted, Fever et Submerge FM, ainsi que quelques-uns de sa mixtape parue en 2020, What We Drew. Le soulèvement général qu’a causé Raingurl n’est évidemment pas à négliger.

Après un premier aurevoir, elle est revenue sur scène pour clore le spectacle avec One More et drink i’m sippin on. Yaeji a pris un long moment pour remercier son public avant de quitter la scène, faisant part de l’importance que Montréal a dans son coeur ainsi que du chemin qu’elle a parcouru depuis la dernière fois où elle était en ville. Il était impossible de ne pas être attendri par ce discours très émotif. Puis, après des bisous et des coeurs envoyés à l’ensemble du public, Yaeji a quitté la scène, ne sachant peut-être pas qu’elle a donné l’un des meilleurs spectacles de l’année.

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