crédit photo: Pierre Langlois
Velours Velours

Velours Velours et sa fête vêtue de bleu

L’entrée réussie du jeune auteur-compositeur-interprète Velours Velours (alias Raphaël Pépin-Tanguay) dans l’écosystème musical québécois n’est plus à prouver. Un microalbum en 2022, Fauve, un lancement et une tonne de spectacles, puis un premier show concept en 2023, Le Bal en bleu. À ne pas confondre avec le « blues » : rien dans la soirée d’hier ne frôlait de près ou de loin la tristesse. L’ambiance était plutôt à la fête.

Les ballons qui flottent dans le Petit Campus, les grandes lettres scintillantes qui annoncent le Bal en bleu et les habits flamboyants du public font presque oublier que le bal part une heure en retard. Le vestiaire est plein, les manteaux s’empilent dans le fond du bar, ça fait un peu party de secondaire trois, et c’est parfait. Tout le monde pétille et semble se connaître, l’ambiance est conviviale et le restera toute la soirée.

Hormis la ribambelle de vêtements bleus et l’interprétation de quelques nouveaux morceaux, le secret du Bal en bleu de Raphaël Pépin-Tanguay réside en fait dans ses artistes invité·es. Sept noms plus ou moins émergents se sont succédé sur scène de façon fluide et pas trop désordonnée parmi les chansons de Fauve, déjà bien connues du public. Un défi, quand on tient compte de la variété des genres musicaux et des styles de performance des artistes sélectionné·es : Allô Fantôme, Étienne Dufresne, Vanille, Rau Ze, Mantisse, BéLi, Alex Burger et la DJ Meen Moreen pour l’after-party. Le paradis des adeptes de musique québécoise alternative, quoi!

Malgré la qualité des performances qui s’enchaînent, le bal est décontracté, animation légère et humble de Raphaël oblige. La salle est étroite, si bien que lorsque Vanille sillonne le public du fond du Petit Campus jusqu’à la scène en chantant doucement L’été bleu (hasard?), tous les torses se retournent vers les notes angéliques. On croirait presque à une apparition divine.

Rau Ze offre un moment fort de la soirée, lumières closes, seule avec Raphaël de part et d’autre du micro. Impossible d’identifier la chanson, le groupe n’a rien fait paraître encore. Possible cependant de dire que les délicates notes de guitare laissaient toute la place à la voix renversante de Rose Perron, de son vrai nom. Si la transition entre les notes puissantes et les plus douces est parfois un peu brusque, les frissons sont inévitables et les « oh! » et les « ha! » émanent de la foule, traînée magique que laisse tout le temps Rose derrière elle.

Le rap de Mantisse, membre du groupe LaF, jure avec l’aura indie rock alternative des premières personnes invitées. BéLi, qui se mêle à la fête tout de suite après, propose avec À vos marques une pop dansante et langoureuse, énième ingrédient de la soirée qui met le party au plancher.

 

Allez, tout le monde sur scène!

Le vrai sommet du Bal en bleu, cependant, ce moment où chacun et chacune sort son cellulaire pour immortaliser ce qui ne se produit que très rarement dans un spectacle de musique, c’est le moment d’Alex Burger. À peine quelques mots de C’est pas le Pérou entonnés que l’auteur-compositeur-interprète prie le public de l’accompagner sur scène. Moins d’une minute plus tard, cette dernière déborde de corps qui se déhanchent et de voix qui se marient à celles d’Alex et de Raphaël. Ça fait beaucoup de sourires, et beaucoup de bleu.

Velours Velours clôt les célébrations avec la populaire Jeux d’enfants et la toute nouvelle L’énorme chien très gentil, lors de laquelle le sol vibre sous les sautillements du public. Le jeune artiste peut se féliciter d’avoir piloté la parade de main de maître, sans trop de ligne directrice. On aurait aimé plus d’information sur les nouveaux morceaux, éparpillés un peu partout dans le setlist sans vraiment de mise en contexte. Les pièces principales de Fauve y ont heureusement toutes passé et constituaient le squelette, familier, du bal.

Un second Bal en bleu aura lieu au Pantoum de Québec le 11 février prochain. Velours Velours sera encore accompagné de son band (Florence Labelle, Erika Fogagnolo, Philippe Noël, Davy Duquenoy et Étienne Lavigueur). La liste d’invité·es sera entièrement différente, à l’exception de Vanille. Les billets sont disponibles ici.

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