crédit photo: Jillian Goldenberg
Twenty One Pilots

Twenty One Pilots au Centre Bell | Éclectique, contrasté et grandement réussi

Vendredi soir, la belle relation que Twenty One Pilots entretient avec Montréal s’est à nouveau solidifiée. Le duo était de retour après trois ans d’absence pour y présenter sa tournée Icy, accompagnant leur plus récent album Scaled And Icy paru l’an dernier. Comme à leur habitude, Tyler Joseph et Josh Dun ont offert une performance bien travaillée, introspective et engagée. Les nombreux clins d’oeil à leurs anciens albums ont donné à ce spectacle un effet de compilation best of, au grand bonheur des fans qui répondaient très positivement à tout ce qui leur était donné.

Départ frisquet

Une vidéo d’introduction a débuté à 20h45. On pouvait voir les deux membres de la formation au milieu d’un paysage enneigé, portant une cagoule et des lunettes circulaires. Une porte bleue apparaît devant eux et sert à transporter Joseph et Dun sur la scène du Centre Bell. Ils sortent de la scène par la même porte bleue, emportant avec eux le blizzard du paysage nordique. Sous un tonnerre d’applaudissements, ils prennent tranquillement place et débutent avec Good Day, chanson très positive en surface, mais cachant des paroles plus sombres.

Ils ont ensuite enchaîné avec l’imposante No Chances. Le rideau qui cachait la majorité de la scène est tombé et a révélé le reste du décor : le symbole de trident au centre et plusieurs écrans disposés sur plusieurs niveaux. Une neige continuait de tomber sur la scène et Tyler Joseph faisait même de la fumée en chantant – ce départ plutôt frisquet n’a pas duré très longtemps et a semblé permettre au chanteur de prendre ses aises. Lorsqu’il enlève enfin sa cagoule et que Guns For Hands, pièce tirée de leur album Vessel, c’est là que le spectacle semble réellement décoller.

Un peu plus tard, un bol de peinture noire permet à Tyler Joseph de peindre ses mains devant la foule. Symbole d’insécurité, avoir les mains et le cou noir est une pratique adoptée par Twenty One Pilots depuis plusieurs années déjà. La vulnérabilité du groupe a su transparaître tout au long de la soirée, par ce geste, mais aussi par la présence un peu inégale du frontman qui semble encore remettre en question sa place sur une scène. Ces petits moments de retenue donnent cependant lieu à des moments à l’inverse très forts quand Joseph assume son personnage et donne l’impression d’y mettre toutes ses tripes.

Influences éclectiques

C’est bien connu, Twenty One Pilots sont plutôt difficiles à catégoriser côté genre. Certaines chansons sont électro-pop, d’autres chansons sont plus rock alors que d’autres tirent vers le hip-hop et permettent au chanteur d’exploiter ses talents de rappeur.

Un moment fort lors de la première moitié du spectacle a été lors de la chanson Lane Boy. Les influences reggae ont su faire danser la foule et changer le rythme complètement. Pour cette chanson, un band s’est joint au duo. Les musiciens sont venus ajouter un niveau d’énergie supplémentaire qui a grandement dynamisé le spectacle.

Plus tard dans le spectacle, le chanteur s’est dirigé à l’arrière du parterre, sur une plateforme surélevée où se trouvait un piano. Il a annoncé qu’il allait jouer une chanson par album, mais qu’il allait avoir besoin de la foule pour lier le tout ensemble. À chaque fois qu’il jouait une certaine note au piano, la foule devait chanter des « Oh ». Les fans ont répondu à l’appel et ont rendu ce moment très significatif. Les titres Addict With a Pen, Forest, Ode To Sleep, Hometown, Bandito et Choker ont été joués.

Pour lancer le segment « feu de camp », Joseph a sorti son classique ukulele et a chanté The Judge. Retournant sur la scène principale pour y rejoindre le reste du band qui était maintenant autour d’un feu et qui avait maintenant un accordéon et un violon entre les mains, le chanteur a enchaîné The Hype, Nico and the Niners, Tear In My Heart, House Of Gold et We Don’t Believe What’s on TV dans un medley bien nostalgique.

Des moments bien pop ont été bien répartis tout au long de la soirée. Les titres Level Of Concern, Ride ou encore Shy Away étaient juste assez dansants pour amener les fans ailleurs pendant un court moment.

Pour ce qui est de leur côté plus rock et un brin emo, ce sont les titres Jumpsuit et Car Radio qui se sont démarqués. Des canons à vapeur venaient ponctuer les refrains et Joseph donnait tout ce qu’il avait pour terminer ces titres avec de brefs moments de scream bien contrôlés.

Vers la fin du spectacle, l’arrière de la salle a été utilisé à nouveau, mais cette fois-ci, le chanteur a grimpé sur une plateforme plus étroite et plus élevée. Les techniciens lui ont envoyé sa guitare et y avaient laissé une tuque rouge – symbole de l’époque de Blurryface – parfait pour conclure avec Stressed Out.

Pour le rappel, c’est Heathens et Trees qui ont animé la foule pour une dernière fois. Des plateformes ont été amenées dans la foule et ont permis au duo de prendre place sur la foule. L’énergie était à son apogée et les fans au parterre sautaient les mains dans les airs. Une fois de plus, Trees se distingue et a encore et toujours sa place en fin de spectacle. Après des remerciements bien sentis et des compliments sur l’énergie incroyable qu’avait la foule, le duo annonce «We are Twenty One Pilots and so are you. Thank you! »

Peter McPoland en première partie

En première partie, c’est l’américain Peter McPoland qui est venu présenter quelques chansons. Débordant d’énergie et semblant presque avoir de la difficulté à la contenir, le jeune chanteur court d’un côté à l’autre de la scène et se promène beaucoup entre les membres de son band. À plusieurs reprises, il semble possédé par sa musique et se met à genoux pour pousser ses notes plus hautes. Offrant un indie-rock assez pop similaire à Twenty One Pilots, Peter McPoland était un très bon choix pour débuter la soirée. Ses titres Shit Show, Tonight et Romeo and Juliet ont semblé bien plaire à la foule chaleureuse.


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