École nationale de l'humour

Spectacle des finissants de l’École Nationale de l’Humour 2016 | Une cohorte prometteuse

Le spectacle des finissants de l’École Nationale de l’Humour s’arrêtait ce mercredi sur la scène du Club Soda, à Montréal. La cuvée 2016 d’humoristes en est ainsi à mi-chemin dans sa tournée « Dysfonctiennelle et heureuse, la nouvelle famille de l’humour » et présente un spectacle très bien rodé. Les étudiants, qui seront diplômés sous peu, ont visiblement bien fait leurs devoirs et sont prêts pour la scène.

La soirée s’est entamée avec un numéro musical moins apprécié que le reste de la soirée, mais habile pour présenter la cohorte de 14 humoristes de façon simple. La mise en scène de Chantal Lamarre a bien servi les finissants et vice versa, bien que la plupart des numéros de groupe sont restés des moments moins forts, ils étaient bien écrits, bien montés et bien rendus.

Charles-Antoine Des Granges a brisé la glace avec sa théorie des « gros qui dominent le monde ». Comme plusieurs humoristes connus, l’étudiant a misé sur une forme d’autodérision, mais a réussi à surprendre en le faisant de façon ironique, puisque lui-même concerné par son sujet. En plus d’être complètement à sa place sur scène, Charles-Antoine Des Granges a évité le cliché et a très bien démarré la soirée.

L’une des deux filles de la cohorte a ensuite enchaîné avec un numéro sur sa crédibilité et la recherche de son style d’humour. Malgré une bonne présence sur scène et quelques bons gags, Caro Fréchette a récolté moins de rires que celui qui a suivi : Mathieu Marsolais. Dans son personnage de Kurt Kobain, avec ses solos de guitare électrique entre ses observations absurdes, le jeune humoriste a récolté les meilleures réactions du public.

L’humoriste Éric Curadeau y est allé de bons gags sur sa barbe et la virilité qui vient avec. Puis, Coco Belliveau, présentée comme « la princesse acadienne » a fait fureur en offrant son numéro à son père décédé. Rien d’émotif, elle l’a fait parce que « ce n’est pas le gars que tu veux te faire hanter par […] Pas comme Patrick Swayze qui t’aide à faire des pots ». Elle a donc élaboré sur le personnage hilarant qu’était son père et a, elle aussi, offert un moment marquant au public.

Jean-Samuel André a servi au Club Soda un peu d’humour ethnique, défendant que la communauté noire se sente délaissée depuis que tout le monde ne parle que de terrorisme et d’État islamique avec un texte drôle, mais à peaufiner. D’une présence très calme, Alexandre Forest a conclu la première partie du spectacle avec un numéro de qualité, surtout introspectif, sur son manque de virilité.

Le reste de la soirée s’est avérée être ponctuée d’humoristes qui font plus dans l’anecdote. Jérémy Fournier est donc venu raconter une histoire de party d’adolescents, Francis Dumais a parlé des enfants de sa copine et Laurent Hallé, moins linéaire et plus vulgaire dans son type d’humour y est allé d’observations dans le métro ou encore chez le dentiste. Trois bons numéros plus classiques, pas pour le moins comiques.

Le public a ensuite eu droit à des gags plus engagés. Charles Pellerin, par exemple, inspiré par son cousin militaire s’est aventuré dans un numéro en traitant du bien et du mal. Simon Boisvert, lui, a raconté à quel point écouter Human Planet et Vol 920 est une expérience similaire. Avec des genres humoristiques plus réfléchis, les deux humoristes ont eu de bonnes réactions du public.

Étienne Serck, qui a aussi assuré l’animation en rotation avec Alexandre Forest, est venu terminer la soirée avec une énergie surprenante. Avec ses tambours, le Français est revenu sur un séjour en Afrique et un voyage en autobus mémorable présenté de façon originale. La cohorte d’humoristes tout près de la graduation fera sans aucun doute une excellente vague dans la relève au cours des prochaines années.

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