Sabbath Café

Sabbath Café à la salle des Grands Bois | Un triton dans l’air orageux de Saint-Casimir

Vendredi dernier, en raison d’une météo orageuse, le volet musical de l’événement estival des Vendredis Sains, initialement prévu en plein air, s’est retrouvé à l’intérieur de la salle des Grands Bois à Saint-Casimir. La salle a vibré sous les brumes nostalgiques de la musique de Black Sabbath, interprétée par Sabbath Café, un collectif composé de routiers de la scène rock, alternative et heavy du Québec.

Un café chez Sabbath

Lors de cette soirée, le collectif comprenant des musiciens tels que Vincent Peake (Groovy Aardvark, Grimskunk. etc.), Stéphane « fluteux » Bellemarre (Madking Ludwig, Lumberjack), Denis Lepage (B.A.R.F, Groovy Aardvark), Joe Evil (Grimskunk) et François Héroux (Trio Volte-voix, Marco Calliari. etc.) ont su transposer la musique de Black Sabbath dans un registre semi-acoustique sans rien perdre de son essence.

Vincent Peake, généralement reconnu pour son jeu énergique à la basse, s’est illustré cette fois-ci à la batterie. Entre chaque chanson, en bon maître de cérémonie « en chest », il a partagé avec le public des anecdotes et des faits sur les musiciens légendaires de Black Sabbath, notamment Tommy Iommi et Ozzy Osborne.

Un intervalle diabolique

Un moment marquant fut l’introduction de la chanson éponyme Black Sabbath, où Vincent Peake a évoqué la manière dont Iommi avait utilisé le triton dans la composition. Le triton, cet intervalle musical à la fois mystérieux et provocant, écarté des règles harmoniques de l’Église du XVIIe siècle, génère une tension à l’oreille et intrigue par sa sonorité atypique. Associé à une certaine tension diabolique, il a été utilisé par des groupes de différents genres tels que les Beatles dans Within You Without you et King Crimson dans Red, ainsi que dans les célèbres thèmes télévisuels de South Park et des Simpsons. Cependant, c’est Black Sabbath qui l’a porté aux sommets dans les années 70 et s’en est attribué la marque diabolique, devenue indissociable du genre.

Au sein de Sabbath Café, les instruments traditionnels tels que la guitare électrique et la basse ont été remplacés par des instruments acoustiques comme l’accordéon et diverses flûtes. Le guitariste Denis Lepage a troqué sa guitare acoustique pour la mandoline à certains moments, tandis que le flutiste Stéphane Bellemarre a utilisé une flûte électronique pour émuler différents effets de guitare électrique à d’autres moments. Le contrebassiste, François Héroux dans un setup rappelant Tony Levin avec sa contrebasse électrique, a sorti l’archet à quelques reprises, faisant vibrer la foule et résonner la salle. Cette utilisation créative des instruments a provoqué un sentiment de déjà-vu chez les « progueux » dissimulés dans l’audience, qui ne pouvaient cacher leur plaisir, enchantés de renouer avec des classiques et de se remémorer des groupes légendaires.

Après le café chez Sabbath, un dessert chez Crimson

La soirée a offert des réinterprétations semi-acoustiques de dix titres phares de Black Sabbath, dont War Pigs, Electric Funeral et Sabbath Bloody Sabbath. Le rappel fut particulièrement mémorable, avec Sabbat Café transformé en Crimson Café le temps d’In the Court of The Crimson King, un célèbre titre de King Crimson datant de 1969.

Le concert fut également marqué par des moments spontanés, tels que Vincent Peake réparant l’une de ses baguettes avec du « gros tape gris » en plein spectacle. Ce geste simple mais symbolique a rappelé à tous la passion et l’engagement de ces musiciens dans leur hommage à Black Sabbath, pionnier du heavy métal, formé à Birmingham en 1968.

Hommage inspirant

Au final, le concert de Sabbath Café fut une célébration de la musique, une adaptation créative et un hommage profond à Black Sabbath. L’interprétation du groupe a satisfait les nostalgiques et intrigué ceux qui ne connaissaient pas le répertoire, prouvant que le rock classique, le heavy continuent de vibrer et d’évoluer, même à travers de nouvelles expressions et instrumentations. La performance énergique, les anecdotes captivantes et la créativité musicale ont contribué à une expérience inspirante. La manière dont Sabbath Café a revisité ces classiques du métal démontre sa profonde compréhension et son respect pour la musique célébrée.

Pour ceux qui sont intéressés par ce retour dans le passé avec une implication et des préoccupations bien actuelles, ainsi que par des musiciens bel et bien de notre époque, intéressés à diffuser et faire connaître la musique, sachez qu’il reste encore deux dates de Sabbath Café, cette année :

Le 29 octobre à l’Auberge Sutton Brouërie à Sutton.
Le 11 novembre à la Pointe Valaine, Otterburn Park.

 

 

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