Larynx

Ruche de mouches | Visite guidée dans l’univers absurde de Larynx

Deux semaines après la sortie de son album « Ruche de mouches », Alexandre Larin dit Larynx n’est pas au repos. Déjà retombé en mode création d’un deuxième album, celui qui accompagne Helena Deland à la guitare sur son nouvel album « Someone New » fera en principe également son lancement d’album à L’Esco le 12 novembre prochain, dans le cadre de Coup de coeur francophone. Nous avons rejoint Alexandre Larin par vidéoconférence pour discuter du plaisir de créer comme un enfant, de plagier Éric Lapointe (!) et de ses projets en confinement.

 

Fin septembre, l’équipe de Sors-tu? prend son courrier. Dans la pile de lettre s’en trouve une plus mystérieuse que les autres. En l’ouvrant, on y découvre une lettre de présentation nous invitant à télécharger Ruche de mouches, accompagnée d’un dessin de notre rédacteur en chef et de deux aimants à frigo pour accrocher ledit dessin sur notre réfrigérateur.

Le geste (qui me fait penser au genre de choses que ma nièce de 4 ans ferait) est tout simple mais plutôt efficace pour démarquer le projet. « Je pense que les gens aiment recevoir des trucs personnalisés, affirme Larynx. C’est une petite attention et je trouve ça le fun, parce que ça set les attentes tout de suite à « ce gars-là peut faire un peu n’importe quoi ». J’arrive avec un album qui est bien réalisé, tout en le faisant dans le plaisir. Pour moi, c’est ça le but. On est pas obligé de toujours se prendre au sérieux. »

Retour aux sources

Si Alexandre Larin nous mentionne son désir de créer dans le plaisir, c’est qu’il a vu l’envers de la médaille en accompagnant plusieurs artistes dans leurs projets. « En ayant tourné avec Helena Deland, j’ai vu la pression se mettre un peu sur ses épaules quand elle a commencé à avoir des millions de views. Elle a géré ça comme une championne, mais c’est de la pression de savoir qu’autant de gens attendent tes affaires. »

C’est ce qui motive le musicien à vouloir retourner aux sources, à créer comme un enfant. « Quand j’étais kid pis que je faisais des vidéos dans mon sous-sol pour déconner, c’était pur et y’en avait pas de pression. Pour moi, c’était juste de retourner là direct », affirme Larynx. Quand on additionne le « documentaire » sur sa démarche créative derrière l’album, l’envoi de lettres personnalisées aux médias et les thèmes absurdes abordés dans ses chansons, on comprend que le projet de Larynx est né d’un besoin de légèreté.

 

Dans son documentaire « méga réaliste », l’artiste prétend d’ailleurs qu’il aurait volé la majorité des chansons de son album à d’autres artistes québécois. Avides de réponses et se fiant au fait qu’une vidéo « méga réaliste » est une source fiable d’informations, nous nous sommes penché sur la question en cherchant quelle(s) chanson(s) Larynx aurait pu voler à ses collègues musiciens.

Au bout de quelques heures de recherche intensive, il n’y a plus de doute: la première seconde de Douille, douille, douille, sourire a été volée à la chanson Les Boys d’Éric Lapointe. Pour le prouver, nous avons échangé les intros des deux chansons.

C’est pareil!

Confronté à ce sujet, Larynx avoue : « ça, en fait, c’est une grosse histoire… j’ai pas mis Ti-Cuir dans les crédits de l’album à cause de ses agissements récents, mais bon… c’est un collaborateur très proche. En rétrospective j’avoue qu’avec des paroles comme « On est bin cochon, mais pas vraiment sale, bin cochon, mais ça fera pas mal »  j’aurais dû m’en douter. Tout ça pour dire que oui, je l’ai plagié… »

(Pour ceux qui n’auraient pas saisi le sarcasme, Larynx n’a jamais collaboré avec Éric Lapointe. On voulait quand même le mentionner.)

Notre rédacteur Jean-François Hébert (ou pas) en compagnie de Ti-Cuir. Crédit: Stéphanie Payez (Hollywood PQ)

Rester authentique

Si le but est de créer sans prétention, est-ce plus difficile de le faire avec un projet sérieux? « Une toune, c’est une toune. Y’a pas une bonne façon de faire une chanson. Si le monde l’écoute et aiment ça, c’est mission accomplie », avoue Larynx.

Refusé à l’édition des Francouvertes de cette année, Alexandre Larin s’est fait dire que ses paroles étaient trop répétitives et que le projet manquait de personnalité. « J’essaie juste de sortir mes affaires sans m’en soucier. C’est sûr que des gens vont te dire qu’une phrase n’a pas de sens, mais je trouve ça le fun de jouer avec la déconstruction. Quand je compose, je sors des phrases comme ça et je veux vraiment garder cette dimension authentique de mon expression. »

Même chose avec la dimension familiale de son projet. Né dans une famille de musiciens, Alexandre a fait jouer la partition de piano de Lubie par son père. « Intégrer mon père à mes niaiseries, ça a toujours fait partie de la recette pis j’ai pas le goût de travestir ça juste parce que là, il faut que ce soit un projet cool ou professionnel », affirme Larynx.

Larynx, Piano marde

Comme bien des artistes reconfinés, Larynx planche déjà sur la création d’un deuxième opus. Retourné vivre son confinement chez ses parents, Alexandre Larin s’est installé au piano à queue de son père et s’amuse à composer des chansons piano-voix « à la Elton John » pour son album Piano marde (titre de travail qui est probablement temporaire).

Comme pour le reste, le musicien réaffirme son désir de créer pour les bonnes raisons. « Je suis en train de composer du nouveau stock, pis je veux collaborer avec le plus de monde possible. Explorer des styles plus vastes en intégrant le monde talentueux autour de moi. Je suis chanceux, y’en a une bonne poignée du monde qui torche autour de moi! »

Le lancement de l’album Ruche de mouches de Larynx est prévu le 12 novembre prochain à L’Esco dans le cadre de Coup de coeur francophone. Billets en vente par ici.

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