Primavera Sound

Retour sur Primavera Sound 2014 | Arcade Fire, St. Vincent, Nine Inch Nails, Stromae, Foals, Pixies, Haim et plus à Barcelone

Après avoir fait un détour par la Californie pour revivre l’inimitable Coachella, Sors-tu.ca a poursuivi la saison des festivals en s’envolant vers l’Europe pour couvrir la 14e édition du festival Primavera Sound, qui se tenait du 29 au 31 mai 2014, au Parc del Forum à Barcelone. 

Avec Arcade Fire en tête d’affiche, ainsi que Nine Inch Nails, St. Vincent, Queens of the Stone Age, Foals, Stromae, Spoon, Slowdive et plusieurs autres grosses pointures à l’affiche, le choix était alléchant.

Se tenant dans le port de la ville, le festival s’étend donc sur une très grande surface, au bord de la Mer Méditerranée. Les kiosques de sérigraphie et de posters de band ne se comptent pas tellement il y en a, une grosse boite noire signée Ray-Ban accueille des concerts « unplugged », alors qu’une gigantesque boite à chaussures Adidas trône au milieu de l’allée principale. Les petites tentes vertes de bières Heineken prolifèrent comme de la mauvaise herbe, mais ce qui frappe le plus en arrivant sur le site, c’est le calme qui règne et l’ambiance relax des festivaliers. Pas de stress.

Et de la musique à profusion. Débutant à 5h dans l’après-midi, les concerts se terminent en général vers 5h ou 6h le matin. Le genre de festival où on voit le soleil se coucher, puis se lever.

Une idée de l’ambiance qui régnait au festival barcelonnais en photos :

Mercredi 28 mai : Concerts gratuits de Stromae et Sky Ferreira

Le tout a débuté mercredi soir, avec une série de concerts gratuits et ouverts à tous (bracelets ou passes non-requis) de Temples, Stromae, Sky Ferreira et Holy Ghost.

Mère Nature a déversé une pluie torrentielle sur le site de l’événement à la fin de la performance de Temples, qui s’est terminée abruptement, alors que tous les festivaliers ont couru se mettre à l’abri. De véritables chutes se déversaient des toits sur les tentes des kiosques de bières, causant l’effondrement de quelques-unes d’entre elles. Le déluge, quoi.

Le déluge, photo par Catherine Rosa

Le déluge, photo par Catherine Rosa

Stromae et Sky Ferreira

La soirée a finalement pu reprendre, avec un petit retard de 30 minutes, alors qu’une éclaircie s’est produite pour la performance toujours très théâtrale de Stromae qui a présenté surtout des chansons de son plus récent album, Racine Carrée. S’adressant à la foule à la fois en espagnol, en anglais, mais surtout en français, on était surpris de constater que la foule connaissait bien les paroles de ses chansons et les chantait en choeur avec lui.

On peut désormais classer Stromae dans la catégorie « valeur sûre en concert », alors qu’il offre réellement toute une performance, malgré la scénographie très simple, qui contraste avec son extravagance.

L’a ensuite suivi sur scène la jeune Sky Ferreira, apparamment nerveuse (comme toujours, au fond). Elle manquait d’assurance et de présence de scène, sans compter qu’elle a interrompu son interprétation d’Omanko prétextant qu’elle ne pouvait pas jouer une chanson si elle ne l’entendait pas. « The show must go on« , Sky!

Elle a conclu sa prestation avec ses deux chansons les mieux connues, soit Everything is Embarrassing et You’re Not the One. Une performance en général correcte, mais sans plus, ce qui est bien dommage pour la jeune starlette, puisque sur album, son matériel est fort prometteur, mais elle n’arrive malheureusement pas à y faire justice sur scène.

Grille de chansons – Stromae
Ta fête – Peace or Violence – Tous les mêmes –  Ave Cesaria – Formidable – Moule frites – Humain à l’eau – Alors on danse – Papaoutai

Grille de chansons – Sky Ferreira
Boys – Ain’t Your Right – 24 Hours – Omanko – I Blame Myself – Lost in my Bedroom – Heavy Metal Heart – Love In Stereo – I Will – Everything is Embarrassing – You’re Not the One

 

Jeudi 29 mai: Arcade Fire, St. Vincent, Queens of the Stone Age, Chvrches

Le jeudi, le festival donnait réellement son coup d’envoi, ouvrant le site complet pour une journée bien remplie de groupes à découvrir. Une grosse journée d’ailleurs, alors que St. Vincent, Queens of the Stone Age et Arcade Fire se succédaient sur les scènes principales, qui se faisaient face, à l’autre bout du site.

Sors-tu.ca a débuté son périple en faisant un petit arrêt par Warpaint, ce trio féminin de Los Angeles qui donne dans un rock un peu dreamy et qui a une attitude un peu punk sur scène. Sans être particulièrement mémorable, la perfo était intéressante, et remplie de cheveux bleachés.

C’était ensuite au tour de l’excentrique Annie Clark, alias St. Vincent, de prendre place sur la scène d’en face pour nous présenter son plus récent album homonyme qui a d’ailleurs occasionné un changement capillaire et de look assez drastique chez la chanteuse originaire de l’Oklahoma.

Elle a débité la plupart de ses succès, autant les plus récents que les précédents comme Marrow, Cruel, Cheerleader ou Surgeon avec son look très futuriste et des petites chorégraphies robotiques. En véritable guitar hero féminine, son habileté sur l’instrument à 6 cordes est fascinant, alors que les solos les plus complexes semblent d’une facilité sans nom à interpréter, ses doigts volant sur le manche avec une telle agilité. Belle énergie.

Le rock lourd de Josh Homme et sa bande de Queens of the Stone Age suivait ensuite, débutant en force avec You Think I Ain’t Worth a Dollar, but I Feel Like a Millionaire. Ils ont enchaîné avec la bien connue No One Knows puis la récente My God Is the Sun.

Une perfo déjà bien électrisante après 3 chansons, alors que Sors-tu.ca s’est dirigé vers la scène où Chvrches se produisait. Un choix finalement pas très judicieux puisque la bande de Glasgow s’est avérée plus ou moins énergique sur scène. La foule était cependant très dansante, les fans semblant apprécier la musique extrêmement bien interprétée par le trio. La voix de Mulberry était d’ailleurs incroyablement limpide et juste. On leur donne au moins ça.

De retour à l’aire principale, la pièce résistante de la journée, mais aussi du festival entier nous attendait: nos Montréalais d’adoption Arcade Fire. Le groupe a donné la meilleure performance, en plus de voir la foule la plus importante du week-end se masser devant lui.

Les talentueux musiciens ont offert une généreuse prestation de près de deux heures se terminant vers 2h30 AM, offrant 21 titres issus autant de Funeral et Neon Bible que de The Suburbs et bien sûr Reflektor. Soldant le concert par une pluie de confettis dans une ambiance incroyablement festive où tout le monde chantait et dansait, le groupe a quitté sur l’incontournable Wake Up, qui a ce pouvoir inexplicable de rassembler et d’unir les festivaliers. Un très beau moment et une performance nickel, qui confirme l’engouement pour le groupe dont le succès est tout à fait mérité.

Grille de chansons – Arcade Fire
Reflektor – Flashbulb Eyes – Neighborhood #3 (Power Out) – Rebellion (Lies) – Joan of Arc – Rococo – The Suburbs – Ready to Start – Neighborhood #1 (Tunnels) – Neighborhood #2 (Laïka) – No Cars Go – Haïti – Keep The Car Running – We Exist – My Body Is a Cage – Afterlife – It’s Never Over (Oh Orpheus) – Sprawl II – Normal Person – Here Come the Night Time – Wake Up

Vendredi 30 mai : Pixies, Slowdive, Haim

La deuxième journée du festival barcelonais débutait en force avec la performance des trois soeurs californiennes formant le groupe HAIM. Elles ont offert les chansons de leur premier album, Days Are Gone, avec une passion et une fougue délicieuse à voir.

Ponctuant leur prestation de plusieurs envolées de guitares épiques et terminant le set par un énorme jam de percussions, elles ont su démontrer qu’elles ont plus d’un tour dans leur poche. Une belle surprise. Et juste pour voir les simagrées de la plus vieille des trois, Alana, qui avait revêtu une superbe robe rouge pour l’occasion, ça vaut le déplacement.

HAIM, photo par Catherine Rosa

HAIM, photo par Catherine Rosa

Sors-tu.ca s’est ensuite rendu au grand retour du groupe de shoegaze Slowdive, qui s’est reformé récemment après avoir cessé ses activités en 1995. Le rendu live des vieux succès, particulièrement When the Sun Hits, était délicieux pour les oreilles et la complicité des membres sur scène belle à voir. Un retour sur scène bien apprécié pour ce groupe anglais.

Photo par Catherine

Slowdive, photo par Catherine Rosa.

Les fabuleux Pixies prenaient ensuite place sur l’une des scène principales en soirée, pour offrir une performance planifiée serrée. Le groupe a débité presque sans relâche morceaux après morceaux, n’écartant pas les chansons phares telles que Bone Machine, Here Comes Your Man et l’incontournable Where Is My Mind ? que Frank Black s’est fait un plaisir de massacrer, à la grande déception de ceux qui sont restés jusqu’à la fin pour l’entendre. Meilleure chance la prochaine fois.

La soirée s’est terminée par un arrêt à Deafheaven, ce groupe de post-métal dont l’album Sunbather a fait la liste des meilleurs albums de 2013 de plusieurs médias l’an dernier. Sur une scène, ça manque un peu de consistance, mais on ne peut pas dire que ça ne sonne pas. Un meilleur calibrage des instruments ne ferait pourtant pas de tort.

En quittant le site, notre oreille s’est accroché à la musique de Darkside, qui a offert une performance visuellement très captivante et musicalement forte. Ça terminait bien cette deuxième journée pour le moins diversifiée.

Samedi 31 mai: Nine Inch Nails, Foals, Kendrick Lamar, Godspeed You! Black Emperor

La dernière, mais non la moindre. La 3e journée du festival barcelonais était bien remplie en gros noms et en présence montréalaise, et Sors-tu.ca a butiné de scène en scène pour optimiser sa nuit.

D’abord, le groupe formé à Montréal en 2005, Islands, présentait son plus récent Ski Mask. Nick Thorburn et sa bande ont offert une prestation très pop-rock et beaucoup plus énergique que ce que l’on avait pu voir au Cabaret du Mile-End lors de la tournée de A Sleep & A Forgetting. Somme toute une belle surprise.

L’équipe s’est ensuite déplacée aux scènes principales pour attraper un petit bout de la prestation de Television, qui présentait spécialement l’album Marquee Moon en entier. Une ambiance plutôt relax alors que la moitié de la foule était assise par terre à écouter la prestation attentivement.

Un nom intriguant qui figurait au haut de l’affiche du festival était celui de Caetano Veloso, ce Brésilien qui a attiré une foule majestueuse et qui offrait une genre de pop qui devenait parfois très rock, voire électrique, lorsqu’il se perdait dans ses solos de guitares. Un genre de Carlos Santana brésilien, tout compte fait.

Puis, il y a eu la prestation sympathique de Spoon, que Sors-tu.ca a dû quitter pour le rock expérimental montréalais de Godspeed You! Black Emperor, lauréats 2013 du prestigieux Prix Polaris. Fidèles à eux-mêmes, tout l’accent était mis sur la musique, les deux écrans servant à ceux trop loin de la scène inactifs. Seuls des projections habillaient le fond de la scène. Et la musique prenait toute la place.

Pour bien contraster, c’est ensuite vers Kendrick Lamar que l’équipe s’est dirigée pour voir de quel bois le jeune prodige du hip-hop se chauffe. Il n’y a pas à dire, Lamar a le sens du show et sait mettre une foule dans sa poche, jouant d’ailleurs ses plus gros succès Swimming Pools (Drank) et Bitch, Don’t Kill My Vibe, dans les 15 premières minutes de sa prestation. Un artiste qui deviendra sous peu un incontournable sur scène.

La journée s’est conclue sur deux grosses performances scéniques, soit celles de Nine Inch Nails et de Foals.

Fidèle à elle-même, la bande de Trent Reznor a offert un concert solide, qui en mettait plein la vue côtés éclairages et scénographies. Bien que les effets visuels du spectacle en salle, comme celui offert au Centre Bell à l’automne dernier, ne s’y retrouvaient pas, le groupe a tout de même trouvé moyen de livrer quelque chose d’impressionnant.

On a aussi particulièrement aimé entendre les plus gros succès du groupe, que celui-ci écarte désormais parfois en spectacle. Les festivaliers auront donc eu le plaisir d’entonner CloserThe Hand That Feeds et Head Like a Hole en clôture de concert.

Enfin, pour mettre fin à ce festival d’envergure, Foals prenait place sur la scène d’en face à 2h30 du matin, et offrait l’une des meilleures performances du festival, avec de l’énergie à revendre et une propension jouissive à l’improvisation.

Le groupe a d’ailleurs débuté sa prestation sur les chapeaux de roues, avec un intense jam de musique indie. C’était fou et c’était bon. Les musiciens de Foals sont passionnés et cette fougue est contagieuse. Un groupe qui est définitivement à ne pas manquer en concert.

Foals, photo par Catherine Rosa

Foals, photo par Catherine Rosa

Primavera Sound nous a donc donné un bon aperçu de ce à quoi l’on pourra s’attendre lors de la prochaine édition d’Osheaga, qui se tiendra du 1er au 3 août prochain au Parc Jean-Drapeau. Ça promet!

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