Queens of the Stone Age à la Place Bell | Un retour en grande forme
De retour après 10 ans d’absence dans le grand Montréal, Josh Homme et ses comparses de Queens of the Stone Age étaient à la Place Bell de Laval samedi soir. Un retour en grande forme pour la formation de stoner rock la plus populaire des vingt-quelques dernières années.
Dès la première chanson, No One Knows, le message est clair : oui, le groupe a un nouvel album à promouvoir — le très respectable In Times New Roman…, paru l’an dernier — mais les fans qui suivent le groupe depuis les débuts seront bien servis. Quand le plus gros hit en carrière est joué en premier plutôt qu’au rappel, on sait qu’on a affaire à un groupe au répertoire riche, qui peut piger allègrement dans les différents albums parus au fil des ans sans décevoir son public. Et c’est ce qu’ils ont fait.
On remonte encore plus loin pour la deuxième chanson : The Lost Art of Keeping a Secret, tirée du brillantissime Rated R paru en 2000. Un titre qui n’a pas pris une ride.
Bien que la production du spectacle soit de haut calibre, la formation du désert de la Californie ne met pas trop l’emphase sur le visuel. Pas d’écrans ni de projections, ni de décors élaborés. On garde ça simple : des structures d’éclairage en forme de triangle font le travail et découpent la scène de manière efficace. Mais ce sont les décibels qui volent la vedette ici.
Il faut dire que la bande est plutôt bien nantie en termes de cachet rock. Au fil des années, QOTSA a perdu plusieurs membres, dont le fameux bassiste Nick Oliveri, si marquant sur les premiers albums du groupe, ou encore l’unique Mark Lanegan, décédé il y a deux ans. Mais Josh Homme et Troy Van Leeuwen (guitariste depuis 2002) se sont entourés de Michael Shuman à la basse (du groupe sous-estimé Mini Mansions), de Dean Fertita aux claviers (aussi membre du supergroupe The Dead Weather, aux côtés de Jack White et d’Alison Mosshart) et de Jon Theodore à la batterie (jadis batteur pour The Mars Volta, dans leurs meilleures années). C’est ce qu’on appelle un band de course!
Ça donne du muscle aux chansons plus relevées comme Paper Machete, Burn the Witch, You Think I Ain’t Worth a Dollar, but I Feel Like a Millionaire ou encore Little Sister, mais aussi beaucoup de profondeur aux plus légères Smooth Sailing et Make It Wit Chu. Et quand on plonge du côté psychédélique de la force, comme avec l’excellente Better Living Through Chemistry, là, ça décolle pour vrai! Le public est transporté dans un jam de haute voltige.
Ce qui est bien avec des groupes comme QOTSA et sa production scénique qui s’adapte facilement, c’est que la grille de chansons diffère beaucoup d’un soir à l’autre. Homme s’amuse d’ailleurs à faire voter la foule parmi quelques chansons durant le show. C’est grâce à cette spontanéité qu’on a pu entendre The Sky Is Fallin’, qui ne fait pas partie des singles de Songs for the Deaf, mais que les fans ont écoutée 1001 fois plutôt qu’une.
Une fan va même demander à haute voix la chanson I Appear Missing, rarement jouée lors de la présente tournée. C’est quand même drôle de scander cette chanson en demande spéciale. Ça revient un peu à hurler publiquement : « Jouez votre chanson sur ton opération à cœur ouveeeeert! Ouaiiiiiiiiiiiis! » Personne ne va s’en plaindre : c’est sans doute l’une des meilleures chansons du répertoire de QOTSA, et la version live lui rendait justice.
Toujours soucieux de servir son public qui l’avait attendu avec impatience durant une décennie, le groupe est revenu au rappel avec trois titres de Songs for the Deaf, soit l’incroyable God Is in the Radio, l’incontournable Go With the Flow et le clou du spectacle, A Song for the Dead, concluant ainsi une généreuse performance d’une vingtaine de chansons, totalisant une bonne durée de deux heures.
L’attente en aura valu la chandelle. Maintenant, pas la peine de tarder autant la prochaine fois!
Les fans de Québec auront droit à leur visite ce soir (dimanche) au Centre Vidéotron. Il reste encore des bons billets par ici.
Manquer The Struts (et ne pas trop s’en faire avec ça)
La formation anglaise The Struts assurait la première partie, mais les aléas du transport vers Laval nous l’ont fait manquer. Il faut dire que selon les informations communiquées aux médias, The Struts devait jouer jusqu’à 20h25, mais à 20h10, tout était terminé…
Rien de bien grave, puisqu’on les avait vus à Osheaga 2016, et on en gardait un souvenir mi-figue, mi-raisin. On écrivait à leur sujet :
La formation anglaise The Struts donnait aussi dans le gros rock, mais plus classique. Tous les vieux trucs du hard rock ont été déployés pour cette prestation peu originale, mais diablement efficace : changer le plus de mots possible par « Montreal », faire une compétition de « girls on your shoulders », comparer les cris des deux côtés de la foule, etc.
Des espions qui étaient sur place à temps pour leur performance à la Place Bell nous ont affirmé que… cette description est encore tout à fait d’actualité.
Bref. On l’a manqué, et on a visiblement rien manqué qui nous aurait fait changer d’idée. 🤷
Grille de chansons:
- No One Knows
- The Lost Art of Keeping a Secret
- Paper Machete
- Smooth Sailing
- My God Is the Sun
- Emotion Sickness
- I Sat by the Ocean
- Time & Place
- Burn the Witch
- Carnavoyeur
- The Sky Is Fallin’
- Villains of Circumstance
- I Appear Missing
- You Think I Ain’t Worth a Dollar, but I Feel Like a Millionaire
- Better Living Through Chemistry
- Make It Wit Chu
- Little Sister
Rappel
- God Is in the Radio
- Go With the Flow
- A Song for the Dead
Photos en vrac
- Artiste(s)
- Queens of the Stone Age, The Struts
- Ville(s)
- Laval
- Salle(s)
- Place Bell
- Catégorie(s)
- Hard rock, Psychedelique, Rock, Stoner rock,
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