crédit photo: Maude Bond
Festival Pouzza Fest

Pouzza Fest 2024 – Jour 3 | Laura Jane Grace et sa soirée tant attendue

La dernière journée de la 12e édition du Pouzza Fest s’est déroulée le dimanche 19 mai avec une programmation bien chargée. L’équipe de Sors-tu? s’est occupée de couvrir cinq groupes invités aux Foufounes Électriques. Parmi ce qui était proposé au public, nous avons assisté aux prestations de CHOU, Peanut Butter Sunday, Crazy and the Brains, Wavves ainsi que la tant attendue Laura Jane Grace.

Laura Jane Grace

Il faisait chaud aux Foufs ce soir. C’est dans une salle comble que l’autrice-compositrice-interprète et militante pour les droits des personnes trans Laura Jane Grace a donné son spectacle. Musicienne punk importante, elle est également connue comme compositrice, chanteuse et guitariste du groupe de punk rock Against Me! Elle est une figure inspirante et une icône dans la communauté trans, donnant du courage à bien des gens.

Photo par Maude Bond.

Sa présence au Pouzza Fest était probablement la plus grosse prise du festival punk. Elle arrive dans la bonne humeur avec sa guitare acoustique et accompagnée d’une choriste, un batteur et un bassiste. Sa prestation est grandement attendue par un grand nombre de festivaliers du Pouzza. La chanteuse avait donné une prestation secrète au Turbo Haüs un peu plus tôt dans la journée pour les personnes à l’affût des informations inédites sur Instagram. C’était donc sa deuxième prestation de la journée.

Photo par Maude Bond.

Laura Jane Grace vient tout juste de sortir un nouvel album intitulé Hole in My Head en février dernier. Ce soir, elle a chanté un mélange des chansons de son projet solo ainsi que celles d’Against Me!. La prestation était minimaliste et sans fla-fla, mais ça allait droit au cœur. On sent vraiment que son projet solo est un retour aux sources qu’était le début d’Against Me!

Sa prestation termine en beauté avec Black Me Out, chanson d’Against Me!, parlant de colère qui vient avec le fait d’être inauthentique.

Wavves

Wavves, quatuor punk à tendance surf originaire de San Diego, a clos le Pouzza Fest 2024. Depuis quelques années, le festival tentait d’inclure le groupe à sa programmation. C’est maintenant chose faite!

Groupe faisant partie de ma rotation de chansons dans mon adolescence, particulièrement l’album Afraid of Heights, sorti en 2013, qui présente des chansons garage et noise rock avec une voix un peu plus pop punk, présente une certaine colère adolescente blasée dans l’attente de meilleurs jours, le tout canalisé par l’overdrive des guitares. Leurs chansons, dans lesquelles on peut se reconnaître, sont empreintes d’espoir. Certaines sont tout simplement amusantes. On a eu droit au tube Sail to the Sun, entre autres.

Photo par Maude Bond.

Leur style est un peu comme si Green Day était allé faire un tour à la plage. Leur musique est plus planante que le punk traditionnel. L’utilisation de pédales d’effets leur procure un son différent. Leurs chansons ont une saveur pop-punk, mais rock alternatif et même noise par moments. On sent vraiment que les musiciens expérimentent avec leur son.

Peanut Butter Sunday

Le groupe pop-punk acadien Peanut Butter Sunday est originaire de la Baie Sainte-Marie, en Nouvelle-Écosse, le groupe est formé de Normand Pothier (guitare) et Jacques Blinn (basse), de Michael Saulnier (voix et guitare) et d’Andre LeBlanc (batteur).

Leurs chansons infusées d’une bonne dose de power chords rappellent fortement celles de Blink-182 et Green Day et les paroles sont parlées-chantées comme il est typique dans le pop-punk, mais là où Peanut Butter Sunday se démarque, c’est dans son parler acadien de Nouvelle-Écosse. Ils nous ont joué leurs chansons populaires, dont C’est la vie. Je trouve que les membres du groupe font preuve de sincérité et de vulnérabilité en nous présentant leur façon de parler français sans rien gommer ni modifier. On a besoin de plus de groupes décomplexés comme Peanut Butter Sunday. Restez comme ça, les gars, on adore ça!

Les interventions des membres du groupe entre les chansons sont des plus sympathiques. Parfois, on dirait même qu’ils font du stand-up. Ils nous ont raconté avoir entendu un commentaire négatif sur leur groupe alors qu’ils passaient du temps au parc La Fontaine. Quelle coïncidence! Le chanteur nous a également dit : « La plupart du temps, on se sent à l’extérieur, mais ce soir au Pouzza, on se sent à l’intérieur », pour expliquer son sentiment d’appartenance au festival punk.

Michael Saulnier est probablement une des personnes les plus hyperactives à être montée sur scène ce soir. Il ne se force même pas, il a beaucoup d’énergie. Il manie sa guitare brusquement et joue en se brassant la tête. C’est juste du fun!

CHOU

Le groupe montréalais CHOU est formé de Charles Laplante (voix), Bruno Bouchard (guitare), Patrick Chagnon (basse) et Gabrielle Oltra (batterie). Les musiciens décrivent leur style par le terme arachno-punk (mot « anarcho-punk » déformé) afin de créer le seul genre qui puisse réunir toutes leurs influences. Essentiellement, le band est punk, mais on peut entendre des sonorités plus heavy, voire métal. Les genres se mélangent à ce stade. Tout est loud, la basse va vite comme un train de vitesse, la batterie est kickée, la guitare a le gain au max et les paroles sont criées à s’en époumoner.

Les chansons du groupe ont un caractère humoristique et cynique. Il faisait même mention du Pouzza Fest dans sa chanson éponyme Chou, qui critique l’industrie de la musique. C’est justement pour cette raison qu’ils ont été invités au festival punk, les organisateurs ont trouvé ça drôle.

Les musiciens se poussent sur scène, le guitariste la prend d’assaut, jette sa guitare par terre ainsi que son pied de micro, il défait tout. Dans son énervement, il crie : « Je n’aurais pas dû faire ça. J’ai peut-être sacrifié la prochaine toune du set. »

La foule hue les musiciens en criant « Chou! ». J’adore cette ironie! Pour la dernière chanson, le chanteur débarque de la scène et va chanter caché en dessous de celle-ci, puis va rejoindre la foule. Il finit sa prestation en tirant son micro. Le groupe se mérite un dernier gros « chou! » crié en cœur à la fin.

Crazy & The Brains

Le style musical de Crazy & The Brains, originaire de New York, ressemble un peu à celui des Ramones et de Rancid, mais utilisent des instruments peu présents dans la scène punk comme un saxophone, et précédemment dans l’histoire du groupe, un xylophone, ce qui leur avait donné le surnom « xylo-punks ». La présence d’une saxophoniste ajoute un côté orchestral à leur son, tout comme leurs élans vocaux.

La musique de Crazy & The Brains est plutôt joviale et festive. Christopher Urban, le chanteur, bouge beaucoup sur scène et fait chanter la foule. Tout le monde s’amuse, ce n’est pas compliqué de faire passer du bon temps à la foule. Le groupe a vraiment des airs excentriques.

Le chanteur arrive sur scène vêtu d’un habit de commando au style militaire, mais comportant des motifs joyeux et colorés, ainsi qu’un béret militaire. Tous les membres du groupe sont vêtus d’habit aux motifs fleuris et colorés. Ils sont assez funky. Tout le monde tape des mains à la fin, c’est le paroxysme de la prestation.

Le marathon de concerts punk rock Pouzza Fest 2024 est maintenant terminé, mais vous pouvez également lire nos critiques de la première journée et de la deuxième journée du festival punk.

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