Portugal. The Man

Portugal. The Man au MTELUS | Maîtres de l’expérience

Comme l’indiquait la toile ornant l’arrière-scène en début de spectacle, « The Lords of Portland » étaient de passage au MTELUS, mercredi soir. Il s’agissait d’un premier passage à Montréal pour Portugal. The Man depuis leur ascension fulgurante dans les palmarès grâce à l’album Woodstock et à la chanson Feel It Still.


Évidemment, le groupe de l’Oregon a eu la chance de nous enchanter plus d’une fois, bien avant que le grand public ne les découvre, que ce soit au Corona, au Centre Bell (!) ou à Osheaga. Chaque fois, on est ressorti de leurs spectacles charmé, impressionné par ce qu’on venait de vivre. Mercredi soir n’a pas fait exception à la règle.

Même si la table de produits dérivés offre des chandails indiquant « I liked Portugal. The Man before they sold out » (J’aimais Portugal. The Man avant qu’ils soient vendus), le groupe ne fait pas de compromis artistique sur scène: que des « vrais » instruments, pas d’ordinateurs, et de curieuses projections psychédéliques derrière. D’ailleurs, si leurs albums ont parfois des accents plus électroniques ou synthétiques, en concert, c’est beaucoup plus lourd, organique et poignant. La froideur et la distance habituellement associée à ces sonorités fait place sur scène à une sorte de chaleur rassembleuse et fédératrice.

Les musiciens font toujours leur entrée en scène sur l’intemporelle Unchained Melody (comme ils l’avaient fait en 2013), une sorte de signature un peu ironique et caractéristique du groupe. Pour ajouter à la blague, une insigne indique que pour pallier au fait que le groupe n’aime pas s’adresser à la foule, des citations rédigées par la gérance seront projetées toute la soirée.

Le spectacle débute alors sur les notes de For Whom The Bell Tolls de Metallica, reprise avec coeur et intention, avant d’évoluer tranquillement sur un habile mélange des notes de Purple Yellow Red and Blue et d’Another Brick In the Wall, Pt.2 de Pink Floyd. Et c’est pour ça qu’on apprécie autant ce groupe, qui maîtrise habilement son répertoire d’influences et se le réapproprie avec finesse.

C’est seulement après cette entrée en matière fort emballante qu’on a entendu Number One, la pièce qui ouvre le plus récent Woodstock. Mais ce n’est pas parce que c’est l’album qui l’a fait connaître du grand public que le groupe allait délaisser son répertoire antérieur. Au contraire. Tout de suite après, on retombait déjà dans Atomic Man et la toujours pertinente Modern Jesus, que la foule a entonné d’une seule voix, forte et puissante.

Peu après, le quintette s’est assuré, via les citations affichées, d’aviser la foule qu’elle se trouvait bien au bon concert: « Nous sommes Portugal. The Man, juste pour s’assurer que vous êtes au bon endroit. Merci d’avoir acheté/volé notre album. » Comique.

Feel It Still, que beaucoup attendaient, est arrivée rapidement, à mi-concert après qu’un « LET’S GET WEIRD » bien senti soit apparu sur l’écran. C’aurait pu être risqué de jouer un si gros succès aussi tôt, mais la mise en scène et l’intensité de la performance étaient si élevées que le groupe n’avait rien à craindre. Après une enfilade de vieux et plus récent titres, la soirée a atteint son paroxysme avec la touchante Sleep Forever à laquelle le groupe a intégré des extraits de Smile et Hey Jude.

Portugal. The Man a réussi une fois de plus à offrir une expérience totale et immersive, sans verser dans la grandiloquence ou le grand déploiement (comme des bracelets ou des ballons lumineux, par exemple). Juste une mise en scène, des projections et lumières efficaces, et une grande maîtrise musicale. Qu’est-ce qu’on voudrait de plus, de toute façon?

Twin Peaks en première partie

En première partie, on a pu attraper la fin de la performance de Twin Peaks (le groupe, pas la série télé), quintette de Chicago. Une bonne performance de rock garage, headbang, bidouillage et jams à l’appui. La pièce In the Meadow détonnait d’ailleurs du reste de la perfo qui était un peu sobre et lente, alors que les musiciens se sont donnés corps et âme sur leur instrument. Le genre de groupe qu’on apprécierait à fond dans une Sala Rossa bien remplie.

Grille de chansons

  1. For Whom the Bell Rolls (reprise de Metallica)
  2. Another Brick In the Wall, Pt. 2 (reprise de Pink Floyd)
  3. Purple Yellow Red and Blue
  4. Number One
  5. Atomic Man
  6. Modern Jesus
  7. Live In the Moment
  8. Feel It Still
  9. All Your Light (Times Like These)
  10. ‎Sea of Air
  11. So Young
  12. Noise Pollution
  13. So American
  14. ‎Rich Friends
  15. Sleep Forever / Smile / Hey Jude

    Rappel

  16. Hip-Hop Kids
  17. ‎Holy Roller (Hallelujah)

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