Phantogram

Phantogram au Théâtre Corona | Un voyage psychédélique et sensuel

Ayant en poche Three, un troisième album tout nouveau tout chaud paru le 7 octobre, Phantogram a envahi le Théâtre Corona jeudi soir devant une foule endiablée que la température sombre et maussade n’a point freinée. Fidèle à ses habitudes, le duo américain composé de Josh Carter et Sarah Barthel a offert un voyage délicieusement planant.

Entamant le spectacle avec Funeral Pyre et Black Out Days, Phantogram a conquis la salle affichant complet avec des mélodies enivrantes sur lesquelles on ne pouvait s’empêcher de hocher la tête tout doucement et parfois violemment. Performant derrière une toile transparente diffusant des lignes blanches formant des dessins abstraits, Barthel, avec sa voix à la fois puissante et éraillée, plongeait les spectateurs dans un état euphorique. De plus, la fumée, les stroboscopes et les éclairages bleutés conféraient une atmosphère aussi apaisante qu’électrisante.

Après trois chansons, la toile a descendu au son de l’accrocheuse You’re Mine. Le spectacle a alors pris un tournant plus rock, au grand plaisir du public qui levait les mains dans les airs dès que le refrain se faisait entendre. Visiblement, les fans connaissent Three de fond en comble comme s’il datait de plusieurs années.

Décontractée avec son ample chandail noir et un bracelet jaune, et dominatrice avec un collier choker et de longues bottes en cuir dotées de talons en verre, l’envoûtante Sarah Barthel a enchainé avec la magnifique Same Old Blues qui traite de la monotonie de la routine. Empoignant sa guitare pour accompagner Josh Carter, elle a ensuite offert la balade Answer. Il a fallu attendre que la percussion embarque sur cette pièce pour que le public retrouve sa concentration et arrête de converser. Par chance, le single Mouthful of Diamonds a suivi. Ce titre, issu de l’album Eyelids Movies, a démontré la charmante complicité unissant Barthel et Carter.

Soudain, les lumières sont passées du bleu au rouge pour mieux servir l’inquiétante Howling at the Moon, la chanson parfaite pour vos futurs partys d’Halloween! Les stroboscopes ont repris de plus belle. Dommage que les gens étaient aussi entassés. On ne pouvait s’adonner à notre guise à des mouvements de danse lyrique.

Évitant de s’épancher sur d’interminables anecdotes, la formation a laissé sa créativité faire le travail, ce qui a donné droit à un spectacle qui a passé à la vitesse de l’éclair. Pour les bienfaits de Destroyer, Sarah a enfilé une longue cape et est montée sur une petit banc. Les dessins de flamme projetés en arrière-scène a transporté la foule dans un monde menaçant et gothique. Pour conclure, le plus grand succès de Phantogram à ce jour, When I’m small, a retenti. Les gens étaient spécialement venus pour ce moment magique. Ils ont été amplement servis.

Un long bruit strident et aigu ressemblant à une guitare électrique mal accordée a agressé les spectateurs pendant qu’ils attendaient les fameux rappels. Heureusement, les artistes sont remontés sur scène après une courte de pause d’environ trois minutes. La toile a refait une apparition pour montrer des vidéos familiales. Celles-ci ont accompagné la chanson Barking Dog. On ne voyait pas les musiciens ni le duo à l’oeuvre, on ne faisait que les entendre. C’était un choix artistique infiniment intéressant. Par contre, la silhouette de Sarah au clavier était visible sous l’écran lors de la poignante Cruel World. La chanteuse a poursuivi avec une autre chanson populaire, Fall in Love, que les fans ont accueilli avec un réel enthousiasme, chantant les « Aaaaa-ah-ah » avec entrain. Finalement, le tout s’est soldé avec le nouvel extrait de Three, You Don’t Get Me High Anymore, qui a soulevé le public.

Généreux autant sur la scène qu’à l’extérieur (le groupe a signé des disques et pris des photos après le concert), Phantogram vaut la peine d’être vu en spectacle car il propose une expérience sonore et visuelle hors du commun qui enclenche une certaine introspection.

 

Grille des chansons

  1. Funeral Pyre
  2. Black Out Days
  3. Don’t move
  4. Turning Into Stone
  5. You’re Mine
  6. Same Old Blues
  7. Answer
  8. Mouthful of Diamonds
  9. Howling at the Moon
  10. Futuristic Casket
  11. Destroyer
  12. When I’m small

    Rappel

Barking Dog
Cruel World
Fall in Love
You Don’t Get Me High Anymore

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