Parcours de soirée | Samito, Laurence Nerbonne, Chocolat et VULGAIRE

Gros jeudi soir sur Montréal, alors que Samito et Laurence Nerbonne se partageaient un plateau double à l’Astral dans le cadre de Coup de coeur francophone, après quoi Chocolat soulignait le lancement de son nouvel album avec un tonitruant concert au Matahari Loft, et que VULGAIRE s’offrait en spectacle à L’Esco pour débuter la nuit.

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Mettons une chose au clair dès le départ : Samito est un artiste largement sous-estimé. Un showman qui sait tout de même prendre sa place lorsqu’on lui en laisse ne serait-ce qu’une toute petite.

Jeudi soir, l’Astral était drôlement configuré : une quarantaine de kits table-chaises style cabaret dans la moitié du fond de la salle, et tout le devant libre comme pour créer un espace « plancher de danse ».

Quand la majorité des gens présents y sont principalement pour Laurence Nerbonne, ça crée un petit froid pour sa « première partie » (même si c’était présenté comme un plateau double). Mais réchauffer le froid, Samito sait faire. Il est beau bonhomme, sa musique est entraînante, il danse bien et son guitariste ferait des solos à genoux même dans un bureau des licenses. C’est dire à quel point la troupe est en mode « spectacle » lors d’un show de Samito. Chapeau bas.

Laurence Nerbonne ne donne pas sa place non plus. Visiblement fatiguée — elle a bien pris le temps d’expliquer qu’elle revenait d’une résidence d’écriture qui lui a laissé 3 grosses heures de sommeil par nuit depuis 3 jours — elle compensait en sourire et en bonne humeur. Depuis son départ de Hôtel Morphée, on sent qu’elle fait ce qu’elle aime le plus, c’est-à-dire de la pop rythmée un peu bubblegum, sans détour ni rien de bien compliqué en terme d’arrangements. N’en déplaise aux fans de son défunt groupe, c’est désormais là où elle préfère évoluer et c’est à tout le moins très assumé.

CHOCOLAT!

Du côté du Matahari Loft, on n’était plus dans le Coup de Coeur Francophone, et pourtant ça aurait pu. Tout ce qui s’y déroulait était en français, même si on comprenait que dalle des paroles de Jimmy Hunt dans ce projet où les paroles importent très peu au final. Elles sont assez cabotines quand on s’y arrête, anyway. Drôles mais certainement pas de niveau Maladie d’amour (rien n’est au niveau Maladie d’amour à part Maladie d’amour, de toute façon).

Qu’importe, l’objectif de Chocolat, c’est de créer du gros rock qui fait vibrer les musiciens impliqués, et par ricochet, quelques centaines de mélomanes québécois en manque de grichage, ce qui signifie désormais de piger dans les sonorités psyché-prog des années 1970. Du gros rock à riffs et à solo bien gras.

La salle était boooooondée, il faisait chaud à faire fondre le cacao, et les musiciens de Chocolat dirigeaient les décibels dans les babines.

Et lancement ou pas, ce n’était pas seulement une occasion de Rencontrer Looloo, mais aussi de se replonger dans le merveilleux Tss Tss (album très sous-estimé de 2014 qui marquait la renaissance du band de chums) et les chansons plus rock du premier EP de jadis-y’a-longtemps.

Une heure et quart de gros rock, ça fait toujours du bien.

La soirée se terminait sur l’un des très bons menus de fins de soirée de Coup de Coeur Francophone, avec un autre groupe sous-estimé (puisque c’est le thème de la soirée) : VULGAIRE. En majuscules svp.

Aux Francouvertes, on aurait espéré (et réellement cru) les voir en demi-finales, à tout le moins. Leur présence scénique, leur mise en scène de style « Berlin 1974 » (crédit pour cette référence à une amie avec qui on partageait la table du jury aux Francouvertes) avec les miroirs sur pieds enlignés devant les visages des musiciens afin de refléter aux spectateurs leur propre image (effet moins réussi dans un lieu aussi exigu que l’Esco!) et leurs chansons courtes mais accrocheuses nous avaient alors séduits. Leur album avait accentué cet effet, et dans la proximité de l’Esco, rien de tout ça ne s’amoindrit, au contraire. Sauf la mise en scène, comme on disait ci-haut. Mais en même temps, l’éclairage rougéâtre et les murs en pierre provoquent un autre contraste tout aussi intéressant avec la proposition du groupe.

« Dansez avec nous le mal de vivre! » est le mot d’ordre de VULGAIRE, et c’est effectivement pas mal ce qu’ils font : du dance-pop-yéyé-surf-emo pour oublier les jours tristes. Bonne chance avec cette nouvelle catégorie, iTunes.

Non mais sans farce, VULGAIRE est à découvrir.  Prochaine fois pas de défaite, on vous a avertis.