
Papa Roach à l’Agora de Québec | Plus de vingt ans de rage, d’émotion et d’unité
Le soleil déclinait doucement sur le Vieux-Port, baignant l’Agora de Québec d’une lumière dorée alors que la scène s’animait pour une soirée aussi nostalgique qu’électrisante. Dans le cadre de leur tournée Rise Of The Roach Tour, les vétérans californiens de Papa Roach faisaient un arrêt attendu hier, le 22 juillet 2025, au cœur de la Vieille Capitale devant une foule avide de cris, de riffs lourds et de sueur. Et la promesse fut tenue. De la première note à la dernière, la formation a livré une performance vibrante et déchaînée, prouvant que le temps n’a pas d’emprise sur ceux qui ont encore quelque chose à hurler.
Formé à la fin des années 1990 à Vacaville, en Californie, Papa Roach s’est d’abord fait connaître par sa fusion de métal alternatif, de punk et de rap. Avec Infest, leur album de 2000, le groupe s’est s’est propulsé au sommet des palmarès mondiaux. Vingt-cinq ans plus tard, ils continuent d’évoluer sans trahir leur essence. Le chanteur charismatique Jacoby Shaddix, qui soufflera 49 bougies sous peu, n’a rien perdu de sa fougue ni de sa capacité à galvaniser les foules. Lui qui se plaît à être torse nu sur scène démontre une énergie brute, presque animale, allant d’un bout à l’autre de la scène comme s’il cherchait à rejoindre chaque spectateur, chaque parcelle d’âme venue se reconnecter à un pan de sa jeunesse.
La soirée s’est ouverte sur Even If It Kills Me, leur plus récent single, paru en 2024. Un choix judicieux qui donnait le ton. Papa Roach ne se contente pas de recycler les souvenirs : ils créent encore, et ça frappe fort. Le morceau, sombre et mélodique, a été suivi d’un retour en arrière fulgurant avec Blood Brothers, vieille de près de vingt-cinq ans, qui a aussitôt soulevé la foule. C’est cette alternance entre passé et présent, entre rage contenue et mélodies plus nuancées, qui a donné au spectacle sa profondeur et sa cohérence.
Parmi les moments forts, Forever s’est démarquée par sa sensibilité, et son ton plus introspectif, presque éthéré, contrastant habilement avec l’agressivité des autres morceaux. Puis, après une bonne dizaine de chansons, les premières notes de Scars ont déclenché un véritable raz-de-marée d’émotions. Le public, la gorge nouée pour certains, hurlait chaque mot comme pour se libérer d’une douleur encore vive.
Après ce moment cathartique, le batteur Tony Palermo s’est vu offrir la scène, seul, pour un solo de batterie d’une intensité folle. Une démonstration de force et de précision qui a permis à l’auditoire de reprendre son souffle tout en gardant la tension bien vivante. Et puis, comme un coup de grâce, Papa Roach a terminé avec Last Resort, leur hymne intemporel. La foule, majoritairement masculine et visiblement composée de fans de la première heure, a explosé dans une dernière poussée d’adrénaline.
L’Agora, avec sa configuration à ciel ouvert et son ambiance sauvage, mais enveloppante, se prêtait parfaitement à ce type de spectacle. Entourée de murs de pierre et bercée par l’écho du fleuve tout proche, elle transformait chaque cri, chaque battement, en une onde ressentie jusque dans les tripes. Cet endroit a quelque chose de magique : on s’y sent à la fois exposé et protégé, comme dans un cocon de décibels et de sueur.
Fidèles à leur habitude, les membres de Papa Roach ont pris soin de laisser la scène à des talents locaux pour ouvrir la soirée. Feels Like Home, formation québécoise aux accents emo-punk assumés, a livré un set poignant, teinté d’une urgence adolescente canalisée dans des textes intimes. Le groupe a su capter l’attention avec un son honnête et direct, préparant efficacement le terrain.
Aussi, Thick Glasses, avec son énergie pure et son approche plus garage, a plongé dans un rock alternatif abrasif mais sincère. Une belle vitrine pour la scène locale, que Papa Roach semble apprécier et encourager avec une humilité remarquable.
Plus de vingt ans après leur percée fulgurante, Papa Roach demeure un groupe actuel, engagé et rassembleur. Leur musique a évolué, parfois s’est adoucie, mais n’a jamais perdu son âme. Et surtout, leur public est resté fidèle, bruyant, passionné. À l’Agora de Québec, s’est un moment suspendu dans le temps qui s’est offert à eux, et à tous ceux qui, hier soir, sont repartis les jambes lourdes, les oreilles bourdonnantes, le cœur plein.
Photos en vrac :
Thick Glasses
Feels Like Home
Papa Roach
- Artiste(s)
- Feels Like Home, Papa Roach, Thick Glasses
- Ville(s)
- Québec
- Salle(s)
- L'Agora de Québec
- Catégorie(s)
- Alternatif, Nu métal, Punk, Rock,
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