Osheaga

Osheaga 2019 – Jour 3 | Clôture magistrale avec Childish Gambino, Tame Impala, Mac DeMarco et plus!

Pour sa dernière journée, Osheaga offrait probablement sa meilleure programmation en invitant, sur les principales scènes du Parc Jean-Drapeau, les reconnus Childish Gambino, Tame Impala, ou encore Mac DeMarco. Baignant dans la constance d’une fin de semaine particulièrement ensoleillée, il aura aussi été question sur les autres scènes de concerts enivrants à l’image de Boy Pablo ou Fontaines D.C.

 

 


 

Childish Gambino, un spectacle d’une intensité rare

Témoin de l’engouement massif pour la venue de Donald Glover, alias Childish Gambino, ce récit commence par une fin de journée qui fit éclater au grand jour (ou soir) les multiples talents de l’Américain. Artiste le plus attendu de cette édition 2019, le chanteur aura su générer un spectacle d’une intensité rare, malgré des difficultés à distinguer le son de sa voix qui fut un problème récurrent depuis trois jours sur les scènes de la Rivière et de la Montagne.

Remportant un Grammy pour son titre This Is America, joué hier soir devant une foule en délire, Childish Gambino aura démontré durant son heure et quart de spectacle qu’il en avait sous le coude… et sous ses souliers. Déambulant de toutes parts avec une aisance naturelle qui démontre ses habiles talents de comédien, l’Américain ne subissait pas l’affront des lumières lorsque vint le moment de se présenter, face camera, aux milliers de spectateurs du Parc Jean-Drapeau. Bien au contraire.

Dès l’entame sur Altavista/Algorythm, l’homme 35 ans se met en évidence comme aucun autre artiste auparavant. C’est sur une plateforme mécanique hautement perchée dans les airs qu’il fit son entrée au milieu de la foule avant de passer au travers de celle-ci pour rejoindre la scène. Childish Gambino sait faire le show, n’en déplaise aux inconditionnels et curieux qui ont grandement apprécié une performance qui valait le détour. Accompagné d’un groupe comprenant des percussionnistes, guitaristes et claviéristes, il enchaînera aux côtés de cinq choristes plusieurs titres à succès sous de saisissants effets visuels colorés à l’image de ces palmiers roses qui s’animèrent sur Summertime Magic ou des feux d’artifices à mi-parcours.

On pourrait reprocher à l’homme de 35 ans de se fondre dans un égo-trip, étant filmé sans relâche par une équipe vidéo de grande qualité rappelant l’esthétisme de ses clips vidéo. On pourrait reprocher une mise en scène parfois conventionnelle lorsqu’il s’isole en coulisses faisant mine d’arrêter son spectacle parce que le public ne fait pas assez de bruit. Mais dans le fond, ce n’est que du spectacle et le public s’en délecte. Il aura eu beaucoup de plaisir à suivre et écouter l’artiste aux multiples casquettes dans son périple nocturne.

Si des « Simba, Simba », du nom du personnage dont il prête sa voix, auront été lancés ci et là par le public, aucune interprétation de la trame sonore du Roi Lion n’aura été faite par le trentenaire. Mais tout de même, quelle belle façon ce fût de conclure cette édition 2019 d’Osheaga !

 

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Tame Impala pour un voyage dans l’espace

Avant la montée sur scène de Childish Gambino, c’est une autre tête d’affiche qui proposait un spectacle immersif et déroutant. Dans la poursuite de l’excellente prestation de Hozier quelques minutes plus tôt, Tame Impala aura subjugué la foule par l’interprétation très juste des incontournables pièces de son répertoire qui comprend trois albums studios parus depuis 2010.

Sur scène, la formation Australien n’est pas à son premier essai, et cela se constate dès l’ouverture par l’excellente Let It Happen. « Thank you for having us in your beautiful city », lancera par la suite Kevin Parker, chanteur principal, devant une foule déjà enchantée par ce premier titre qui sera suivit par une bonne dizaine d’autres. Déjà habitué la veille au spectacle de The Chemical Brothers, le public vivra un plaisir non dissimulé d’être submergé par une marée de confettis multicolores reprenant les thèmes visuels dissolvants du groupe originaire de Perth. Et plutôt trois fois qu’une.

Photo par Karine Jacques

Comme d’habitude, ce seront des lasers transperçant le ciel mais aussi des formes biscornues saturées en couleurs chaudes qui orneront la mise en scène entourant les musiciens. Malgré un immobilisme certain, répondant par ailleurs au style musical planant, la prérogative n’était pas de danser mais de simplement se laisser transporter à l’écoute de titre majestueux tels que Feels Like We Only Go Backwards ou Eventually, avant un rappel tout en progression sur The Less I Know The Better et New Person, Some Old Mistakes.

Dommage que le concert ce soit terminé dix minutes trop tôt car leur musique est comme une drogue, on en veut toujours plus.

Photo par Karine Jacques

 

La grosse jam de Mac DeMarco

Habillé d’un short vert quelconque et d’un chandail gris délavé, Mac DeMarco aura fait rire bien du monde en fin d’après-midi dans son style à lui. Attendant patiemment sur scène pendant une dizaine de minutes que Normani termine son électrique performance, le natif de Duncan en Colombie-Britannique n’en avait cure de faire une entrée fracassante. Il préfère la simplicité de la chose, en témoigne sa casquette Nintendo 64 et une partie du jeu Ness lancée en fond sur les écrans, ininterrompue durant tout le spectacle.

Photo par Nadia Davoli

D’emblée, il introduit ses musiciens dans une pratique allant à l’encontre des règles tacites. Mais tant mieux, car cette proximité aura le don de donner des airs de jam de garage malgré l’importante foule amassée devant le guitariste et chanteur canadien. Celle-ci aura particulièrement réagie lorsque furent joués des titres connus tels que l’énergique Freaking Out The Neighborhood ou l’enthousiaste Still Together subissant un long interlude (réussi) sur Enter Sandman de Metallica.

Bref, Mac DeMarco est un personnage à part entière que l’on aime ou non. Il aura bu sa bière relax en jouant de la guitare sur Choo Choo. Il aura aussi joué avec sa face en gros plan sur les caméras du festival, sans oublier de faire des colonnes droites, de lâcher un gros rot devant 40 000 personnes, de faire tourner son micro dans les airs. Et quoiqu’il en soit, années après années, il est certain que le Canadien ne laisse jamais indifférent son public.

Fontaines D.C., Sam Fender et Boy Pablo animent les petites scènes

Le début d’après-midi ne pouvait pas mieux démarrer qu’avec la venue des Irlandais de Fontaines D.C sur la Scène Verte. À l’image de Shame ou Idles, ils bousculent les codes du rock et font surtout lumière sur un post-punk quelque peu oublié dans une programmation faisant grandement place au rap.

Photo par Nadia Davoli

Leur courte prestation dà pée en fond sur les écrans, qusculent les codes sur scène et remettent le partie du jeu Ness lancée en fond sur les écrans, qu’à peine plus d’une demi-heure aura en tous les cas retourné l’estomac d’un public motivé, assez conséquent pour démarrer des moshpits sur des titres enivrants tels que Hurricane Laughter et Too Real, en passant par Big et Boys in the Better Land. Malgré leur figures statiques, les membres de Fontaines D.C. fascinent autant qu’ils intriguent à l’image de leur chanteur principal Grian Chatten qui rappelle forcément un certain Liam Gallagher dans sa posture et son phrasé très sec.

Parlant d’Oasis, Sam Fender offrit quelques heures plus tard une cure de jouvence au groupe de Manchester en interprétant, en rappel de son spectacle sur la Scène de la Vallée, le titre (What’s The Story) Morning Glory ?. Une référence pour le jeune homme britannique qui naquit en 1996, soit une année après la parution de l’album mythique du même nom. Auteur-compositeur-interprète de 23 ans, Sam Fender a quant à qu’un album à son actif mais il fût surprenant de constater un nombre conséquent de personnes chantant ses paroles.

Photo par Nadia Davoli

Il faut dire que le garçon à tout pour plaire. Bonne gueule et fort sympathique, il distille un rock entraînant sans être dissonante qui fait référence à Bruce Springsteen et War On Drugs sous une voix rappelant celle de Brandon Flowers de The Killers. Pas pires références pour un musicien que l’on retrouvera sur scène le 14 octobre prochain à l’Astral. Un rendez-vous à ne pas rater.

Si d’avenir un autre rendez-vous ne devrait pas être manqué, c’est bien celui qui sera donné par Boy Pablo. L’artiste d’indie-pop Norvégien, qui était déjà venu l’an dernier au Ritz P.D.B., a de toute vraisemblance vécu une tout autre expérience à la Scène des Arbres d’Osheaga en début de soirée. Devant une foule massive, et surtout festive, le jeune artiste aura donné tout un spectacle sur à peine quarante-cinq minutes.

* Photo de courtoisie par Simon White

Entouré de cinq musiciens aux énergies débordantes, le jeune artiste aux origines chiliennes s’est amusé à faire danser inlassablement des festivaliers qui connaissaient très bien chacun de ses titres, dont Losing You ou la brûlante Dance Baby !. Pour ce dernier morceau, le claviériste Eric Tryland testera une dernière fois la ferveur de la foule en se muant, comme souvent, en animateur génial de soirée, laissant à son leader quelques instants de répit sur sa guitare. Enfin, l’apport des percussions donnera sur cette clôture des airs de véritable party dans un spectacle imprévisible.

Petit par la taille, grand par le talent ce Boy Pablo !

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